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Pellevoisin: la puissance de la gratitude

Nouveau livre de Françoise Breynaert:
«Les apparitions de Pellevoisin - Pour l’Eglise, la France et le monde»

En 1875, une jeune femme de 32 ans, Estelle Faguette, atteinte d’une maladie incurable, écrit une lettre à la Sainte Vierge: elle lui demande d’intercéder auprès de son Divin Fils pour obtenir sa guérison, afin de soutenir ses parents âgés. La Vierge Marie répond par quinze apparitions et par la guérison soudaine et totale d’Estelle, le 19 février 1876.

Très récemment la CEF (Conférence des Evêques de France) a voté l’opportunité d’ouvrir prochainement le procès de béatification d’Estelle Faguette, qui était agonisante, jusqu’au moment où Notre-Dame est venue, et sa guérison fut entière. Le Ciel, si on le prie, intervient dans la vie des personnes, mais aussi dans celle des pays ou celle de la terre entière. Dieu attend notre amour envers lui pour intervenir en notre faveur, comme il l’a fait pour Estelle Faguette.
Les apparitions de Pellevoisin commencent par l’antagonisme entre le monde de Dieu et le monde de Satan. «Dans la nuit du 14 au 15 février 1876, c’est-à-dire du lundi au mardi, j’étais très malade. Je ne sais trop ce que j’éprouvais; si c’est du sommeil, je n’en sais rien. Je cherchais à me reposer, quand tout à coup apparut le diable au pied de mon lit. Oh! que j’avais peur. Il était horrible; il me faisait des grimaces. A peine était-il arrivé que la Sainte Vierge apparut de l’autre côté, dans le coin de mon lit. Elle avait un voile de laine bien blanc qui formait trois plis. Je ne pourrais assez dire ce qu’elle était belle! Ses traits étaient réguliers, son teint blanc et rose, plutôt un peu pâle. Ses grands yeux doux me remirent un peu, mais pas tout à fait, car le diable apercevant la Sainte Vierge, se recula en tirant mon rideau et le fer de mon lit. Mais ma frayeur était abominable. Je me cramponnais à mon lit. Il ne parla pas, il tourna le dos. Alors la Sainte Vierge lui dit sèchement: “Que fais-tu là? Ne vois-tu pas qu’elle porte ma livrée et celle de mon Fils?” Il disparut en gesticulant. Alors elle se retourna vers moi et me dit doucement: “Ne crains rien, tu sais bien que tu es ma fille.” Et je me souvins alors que, depuis l’âge de 14 ans, j’étais enfant de Marie; j’avais moins peur.
La seconde nuit, je revis le diable, et je reprenais la peur. II se tenait un peu plus loin. La Sainte Vierge parut presque aussitôt que lui et elle me dit: “N’ai donc pas peur, je suis là.” La troisième nuit et la quatrième nuit, je revis le diable. Il se tenait si loin que c’est à peine si je distinguais ses gestes… La Sainte Vierge me dit: “Allons, du courage mon enfant.”»
De la même manière, il est bien naturel d’être effrayé devant les grimaces diaboliques dans notre monde, mais, comme Estelle, nous sommes appelés à regarder non pas ces grimaces, mais la Vierge Immaculée, en la saluant, Elle la Toute Sainte, la Toute Miséricordieuse, la Toute Immaculée, la Toute Belle, Maîtresse de son Fils, Reine des apôtres… Car nous savons que «Le Seigneur Jésus supprimera l’Impie par le souffle de sa bouche et l’anéantira par l’éclat de sa venue» (2 Th 2,8). Alors, la communauté sur la terre ne sera plus organisée comme une pyramide où quelques-uns dominent les autres par la finance, l’armée, et les médias. Ce sera une communauté où chacun servira le bien commun en étant inspiré et vivifié par l’Esprit de Dieu.
Voici quelques détails significatifs concernant la guérison d’Estelle.
A l’automne 1875, alors que sa tuberculose s’aggravait, Estelle avait écrit une lettre qu’elle avait fait déposer dans la reproduction de la grotte de Notre-Dame de Lourdes qui était dans le parc du château où elle avait été employée comme couturière.
Dans la nuit du 14 au 15 février 1876, Notre-Dame lui apparaît et Estelle voit une plaque de marbre blanc qu’elle reconnaît pour être un ex-voto. La deuxième nuit, Estelle cherche, sans y réussir, à soulever quelques feuillets de papier de soie blancs apposés auprès de la plaque de marbre blanc. Estelle publiera la gloire de Marie par le récit de sa guérison.
Lors de la troisième apparition, Notre-Dame lui dit: «Je suis toute miséricordieuse et maîtresse de mon Fils. Ces quelques bonnes actions et quelques prières ferventes que tu m’as adressées ont touché mon cœur de mère entre autres cette petite lettre que tu m’as écrite, au mois de septembre. Ce qui m’a le plus touchée, c’est cette phrase: “Voyez la douleur de mes parents, si je venais à leur manquer; ils sont à la veille de mendier leur pain. Rappelez-vous donc ce que vous avez souffert, quand Jésus votre Fils fut étendu sur la Croix.” J’ai montré cette lettre à mon Fils; tes parents ont besoin de toi. A l’avenir, tâche d’être fidèle. Ne perds pas les grâces qui te sont données, et publie ma gloire.»
Lors de la quatrième apparition, Notre-Dame lui dit: «Tâche d’être fidèle», «Fais tous tes efforts». Estelle est guérie lors de la cinquième apparition (muit du vendredi 18 au samedi 19 février 1876), et l’ex-voto est posé le 30 avril, à Pellevoisin, avec ces mots:

