Jésus se tenait devant moi, plus réel que tout ce qui se trouvait dans la chapelle
Alicja Lenczewska, prophète de Jésus-Christ
Alicja Lenczewska est décédée à Szczecin (Pologne) le 5 janvier 2012. Elle nous a laissé son journal spirituel divisé en deux tomes: «Témoignage» et «Exhortations». Ce journal spirituel fait partie des plus belles pages de la littérature religieuse. La qualité de ces textes, la profondeur du message et l’enseignement que chacun peut en tirer pour son salut ont incité les Editions du Parvis à publier ces deux livres en traduction française. Voici les premières pages de la présentation de cette œuvre.
Le journal spirituel d’Alicja est parvenu aux mains de l’archevêque Andrzej Dziega qui a formé une commission théologique dans le but d’évaluer le contenu du journal. Il s’est avéré que les écrits d’Alicja Lenczewska ont une profondeur théologique et spirituelle hors du commun et qu’ils sont entièrement en accord avec l’enseignement de l’Eglise catholique. Sur cette base, Monseigneur Henryk Weiman, le vicaire général, a exprimé son accord pour la publication du journal.
Le chemin vers la conversion
Alicja est née à Varsovie en 1934. Son père mourut en avril 1939. Depuis cette date, Alicja et son frère aîné Slavomir furent éduqués par leur mère qui déménagea à Szczecin avec eux en juillet 1946. C’est dans cette ville qu’Alicja suivit sa scolarité primaire et secondaire. Elle passa son baccalauréat en 1952 et commença à travailler à la campagne en tant qu’institutrice. Elle suivit des études pédagogiques à Gdansk, puis elle travailla de 1966 à 1975 comme professeur de dessin technique dans le lycée numéro un de Szczecin. En 1975, elle devint professeur de pédagogie et vice-directrice d’une école de formation pour institutrices d’école maternelle. Avant sa conversion, la foi d’Alicja était très superficielle. Comme elle l’écrivit dans une lettre: «Il y eut des périodes de plusieurs années pendant lesquelles je vivais en dehors de l’Eglise, presque ouvertement en opposition aux Commandements divins.» Elle recherchait le sens de la vie, le bien et le beau. «La recherche nostalgique de ces valeurs me fit parcourir de nombreux pays pendant plusieurs années. Mais finalement, je sentais toujours plus clairement le vide d’un tel style de vie.»
Une joie qui fait éclater le cœur
En 1984, après la mort de sa mère, Alicja et son frère Slavomir (qui connaissait douze langues et travaillait comme traducteur) commencèrent à fréquenter des groupes de prière du Renouveau charismatique. C’est dans cette communauté qu’Alicja retrouva le sens de sa vie. «A cette époque, je commençais à lire des livres religieux. Parmi lesquels: La Croix et le Poignard (David Wilkerson), Nine O’Clock in the Morning (Dennis Bennett), The Happiest People on Earth (Demos Shakarian), et d’autres concernant le Renouveau Charismatique.» La lecture de ces livres réveilla sa foi. Le 8 mars 1985, Alicja participait à une retraite pour animateurs à Gostyn. Elle écrivit plus tard: «Là-bas, il s’est passé quelque chose qui changea ma vie. Jésus s’y tint devant moi. Plus réel, plus vrai que tout ce qui se trouvait dans la chapelle, que les gens qui se tenaient à mes côtés. Cela arriva après la communion (pendant la Messe), alors que je pensais avec contrition combien j’étais en retard dans mon cheminement vers Lui. Tout cessa d’exister, il n’y avait plus que Lui. Sa force, sa puissance, sa grandeur toujours plus grande, et moi toujours plus petite comparée à lui. Une masse d’amour si grande, si exceptionnelle que, face à elle, on ne pouvait que pleurer sur sa propre ingratitude. J’ai ressenti ensuite la joie de savoir qu’Il m’aime. Une joie qui fait éclater le cœur. Dès cet instant, tout changea: ma hiérarchie des valeurs, la gestion de mes besoins, le but de ma vie. Lui – Jésus-Christ – devint ma seule valeur, mon seul désir et mon seul but. Et mes moments les plus beaux devinrent ceux de ma rencontre avec lui: dans la prière et l’Eucharistie quotidiennes, dans la sainte Communion, mais aussi dans les activités courantes et celles concernant le service des autres. Tout ce qui me manquait et ce que j’avais cherché pendant tant d’années de par le monde, il me le donna. Il me donna beaucoup plus que je ne pouvais imaginer ou désirer.»
