Le saint Noël approche
Angela - «Je suis la Résurrection et la Vie»
J’ai cherché à ne pas me laisser prendre par les «lumières» du monde. Je ressens un besoin poignant de Jésus et, grâce à l’Esprit Saint dont je perçois en moi la présence très vive, je réussis, non sans peine, à réciter le rosaire complet. Je suis réveillée chaque nuit vers 3 h 30 et, un peu dans un demi-sommeil je commence les mystères joyeux.
En rêve, la «Maman» m’avait envoyé de Medjugorje des couronnes du saint Rosaire: une blanche et une rouge, comme au Père Maximilien Kolbe. On m’expliqua ensuite leur signification: pureté et martyre. Je les avais acceptées toutes les deux! Mais je n’arrive pas à me représenter l’Enfant Jésus! Devant mes yeux, ce sont les images du Calvaire qui défilent. Les trois croix noires se détachent sur un ciel sombre. Une voix douce et triste me répète: «Tout est accompli.» Et je sens en moi comme des sanglots déchirants: c’est la douleur de mon Jésus!
Ô mon doux Seigneur, tu souffres encore, parce que ton Sacrifice a été inutile. Le monde poursuit sa course folle vers l’autodestruction et tu renais, chaque année, dans cette souffrance! Jésus tient le monde entre ses mains: un petit monde désormais et Il pleure. Il pleure sur cette humanité qui n’aime pas et qui, peut-être encore moins à Noël, comprend sa tendresse! Pendant trois jours j’ai vécu avec lui ses souffrances (cela ne m’était jamais arrivé auparavant), sans savoir comment alléger sa peine.
J’aurais voulu en parler avec un prêtre, mais ces jours-ci leur charge d’âmes les occupe beaucoup. J’avais besoin d’une étreinte fraternelle… Je sentais une forte solitude qui m’a unie à Jésus à Gethsémani et… je vis ce saint rocher entouré de démons enragés contre Jésus! Seule la sueur de sang les empêchait de le déchirer! Pourquoi, Jésus, me fais-tu voir ces choses-là? Pardonne, Jésus pardonne; pardonne et dis-moi ce que je peux t’offrir, moi, ta petite fourmi? Tu sais que je n’ai rien, je n’ai plus rien (je sens tellement le manque d’union que Jésus voulait et je sens sa souffrance aussi pour cela).
Un matin, tandis que je prie le chapelet et que, dans le Je vous salue Marie, j’en arrive à «priez pour nous, pauvres pécheurs», tout mon être se fige. Je n’arrive plus à prier. Je peux seulement contempler.
Marie prend l’Enfant Jésus dans la mangeoire, l’enveloppe et me le met dans les bras. Une lumière paradisiaque resplendit dans la grotte et saint Joseph sourit.
Quelle joie et quelle crainte! Le Fils de Dieu dans les bras indignes de sa «petite fourmi». En m’approchant de son petit visage pour l’embrasser, je m’aperçois que, sur son front, il y a comme une tache livide noire-bleuâtre où apparaît comme un trou. Découvrant le petit corps nu, je vois la même chose sur le thorax, sur les petites mains et sur les petits pieds. Je ne peux décrire ce que j’ai éprouvé, mais… pleurant dans mon cœur, plus que par les yeux, je le couvrais de baisers… mon petit Jésus… mon Dieu!
Puis j’ai demandé au nouveau-né, mon Dieu: «Veux-tu entrer dans mon cœur, même si ces jours-ci il n’y a que du sang? Le sang cependant est chaud!» Et je le fais entrer dans mon cœur et je lui promets: «Mon tout petit, j’ajouterai un coussin d’amour et une couverture de tendresse pour te réchauffer.»
Je le serre sur mon cœur tandis que Marie me salue en ces termes: «Bienheureuse es-tu, entre les femmes de ton temps!» «Oui, Marie! Comme tu me fais confiance, Marie! Tu confies Dieu à ce pauvre cœur!»
Jésus s’endort; les bleus me semblent un peu moins visibles et je pense alors: c’est seulement en s’approchant de lui et en le gardant proche, que nous pouvons comprendre le mystère de son Incarnation: c’est vrai nous sommes à Noël!…
Je me réveille pour ainsi dire, alors, je reviens à la réalité et je reprends mon rosaire! Cette image et cette sensation m’ont accompagnée jusqu’au jour de l’An. La Grâce m’a rendue fidèle aux trois rosaires chaque jour!
L’Enfant Jésus se présente maintenant encore nu dans sa mangeoire. Son petit corps est devenu violet à cause du froid. Marie et Joseph sont assis près de Lui, à droite, dans la grotte. Je les regarde, stupéfaite, et ils m’invitent avec un sourire à prendre l’Enfant-Jésus. Avec crainte et respect, je m’incline sur la paille et je sens le froid du Petit. Je le presse contre moi et si je ne vois plus les signes des clous futurs, je sens tout le froid du monde. Je le baise, et, rouvrant mon cœur pour l’accueillir, je lui murmure: «Viens, Jésus, mais pardonne-moi. Je voudrais te donner un cœur doux, doux, mais je sais que tu sentiras sous toi quelques “pointes”. Alors j’entends cette réponse incroyable: «Et toi, ma petite maman, offre-les-moi comme des jouets; ainsi, en jouant, je pourrai les faire disparaître pour toujours!»
A ce moment-là, je le sentis comme «mon enfant» que Marie me donnait. Je me sentis maman de mon Jésus! C’était une grâce très pure! «Ô Enfant-Jésus, comme tu es sage! Je te les offrirai tous: et même prends-les, sans me les demander!…»
Comment puis-je décrire suffisamment ces instants… Ce n’est pas possible! Amen. Alléluia! Gloire soit à Dieu au plus haut des cieux et paix sur la terre!
Et l’Enfant Jésus se rendort, réchauffé par mon pauvre cœur!
Toute image m’est une catéchèse de mon Maître.
Là m’a frappée l’invitation de Marie à ne pas avoir peur de Jésus, à lui offrir notre cœur avec humilité.
Oui, Jésus, pour toi, Dieu, c’est vraiment comme le jeu d’un nouveau-né que de détruire nos maux lorsque nous sommes disposés à te les donner. Toi Tu sais que, dans le cœur de l’homme, tu trouveras toujours, avec le bien, les imperfections aussi, mais tu ne dédaignes pas d’y entrer. Jésus, je suis tellement, tellement émue et ne voudrais jamais sortir de ces instants de grâce pure et gratuite. Je T’embrasse encore, mon petit Enfant!…
«Je suis la Résurrection et la Vie», tome 1, pp. 189-192