«J’ai invoqué Marie
au plus fort de ma misère.
Elle m’a obtenu de son Fils
ma guérison entière.»

En fait, la mission d’Estelle ne fait que commencer. Sa mission sera difficile: «Tu auras des embûches; on te traitera de visionnaire, d’exaltée, de folle; ne fais pas attention à tout cela. Sois-moi fidèle, je t’aiderai.» Ces paroles font écho à celles du Christ dans l’Evangile: «Voici que je vous envoie au milieu des loups… vous serez haïs… à cause de mon Nom, mais celui qui aura tenu bon jusqu’au bout sera sauvé» (Mt 10,16-22).
Ce qui est intéressant d’observer, c’est que sa mission commence par cet ex-voto, par un acte de remerciement.
C’est un exemple pour chacun de nous. Comment pouvons-sous remercier pour le don de la guérison et de la vie? Il n’y a pas de proportion! Comment pouvons-nous remercier pour le don de la Rédemption et pour la souffrance de la Vierge Marie qui a vu son Fils étendu sur la Croix? Il n’y a pas de proportion! Nous remercions Dieu en étant fidèle, en servant le prochain, en pratiquant la justice. L’âme reconnaissante montre sa reconnaissance par l’intermédiaire du prochain car elle sait que Dieu aime ses créatures. La lumière de l’Esprit Saint nous montre les grâces que nous avons reçues du Créateur. Qu’est-ce qui rend généreux? C’est la gratitude. Qu’est-ce qui rend courageux? C’est la gratitude. Qu’est-ce qui rend patient? C’est la gratitude.
Il y a plus encore. La Très Sainte Vierge Marie a préparé, depuis la maladie d’Estelle offerte en union avec les cinq plaies du Christ, la rencontre d’amour de sa fille avec le Christ. Le 8 décembre 1876, dans un sourire maternel, elle invite Estelle à donner un baiser sur le scapulaire qu’elle tient. A sa suite, chacun est invité à porter ce scapulaire du Sacré-Cœur, afin de recevoir une pluie abondante de grâces, telles que piété, salut, confiance, conversion, santé… «Ces grâces sont de mon Fils, je les prends dans son Cœur; il ne peut me refuser.» Ce scapulaire du Sacré-Cœur fait bien évidemment écho aux apparitions de Paray-le-Monial. En France, une manière d’embrasser le Sacré-Cœur serait donc de répondre aux demandes du Christ à Paray-le-Monial (1673): la consécration publique et solennelle du Chef de l’Etat au Sacré-Cœur, l’apposition du Sacré-Cœur sur le drapeau. La troisième demande, la construction d’un édifice en l’honneur de ce Divin Cœur, fut réalisée par la construction de la basilique du Sacré-Cœur de Montmartre, initiée en 1873, avec l’Adoration perpétuelle dans une chapelle provisoire dès 1875.
Et maintenant? Ne sommes-nous pas trop petits, trop isolés, trop insignifiants face aux grands enjeux? Non. Si les petits s’unissent, partagent, pratiquent la vérité et la justice, les puissants ne peuvent rien faire.
Et «Je choisis les petits et les faibles pour ma gloire» (treizième apparition, dimanche 5 novembre vers 14 h 30).
«Dans la conversion et le calme était le salut, dans une parfaite confiance était votre force» (Is 30,15). Ce qui sera le thème de mon second article.
L’actualité de ces si belles apparitions m’a encouragée à écrire sur ces apparitions, un livre court pour les pèlerins: Les apparitions de Pellevoisin, pour l’Eglise, la France et le monde.

Françoise Breynaert, foi-vivifiante.fr

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