Depuis cette retraite à Gostyn, Alicja reçut la grâce de rencontres mystiques régulières avec Jésus qui lui donnait personnellement des indications et des exhortations, la dirigeait sur le chemin difficile de la maturation dans la foi et dans l’amour. Alicja notait scrupuleusement tout ce qu’elle entendait de Jésus et c’est ainsi que naquirent les deux journaux de son âme: le Témoignage et les Exhortations.
Jésus lui disait: «Je te demande d’écrire pour que tout le monde comprenne que je souhaite m’adresser à chacun: pour le diriger, le préserver du mal et le conduire sur le chemin du salut; que j’accompagne tout homme, à chaque moment de sa vie; qu’il faut désirer m’entendre, m’écouter et accomplir mes instructions – vivre selon mes exhortations» A partir de ce jour, tout devint pour Alicja «une grande leçon ininterrompue» pour l’éduquer, la rapprocher de Jésus et la préparer à l’ultime rencontre.
Le changement radical
En retrouvant Jésus, son plus grand amour et son plus grand trésor, Alicja a radicalement changé de vie. Elle écrivait: «Je me suis d’abord débarrassée de ma télévision en couleur et j’ai donné l’argent de sa vente à une organisation caritative. Puis vint le tour d’autres objets qui occupaient inutilement de la place dans ma maison. J’ai consacré mon temps, mes forces et ce que je possédais au service de Dieu et de mon prochain. J’offrais mes malaises et les difficultés de la vie de tous les jours en réparation de mes propres péchés et de ceux des autres.»
Alicja commença à assister tous les jours à l’Eucharistie, à rester dans l’adoration du Saint-Sacrement, à lire les Saintes Ecritures, à réciter le Chapelet, le bréviaire, à jeûner au pain et à l’eau les mercredis et vendredis. Jésus lui demanda également de s’abstenir entièrement d’alcool. Son premier confesseur et directeur spirituel fut le Père Walter Rachwalik. Depuis lors, comme l’écrivit Alicja, «la période de mon errance à l’aveuglette trouva sa fin».
A la question d’Alicja: «Qu’est-ce que je peux faire pour toi?», Jésus répondit: «Tu peux panser les plaies dont je ne cesse d’être blessé. Et qui saignent. Je suis l’Amour Souffrant. Frappé et maltraité par mes propres enfants. Par ton affection, tu peux atténuer ma douleur. Et me protéger dans ton cœur, parce que beaucoup de gens m’ont chassé du leur. L’amour doit être sacrificiel, pas accaparant. C’est alors qu’il est pur et beau – semblable à celui dont Je vous comble.»
C’est Jésus lui-même qui introduisait Alicja dans les mystères de la vie intérieure: «Je veux te mener loin en profondeur. Là-bas, dans le sanctuaire de ton âme. Là où personne n’a accès, parce que Je suis le seul à y demeurer – trop souvent abandonné. Transforme-toi et mûris dans cet isolement que je te donne – pour pouvoir y demeurer avec moi. Vis dans un esprit d’offrande et d’amour en faveur des gens qui ont besoin de ton aide.»
