Saint Charbel: autres prodiges du grand saint, ermite du Liban
Nous sommes peu de choses à l’échelle du temps! A Byblos, plus que partout ailleurs, quand on se trouve assis au soleil levant sur la crête d’un mur mitoyen séparant deux mondes, face à la Méditerranée. D’un côté, des ruines du XIXe siècle «avant Jésus-Christ»… en compagnie d’Abraham! Le roi Ibb Schmon Abi régnait alors sur Gebel Al Arak, c’est-à-dire la Moyenne-Egypte jusqu’à la Mésopotamie et c’est précisément à Byblos qu’on a retrouvé sa tombe intacte qui recelait son sceptre, sa hache, son pectoral…
De l’autre, 2000 ans après, Jésus: «Et quand vint la plénitude du temps, Dieu envoya son Fils, né d’une femme, né sujet de la loi, afin de racheter les sujets de la loi», selon saint Paul, Epître aux Galates. Des assauts de toutes ces civilisations sur cette Terre promise dont il ressort, on ne le dira jamais assez, que les chrétiens étaient donc là, bien avant l’arrivée de l’Islam, dans des villes rayonnantes comme Damas, Antioche, Alexandrie, et tout ce fond du Bassin méditerranéen.
Que s’est-il donc passé, pour que l’Islam triomphant venu d’Arabie fasse une percée spectaculaire sur 3 continents, stoppant net son équipée vers le nord, à Poitiers, où Charles Martel s’illustra en 732?
Que furent les sept premiers siècles du christianisme? Peut-être avoue-t-on aujourd’hui, que les nouvelles chrétientés, opprimées par l’Eglise de Byzance, écrasées de taxes, et persécutées pour d’obscures querelles théologiques, ont accueilli en frères, ces nouveaux convertis à la doctrine de Mahomet à partir de 636?
Peut-être aussi, ont-ils souffert au IXe siècle de la séparation entre l’Eglise d’Orient et celle de l’Occident à Rome qui a abouti à la prise de Constantinople par les Turcs en 1453, ce qui isola l’Eglise d’Orient et la conduisit à un repli frileux sur soi.
Peut-être enfin, qu’au XVIe siècle, l’arrivée des missionnaires latins, bien décidés, malgré la domination ottomane à mettre en place un pont entre Rome et l’orthodoxie a-t-elle abouti à la création d’Eglises uniates morcelant, divisant l’Eglise orientale en fractions dont certaines ont rétabli la communion avec l’Eglise catholique romaine, tout en gardant leur rite d’origine. En lieu et place d’unité, ces latins ont creusé et élargi des fossés sans le vouloir.
En prenant la route d’Annaya, ce matin de novembre 2018, nous revenaient toutes les discussions qu’avec nos amis de rites différents, nous échangions souvent.
Les chrétiens d’Orient se sentent aujourd’hui affaiblis, réduits à leurs propres ressources, d’autant que l’Occident qui les protégeait et notamment la France, est déchristianisée, et déchristianise le monde par une civilisation opposée à leurs valeurs.
Doit-on leur rappeler que leur seule force vient de Dieu? Qu’avec la richesse théologique, christologique de leurs grands saints, de leurs grands penseurs et philosophes, ils sont ce levain, ce trésor dans des vases d’argile! «J’ai vu, dit saint Paul, c’est pourquoi j’ai parlé.»
C’est parce que nous croyons, que nous parlons encore et encore, avec les millions de pèlerins qui viennent chaque année des quatre coins du monde se recueillir sur le tombeau de ce très grand saint Libanais, saint Charbel Makhlouf, pour obtenir par son intercession des grâces que le Seigneur lui accorde abondamment. Dans cette vie de mortification et de fidélité, il s’offrait pour la rédemption d’un monde, afin d’obtenir les grâces qu’il demandait et qu’il demande encore incessamment aujourd’hui, pour tous ceux qui l’implorent. Saint Charbel continue à intercéder pour nous, au Liban, au Proche-Orient et partout où on le prie.
