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Un Millénaire d’unification

Vassula - La Vraie Vie en Dieu

L’œuvre prophétique donnée à Vassula Ryden est durablement persécutée pour divers motifs non justifiés. Le Père Joseph Iannuzzi vient de faire paraître aux Editions du Parvis «Etude théologique de l’œuvre La Vraie Vie en Dieu», dans lequel il réfute chacune des objections.

Voici la première partie concernant l’accusation de millénarisme alors qu’il s’agit de la future ère de paix.

Objection:
Dès lors que les écrits de La Vraie Vie en Dieu prédisent, dans un style millénariste, une période imminente dans laquelle émergera une figure de l’Antéchrist, suivie par une période de paix universelle avant l’avènement final du Christ, ils paraissent promouvoir l’hérésie du millénarisme.
Par exemple, dans La Vraie Vie en Dieu, Jésus déclare: «Lorsque mon Jour viendra, je retirerai tout le mal et je l’enfermerai; moi le Seigneur d’Amour, je ferai germer sur cette Nouvelle Terre des semences d’Amour, […] l’Amour régnera dans chaque cœur et la Vertu sera portée comme une couronne par tout mon peuple de ma Nouvelle Terre.» (10 novembre 1989); «une paix universelle s’en vient bientôt, la Paix est sur le point de naître.» (24 décembre 1989).