Des stigmates invisibles
Au début de l’année 1989, Alicja reçut le don de stigmates invisibles: «J’ai commencé à sentir la douleur ressentie par Jésus, infligée par ceux qu’il a appelés à être ses témoins et ses apôtres. La douleur de Jésus crucifié dans les cœurs de ceux qui cherchent leur propre gloriole en se servant de lui. La douleur de Jésus dont ils piétinent le Sang en se concentrant sur eux-mêmes. La douleur de Jésus dont ils ont fait un ajout à leur propre ambition et à leur vanité, pour être consolés par lui. La douleur de Jésus abandonné, trahi, vendu, maltraité par les siens.» Jésus lui disait: «Tu as reçu le signe de la douleur comme tu le demandais, pour qu’il te soit plus facile de demeurer en moi – d’y demeurer consciemment. Je te rappelle ma présence en toi, car c’est ce que ton cœur désire. […] Les stigmates sont une vraie douleur, surtout spirituelle. Voilà la vérité et voilà ta part de ma souffrance de réparation et de salut.» Alicja participait à la souffrance de Jésus pour le salut de tous les pécheurs. Jésus lui disait: «Tu participes à ma souffrance – dans une petite part, celle que tu es capable de recevoir. Le temps presse toujours plus, il contient toujours plus de signes qui annoncent la moisson: le temps où chacun récoltera ce qu’il a semé. Et l’Eglise martyrisée atteindra le Golgotha pour réaliser mon sacrifice, et ma résurrection dans un corps glorifié.»
La prière, c’est l’union avec moi
Les temps de prière devinrent pour Alicja ses plus beaux moments de rencontre avec Jésus qui lui disait: «Tout est le fruit de la prière. Ta vie est comme ta prière: elle reflète l’état de ton âme et de ton corps, ainsi que tes actions – utiles pour construire le Royaume de Dieu dans les âmes humaines, pour sauver ceux qui périssent dans leurs péchés. Tout ce que tu fais avec ton cœur, ton esprit ou tes mains – si cela doit avoir un sens et une valeur – doit commencer par la prière, terminer par la prière et durer en elle.
La prière, c’est l’union avec moi. Parce que c’est moi qui suis le début et la fin de tout ce qui existe: l’Alpha et l’Oméga. Sans moi, tu ne peux rien faire – rien qui ait une valeur positive. […] L’enfer est là où l’on n’a pas recours à moi dans une prière confiante et sincère, là où l’on ne s’appuie pas sur ma sagesse et ma volonté. Il y aura autant d’amour, de sagesse et de paix dans ton cœur qu’il y aura de prière. Tu peux donner aux autres ce que tu auras reçu de moi pendant la prière – voilà ce qui mérite d’être donné. Personnellement, tu n’as rien à donner. Ce que tu peux offrir à tes frères, c’est uniquement: ma bonté, ton vide, ou bien le mal de l’enfer. Et cela dépend de la qualité de ta vie de prière: de sa continuité, de sa profondeur, de son ardeur. […] Le Bien, l’Amour et la Sagesse sont une énergie qui coule de la Source divine, dans la mesure où tu y es reliée par la prière.»
Quand on ne prie pas, «on se détache de la source de son existence et l’on se trouve alors ballotté, maltraité par soi-même, par les autres, mais surtout par les puissances spirituelles maléfiques. Nos actions, y compris celles qui paraissent bonnes, n’ont alors aucune valeur, parce qu’elles ne sont pas fondées sur Dieu – seule source de bonté. […] Un acte né de Dieu est un bien éternel. Un acte exécuté uniquement par inspiration ou ambition humaine – sans foi ni amour – accapare le temps et les forces qui devraient être consacrés à la vie en Dieu qu’ils empêchent de se développer, dissimulant Dieu sous l’orgueil humain.»
Alicja demanda à Jésus de lui apprendre à prier. Elle reçut cette réponse: «Accroche-toi de tout ton cœur à moi. Quand tu as des difficultés, pense au bien que j’ai fait et dans ta vie en particulier. Dans les moments les plus difficiles, prie à haute voix – fort. Il devrait y avoir sans cesse dans ta conscience le sentiment de ma présence avec toi et en toi. Parle-moi et contemple-moi à chaque instant de ta vie, quoi que tu fasses et où que tu te trouves. Confie-moi tout, fais tout pour moi. Fais tout pour que ta vie soit tous les jours consacrée à ma gloire. Ne pense pas à toi, mais à moi. Alors, c’est moi qui penserai à toi et qui prendrai soin de tout.» Une autre fois, Alicja entendit ces paroles: «Il ne faut pas lâcher le chapelet des mains et il faut m’adorer dans le Saint-Sacrement. Quand tu sens que les attaques de Satan arrivent, quand les ténèbres t’entourent et que tu ressens l’oppression dans ton âme, alors récite immédiatement Sub tuum praesidium, parce que c’est un exorcisme.»
A suivre.