Ces derniers miracles aux quatre coins du globe nous le rappellent.
Miracle no 31:Mme Maya Sami Francis
(enregistré en tant que tel dans les archives du monastère d’Annaya par le Père Luis Matar en 2018)
Elle est née en 1981 et est mère de trois enfants. Elle a émigré en Pennsylvanie (USA) témoigne des circonstances de sa maladie suivant ces termes: «Il y a deux ans j’ai été atteinte d’un cancer du sein, j’ai été opérée et lors de ma convalescence j’ai prié ardemment saint Charbel, afin qu’il me guérisse. Voilà que dans la nuit il m’apparaît en rêve, me donne de l’encens et m’affirme qu’il m’a guérie. Auparavant, je n’avais tenu personne au courant, ni de ma maladie, ni de cette apparition, car j’attendais mon retour au Liban, pour annoncer à tous mes proches ma guérison prédite par le vénéré saint.
Or quelques semaines après mon intervention chirurgicale, surgissent des douleurs lombaires insupportables, qui me poussent à revoir mon médecin de famille. Il préconise de nouveaux examens et me propose un traitement de physiothérapie qui s’avère inutile et inefficace.
Ma santé se dégrade brutalement et je suis transportée d’urgence à l’hôpital de Pennsylvanie. Le médecin m’annonce que mes examens sont alarmants, qu’ils signent le début d’une paralysie totale, ma colonne vertébrale étant profondément atteinte par un cancer qui se généralise. Plus grave, deux vertèbres sont complètement endommagées à tel point qu’à la radiographie on ne voit plus que des trous blancs. Il est nécessaire de les remplacer par 2 prothèses métalliques, ce qui implique une nouvelle intervention chirurgicale.
Ayant appris la mauvaise nouvelle, mon neveu Charbel Francis m’appelle du Liban et me propose que nous priions ensemble par téléphone en même temps. Le rendez-vous est pris et nous voilà séparés à des milliers de kilomètres, unis en prière, quand soudain saint Charbel m’apparaît à nouveau, mais cette fois-ci en personne: “Je suis avec toi, ne te fais pas opérer!» me dit-il!”
Malgré la désapprobation de tout le corps médical de l’Hôpital de Pennsylvanie, Maya Sami Francis quitte l’Amérique, accompagnée de son mari, pour le Liban le 9 octobre 2018 (date anniversaire de la proclamation de la sainteté de saint Charbel). Son chirurgien est persuadé qu’elle n’arrivera jamais au Liban, son pronostic vital étant engagé.
Une fois sur le tarmac de l’aéroport Rafic Hariri de Beyrouth, Maya est conduite sur une chaise roulante. Cinquante pèlerins libanais acceptent tous l’idée d’aller directement au monastère d’Annaya, afin de prier avec elle pour sa guérison. Quand ils arrivent vers minuit sur le parvis du monastère toutes les portes sont fermées.
Maya, épuisée, appelle alors ses cousins du Liban et son neveu pour obtenir les coordonnés du Père luis Matar. Lui-même joint le Père Luis pour lui expliquer l’urgence de la situation: sa tante est aux pieds de la statue de saint Charbel, sur le parvis du monastère d’Annaya avec 50 pèlerins en prière.
Le Père Luis Matar qui dormait, n’hésite pas une seconde et le temps d’enfiler sa soutane, le voilà au chevet de Maya avec de l’encens et de l’huile bénite qu’il oint sur le front de la malade.
Au moment même où le Père Luis Matar s’apprête à bénir la femme qu’il ne connaît pas sur un fauteuil roulant, saint Charbel fait à nouveau une troisième apparition. Maya sait à cet instant qu’elle est guérie. Elle se lève, articule ses bras et ses jambes, remue son cou paralysé jusqu’à maintenant, elle retrouve sa voix, se met à chanter et danser sous le regard médusé de ses amis pèlerins et de ses cousins accourus!