Réponse théologique:
Associer les écrits de La Vraie Vie en Dieu à l’hérésie du millénarisme, c’est révéler une manifeste ignorance de l’Ecriture sainte, de la Tradition et de l’enseignement du Magistère de l’Église. Depuis les premiers siècles, l’enseignement d’une période universelle de paix devant précéder l’avènement final du Christ a été largement acceptée et soutenue par les Pères, les Docteurs et les saints de l’Eglise. Parmi les théologiens des premiers siècles, notons les Pères de l’Eglise apostolique saint Papias, saint Justin martyr et saint Irénée, évêque de Lyon, ainsi que le théologien ecclésiastique auteur de l’Epître de Barnabé, Tertullien, saint Hippolyte de Rome, Origène, saint Méthode d’Olympe et Lucius Caecilius Firmianus dit Lactance, les Pères et Docteurs de l’Église saint Augustin et saint Cyrille de Jérusalem, le Docteur de l’Eglise saint Bernard de Clairvaux et les pontifes romains saint Jean XXIII et saint Jean Paul II.
Les enseignements de ces hommes aussi saints qu’érudits concernant une période ou une ère de paix universelle avant l’avènement final du Christ, enseignements qui n’ont rien de commun avec l’hérésie du millénarisme, sont présentés systématiquement dans le livre La splendeur de la Création, préfacé par deux évêques de l’Eglise catholique.
Avant de présenter un sommaire des enseignements de ces érudits, je tiens à rappeler le fameux savant bibliste italien le Père Martino Penasa qui, en 1990, avait traité du sujet d’une ère de paix universelle avant l’avènement final du Christ dans un article intitulé Une nouvelle ère de vie chrétienne est-elle imminente?. Le Père Penasa avait approché Mgr Salvatore Garofalo, consultant de la Congrégation pour la Cause des Saints pour lui parler du fondement scriptural d’une ère de paix historique et universelle avant l’avènement final du Christ. Mgr Garofalo, convaincu par la solidité de la présentation du Père Penasa, l’avait encouragé à aborder le sujet directement avec le préfet de la Congrégation pour la Doctrine de la Foi, le cardinal Joseph Ratzinger. Le cardinal Ratzinger répondit à la question du Père Penasa par la déclaration suivante: «La question est encore ouverte à la libre discussion, puisque le Saint-Siège ne s’est pas encore prononcé de manière définitive.»
Cette réponse du cardinal Ratzinger (élu plus tard pape Benoît XVI) trouve son origine dans l’enseignement séculaire des Pères, Docteurs, pontifes et saints de l’Eglise qui ont écrit sur la réalité d’une ère de paix universelle avant l’avènement final du Christ. Leurs enseignements n’ont rien en commun avec l’hérésie du millénarisme, qui a été condamnée notamment par le pape saint Zéphyrin, le concile d’Ephèse et les papes Pie XI et Pie XII.
Pour donner une idée des divers faux enseignements associés au millénarisme à travers les siècles, il faut considérer qu’en ses premières phases, le millénarisme était une doctrine relativement simpliste et attrayante: Le Christ va régner sur la terre en chair durant mille ans et s’affichera avec ses saints dans de riches banquets débordant de nourriture et de boissons de toutes espèces imaginables. Durant les débuts de la naissance de la Doctrine chrétienne, cet hédonisme utopique a été dénoncé par saint Augustin et par le corpus primitif des fidèles chrétiens, et a été finalement formellement condamné au concile d’Ephèse. Cette hérésie fut attribuée aux premiers Juifs convertis à la foi chrétienne qui, habitués à dépendre d’une tradition orale, avaient interprété au pied de la lettre les allégories de l’Ecriture sainte. […]
Mises à part les nuances doctrinales qui comprennent (a) que durant mille ans, le Christ régnera visiblement en Sa chair sur la terre, dans (b) une église non-hiérarchique et (c) non-sacramentelle, établie sur (d) une société immaculée d’individus conçus sans péché, pratiquant avec complaisance des banquets immodérés et un matérialisme excessif, toutes ces vues ont en commun et partagent la doctrine suivante: avant le Jugement Dernier, le Christ descendra sur la terre en un lieu géographique défini où Il demeurera dans la chair et régnera de manière visible durant mille ans, littéralement.
Ces faux enseignements n’ont absolument rien en commun avec les enseignements des Pères, Docteurs, pontifes et saints de l’Eglise sur une ère de paix universelle avant l’avènement final du Christ, ni avec les écrits de La Vraie Vie en Dieu, lesquels confirment les enseigne­ments de l’Eglise, dont les Pères enseignent une période dans l’histoire humaine qui interviendra après l’esprit de l’Antéchrist et la perte de la foi, mais avant l’avènement final du Christ. C’est une période de l’histoire humaine où le Saint-Esprit, telle une «nouvelle Pentecôte», se répandra sur toute l’humanité.
Tout au contraire des thèses millénaristes d’une église (a) non-sacramentelle et non-hiérarchique dans (b) une société immaculée, conçue sans péché, où (c) le Christ régnera en chair sur la terre pour une durée de mille ans littéralement, l’enseignement chrétien d’une ère de paix universelle présente (a) une Église sacramentelle et hiérarchique composée de (b) chrétiens conçus dans le péché originel, dont les âmes seront (c) de vivants Tabernacles où demeurera la Trinité, ceci pour une période de temps prolongée. C’est pour cette raison que le cardinal Jean Daniélou, théologien renommé contemporain du cardinal Ratzinger, a traité comme suit le sujet d’une ère de paix universelle et de son antithèse millénariste:
«Le millénarisme, croyance voulant qu’il y ait un règne terrestre du Messie avant la fin des temps est la doctrine judéo-chrétienne qui a suscité et continue de susciter plus de controverses que toutes autres. La raison en est, toutefois, une probable incapacité de distinguer entre les divers éléments de la doctrine. D’une part, il semble difficile de nier qu’elle contient une part de vérité faisant partie du dépôt de l’enseignement chrétien, et qui apparaît dans le Nouveau Testament en I et II Thessaloniciens et en I Corinthiens, ainsi que dans l’Apocalypse de Jean […]. Elle implique une période de temps dont l’homme ne connaît pas la durée. […] I et II Thessaloniciens montrent que c’était la croyance des chrétiens en Grèce, puisque Paul se contente simplement d’ajouter quelques précisions dans le détail. […] De plus, la doctrine sous-tend les divers développements qui se trouvent dans l’Apocalypse de Jean. L’affirmation essentielle consiste en une étape intermédiaire où les saints sont encore sur la terre et n’ont pas encore atteint leur stade final, car c’est l’un des aspects du mystère des derniers jours qui n’a pas encore été révélé.»
L’«étape intermédiaire» dont parle le cardinal Daniélou trouve sa source 800 ans plus tôt dans les écrits du Docteur de l’Eglise saint Bernard de Clairvaux, qui parle de l’ère de paix universelle comme d’un «avènement intermédiaire»:
«Or, il y a un troisième avènement qui tient le milieu entre les deux dont nous avons parlé, et c’est dans celui-là que dorment avec bonheur ceux qui le connaissent. Les deux autres sont visibles, le troisième ne l’est point. Dans le premier avènement, Jésus-Christ se montra sur la terre et conversa avec les hommes, alors que “ceux-ci le virent et ne laissèrent point de le haïr” (Jn 15,24). Mais dans le dernier, “tout homme verra le Sauveur envoyé de Dieu” (Lc 3,6), et “ceux qui l’ont crucifié, pourront le contempler” (Jn 19,37). Celui du milieu est secret, c’est celui dans lequel les élus seuls voient le Sauveur au dedans d’eux et leurs âmes sont sauvées. Ainsi dans le premier avènement, Jésus-Christ vient dans notre chair et dans notre faiblesse; dans celui qui tient le milieu, il vient en esprit et en vérité, et dans le dernier il apparaît dans sa gloire et dans sa majesté. Mais c’est par la vertu qu’on parvient à la gloire selon ce qui est dit: “Le Seigneur tout-puissant est en même temps le Roi de toute gloire” (Ps 23,10), et encore suivant ces autres paroles du même Prophète: “Pour que je puisse contempler votre puissance et votre gloire” (Ps 63,3). Le second avènement est donc comme la voie qui conduit du premier au troisième. Dans le premier, Jésus-Christ est notre rédemption; dans le dernier, il sera notre vie, et dans celui du milieu, pour que nous puissions dormir entre ses deux héritages, se trouvent notre repos et notre consolation. Ne croyez pas que ce que je vous dis là sur l’avènement du milieu soit une invention de ma part, écoutez, en effet, ce que le Seigneur dit lui-même: “Si quelqu’un m’aime, il gardera ma parole et mon Père l’aimera et nous viendrons en lui.” (Jn 14,23)»

A suivre

Père Joseph Leo Iannuzzi, S.Th.D
«Etude théologique de l’œuvre
La Vraie Vie En Dieu»

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