La migraine: un mal chronique très répandu
Parvis Santé: Corps - Cœur - Esprit
La migraine est considérée comme une maladie qui n’a rien à voir avec les maux de tête (céphalées). La migraine est une maladie neurologique avec une douleur pulsatile (calquée sur les battements cardiaques) et généralisée sur un seul côté du crâne.
D’autres signes accompagnent la migraine: des nausées pouvant provoquer des vomissements, une hypersensibilité à la lumière, aux odeurs et aux bruits, des étourdissements, une difficulté à se concentrer.
Les signes avant-coureurs des migraines sont l’humeur changeante, la perte du tonus physique et le dérèglement du comportement alimentaire. La migraine ophtalmique se traduit uniquement par des troubles visuels durant entre cinq minutes et une heure.
Les déclencheurs
Ces déclencheurs sont variés: les règles et l’ovulation chez la femme, une infection, une déshydratation, l’alcool, les contrariétés, le stress, le surmenage ou encore la météo. Pour d’autres, ce sera un manque de sommeil, la grasse matinée, le repos du week-end, le manque d’un repas ou un repas excessif.
Il est important de ne pas confondre les événements déclencheurs d’une crise avec la cause profonde des migraines. Le Dr Borkum, scientifique américain a étudié les déclencheurs hétéroclites de la migraine comme l’alcool, l’hypoglycémie, le stress, la carence de sommeil, l’excès de fatigue physique ou cérébrale. Il a trouvé que les 22 déclencheurs les plus fréquents provoquaient une surproduction de molécules oxydatives agressives pour les neurones, et que ce stress oxydatif désorganisait le fonctionnement du cerveau, excitant les récepteurs à la douleur, et déclenchant l’apparition de la crise migraineuse.
Les migraineux auraient sans doute plus de difficulté à gérer les décharges de stress oxydant. Le renforcement des défenses anti-oxydantes pourraient être une piste très intéressante, surtout quand on sait qu’un microbiote déséquilibré peut amplifier dangereusement la production de radicaux libres intestinaux.
La prise de polyphénols est une garantie sérieuse comme super-anti-oxydants aux effets anti-inflammatoires reconnus. Migraineux ou non, il faut en consommer chaque jour, on en trouve dans:
– les baies (fraise, framboise, cassis, mûres, litchi, myrtille, etc.), le raisin, le thé, le café, le chocolat ou les épices, le clou de girofle, la cannelle, la badiane, le curcuma;
– les fruits (abricot, pomme, datte, cerise, figue, poire, citron, pamplemousse);
– les légumes (cœur d’artichaut, persil, chou de Bruxelles, échalote, brocoli, céleri, oignon, ail, navet, salade, radis noir, tomate cerise, pomme de terre).
Les polyphénols sont absorbés par l’intestin grêle et stimulent la croissance des bactéries bénéfiques du microbiote, tout en inhibant celle des bactéries pathogènes. Chercher les déclencheurs de migraines ne suffit pas, il faut savoir que les zones du cerveau des migraineux sont sensibles à des facteurs normalement sans conséquence pour les non-migraineux. Leurs neurones sont hyperexcitables, ce qui peut déclencher brutalement tout une cascade complexe d’événements vasculaires et biochimiques conduisant à une crise douloureuse.
La migraine n’est pas une maladie mais provient d’un désordre du terrain digestif individuel.
Problème de cerveau ou de digestion?
Les migraineux souffrent davantage de troubles du transit, de reflux gastrique, de problèmes digestifs, mais aussi de maladies comme l’intestin irritable, la maladie de Crohn ou la maladie cœliaque, preuve de l’existence de l’axe intestin–cerveau.
La communication entre le ventre et le cerveau s’opère dans les deux sens: seules 20% de transmissions se font du cerveau vers le ventre (régulation des mouvements intestinaux et des fonctions digestives), 80% des transmissions vont de l’intestin au cerveau via les neurotransmetteurs fabriqués en grande partie dans l’intestin. Le nerf vague est celui qui agit dans l’axe intestin–cerveau. Les signaux nerveux remontant de l’intestin vers le cerveau sont beaucoup influencés par la composition du microbiote. Ce dernier agit donc avec nos comportements alimentaires, nos fonctions cognitives, notre humeur et influence notre état de stress. Un microbiote perturbé agit grandement dans la genèse de maladies neurologiques (dépression, autisme, Alzheimer, Parkinson, et bien sûr la migraine).
L’importance du microbiote
Les déséquilibres du microbiote (dysbioses) et les troubles de la perméabilité intestinale sont associés à des réponses inflammatoires augmentées de la part du système immunitaire.
Chez les migraineux, ce sont des récepteurs à la douleur (les nocicepteurs du trijumeau: un nerf crânien) qui répondent, s’enflamment et entraînent la crise migraineuse.