Le lendemain après une nuit blanche, remplie de joie, de bonheur, Maya Sami Francis revient sur les lieux de sa guérison miraculeuse pour remercier le Père Luis Matar et lui demander d’enregistrer sa guérison.
Le Père Luis ne doute pas de la sincérité de Maya, mais il lui conseille cependant de se rendre à l’hôpital le plus proche pour se soumettre aux examens médicaux afin d’authentifier scientifiquement le côté miraculeux de la guérison.
Elle a le choix entre le prestigieux Hôpital américain de Beyrouth ou celui plus proche, l’Hôpital du Nord à Tripoli. Le docteur David Wahbé qui devait la suivre durant cette période transitoire au Liban, la dirige sur l’Hôpital universitaire de Tripoli. Tous les examens et investigations radiologiques confirment une guérison totale avec une preuve stupéfiante: les 2 vertèbres cervicales, qui étaient pratiquement désintégrées, ont été régénérées d’une manière scientifiquement inexplicable!
Le 19 octobre, soit dix jours après son arrivée au Liban, Maya accompagnée de son mari, de son frère et de son neveu, est venue à Annaya au Monastère de saint Charbel enregistrer sa guérison miraculeuse auprès du Père Luis Matar archiviste de tous les miracles de saint Charbel dans le monde, tous ses rapports médicaux en main.
Miracle no 32: Mme Micheline Chahine Hindi
Elle est née à Zahlé (Liban) en 1970, épouse de Nabil Wadih Khater, mère de deux enfants, demeurant à Jdita. Elle souffre de nombreux troubles gastriques sans savoir l’origine de sa maladie, et se confie au Seigneur en lui demandant de l’aider à supporter ses souffrances et si possible de la guérir
La nuit où elle se confie au Seigneur, saint Charbel en compagnie de sainte Rafka, lui apparaît en rêve, et lui dit: «N’aie pas peur!»
A cet instant elle ignore totalement qu’elle a un cancer. Quelques jours plus tard, Micheline éprouve des douleurs gastriques insupportables. On l’a transportée à l’Hôpital de Zahlé, où elle est opérée en urgence pour une appendicite aiguë. On découvre simultanément une volumineuse tumeur longue de 12 cm, épaisse de 7 cm. Cela semble étrange aux yeux du chirurgien, qui s’étonne que ni le scanner ni l’IRM n’aient décelé une telle masse! Face à cette énigme, il demande alors une biopsie de la tumeur, consulte un autre confrère cancérologue. Le diagnostic est sans appel. On annonce alors seulement à la famille de Micheline la gravité des résultats. Ses proches s’opposent à un traitement chimiothérapique.
Une chaîne de prières s’organise et Micheline dans la perspective d’une prochaine chimiothérapie est soumise à un jeûne et à un régime spécial, sa famille la suit en implorant saint Charbel de la guérir avant tout traitement.
Le 6e jour, le chirurgien radieux entre dans la chambre de Micheline Chahine: «Ne me remerciez pas, c’est plutôt Dieu qu’il faut remercier, votre foi vous a sauvée! Contre toute attente la nouvelle biopsie tumorale s’est avérée bénigne; je pense que vous pouvez rentrer chez vous, la chimiothérapie n’est plus utile ni même aucun traitement médicamenteux.
Depuis lors, les contrôles biologiques qui se sont succédés ont confirmé une guérison inexplicable. Lors des deux apparitions de saint Charbel où avant son hospitalisation et après il la rassurait en ces termes: «N’aie pas peur et garde cette recommandation près de ton cœur.»
Micheline Chahine ajoute: Ma guérison je la dois aussi à ma famille qui n’a cessé jour et nuit de se recueillir, de prier sur le tombeau du vénéré saint Charbel à Annaya. Je suis venue munie de tous mes certificats médicaux le 20 octobre 2018 enregistrer auprès du Père Luis Matar, les preuves de ma guérison spectaculaire et rendre grâce à mon tour au Seigneur et à Notre-Dame du Liban.
A suivre
Jean Claude et Geneviève Antakli, écrivains-biologistes