La migraine est aussi liée à un déséquilibre des neurotransmetteurs dans le cerveau, en particulier la sérotonine, qui agit sur l’humeur et en tant que substance anti-inflammatoire. Un faible niveau de sérotonine sensibilise les nocicepteurs du trijumeau. On donne donc des médicaments sérotoninergiques en prévention des migraines. Or, la sérotonine utilisée dans le cerveau est produite à plus de 50% par les intestins. C’est là que le tryptophane, acide aminé essentiel non fabriqué par l’organisme, peut être transformé en sérotonine. Mais, quand l’intestin est enflammé, la conversion est très difficile et même une consommation riche en tryptophane ne suffit pas. Parmi les aliments riches en tryptophane, il y a les amandes, le riz complet, les légumineuses, les poissons, mollusques et crustacées, les œufs, les fromages, les viandes blanches, le chocolat noir, les bananes, les fruits secs, les kiwis, les tomates et le pain complet.
Pour un microbiote équilibré, il faut consommer des fibres variées et des omégas 3, qui contribue à la multiplication des bactéries bénéfiques limitant l’inflammation, en protégeant la paroi intestinale. Ils produisent des substances anti-inflammatoires très puissantes (présents dans l’huile de colza, de cameline, les graines de lin, les algues et les poissons gras), des protéines végétales (légumineuses, oléagineux et céréales) favorisant la croissance des bonnes bactéries, alors que les protéines animales diminuent les bactéries protectrices.
Il faut éviter:
– La «malbouffe» et tout produit industriel riche en glucides, acides gras trans, édulcorants et additifs.
– La charcuterie (jambon, salami, saucisse, etc.) et tout aliment fumé associés aux migraines.
– Les cuissons à haute température, plus de 110° C, formant des substances toxiques, les AGE (advanced glycation end products). Ils sont le résultat d’une réaction entre un sucre et des résidus de protéines. Certains sont formés dans l’organisme par la glycation (surtout en cas de glycémie élevée), les autres viennent des huiles hydrogénées cuisant à haute température les aliments, leur donnant une couleur dorée ou caramel (les AGE sont nocifs et vite absorbés par le corps).
– Les polluants, c’est-à-dire les pesticides, les phtalates (emballages plastiques), pour les mêmes raisons.
– Les médicaments modifiant l’équilibre bactérien du microbiote intestinal comme les antibiotiques, les inhibiteurs de la pompe à protons (prescrits pour des reflux gastro-œsophagiens).
En faisant baisser l’inflammation intestinale et en restaurant l’équilibre du microbiote, en arrêtant les mauvais comportements et en adoptant les mesures diététiques favorisant l’implantation de bactéries bénéfiques, on arrive à refaire un microbiote sain et efficace pour l’équilibre nerveux et organique de l’individu.
L’équilibre acido-basique est aussi capital pour la santé. Quand il y a trop d’acide, on a une acidose tissulaire. Une acidose même légère favorise un état inflammatoire avec des dégradations diverses sur l’organisme (arthrite, tendinite, gastrite, colite, etc.). L’acidose agit aussi dans la survenue des crises migraineuses. Plus les aliments sont acidifiants, riches en phosphore ou en soufre (viande, laitages, céréales raffinées, sodas) plus les crises de migraines sont fréquentes.
En consommant une alimentation basifiante (légumes et fruits) on peut faire baisser de 50 à 70% le risque de souffrir de migraine.
Une bonne hydratation
Un manque de liquide dans l’organisme crée des migraines. L’alcool provoque la migraine en perturbant le métabolisme cérébral et en asséchant le cerveau. Pour éviter cela, il faut boire au moins 8 verres d’eau par jour minimum et au mieux 1,5 l d’eau.
Le café n’est pas néfaste à dose raisonnable (2 tasses par jour) et protégerait contre la migraine.
Certains allergènes comme le gluten et les produits laitiers peuvent augmenter les migraines. En réduisant la consommation de ces deux produits, ou en les évitant, les migraines disparaissent souvent.
Compléments alimentaires et huiles essentielles efficaces
Le magnésium est indispensable pour diminuer et faire disparaître les migraines. 600 mg par jour pendant trois mois réduit de 41% la fréquence et l’intensité des crises. Germag® (Lorica, disponible au Parvis), offre un excellent apport en magnésium.
La mélatonine agit sur le sommeil et le favorise. Un bon sommeil réduit les crises de migraine. Le Cap Sommeil® (disponible au Parvis) en contient et favorise le sommeil avec le GABA Source® (disponible au Parvis).
Le coenzyme Q10, contenu dans Ubiquinol Q10 (disponible au Parvis), et la vitamine B2, agissent ensemble pour diminuer les crises de migraine.
L’aromathérapie contre les migraines
La grande camomille à dose de 125 mg par jour pendant un à deux mois pour un traitement de fond.
L’huile essentielle de menthe poivrée est utile pour ses propriétés antalgiques et vasoconstrictrices: 1 goutte sur les tempes ou derrière les oreilles 3 fois par jour (exclu pour la femme enceinte et les enfants de moins de 7 ans).
L’huile essentielle de lavande fine s’utilise en olfaction: 3 gouttes sur un mouchoir à respirer 5 fois par jour. On peut l’associer à l’huile essentielle de menthe poivrée en olfaction.
Faire du sport (marche, vélo, gymnastique douce), lutte contre la migraine et prendre un verre de jus de carotte citronnée le matin pendant trois semaines, dégorge le foie et calme la migraine.
En conclusion, associer un sommeil réparateur, une alimentation saine et la pratique régulière d’un sport diminuera la survenue des migraines.
Père François Zannini, naturopathe