Découverte du renouveau charismatique avec le Père Tardif
Un prêtre témoigne de ses pèlerinages à San Damiano (2)
En 1980, l’occasion me fut donnée de participer à une retraite sacerdotale organisée par le Renouveau charismatique au grand séminaire Saint-lrénée de Lyon. Je m’y étais inscrit par curiosité, mais je ne pourrai pas le regretter… Je ne connaissais pas le Renouveau et je n’étais pas attiré par les démonstrations que l’on disait un peu «excentriques». Nous étions peut-être 150 prêtres venus de tous pays et qui furent répartis en équipes de sept ou huit pour des réunions quotidiennes.
Le responsable était le Père de Lyon, fondateur de la Radio chrétienne qui commençait à susciter des émules dans toute la France. Comme animateurs, le Père Tardif et Daniel Ange, dont je n’avais pas encore entendu parler. Je pus découvrir ainsi le charisme étonnant du Père Emiliano Tardif, charisme de «connaissance de guérison», ainsi que son don de conférencier simple et chaleureux, mais aussi sa propre histoire marquée par une guérison miraculeuse due à la prière de charismatiques.
Pendant la retraite de nombreuses guérisons furent annoncées et eurent bien lieu sous nos yeux. Dans mon équipe, il y avait un prêtre qui avait enseigné en Algérie. Très cultivé, il parlait couramment l’arabe et l’arabe littéraire. Il nous avait avoué, le premier jour, qu’il n’était pas très attiré par le Renouveau et qu’il ne croyait pas à l’authenticité de ce qu’on appelle le «parler en langues». Ces paroles incompréhensibles tantôt proclamées, tantôt chantées, donnaient l’impression que la personne parlait une langue étrangère qu’elle ne connaissait pas. Mais avaient-elles vraiment une signification?
Or, le 3e ou 4e jour, ce prêtre nous confia ce qui lui était arrivé et l’avait bouleversé. Au cours d’une messe, après la consécration, un chant en langues avait jailli de l’assemblée (comme chaque jour d’ailleurs). Or il avait entendu chanter la louange divine en arabe (arabe littéraire, assez peu connu) à la grandeur et à la puissance de Dieu. Il crut qu’il y avait parmi les assistants un prêtre qui connaissait cette langue et avait chanté un peu plus distinctement que les autres. Il fit une enquête près des responsables, s’informa dans les groupes. Personne ne connaissait l’arabe. Il comprit que l’Esprit Saint lui avait donné ainsi la réponse à ses doutes, un signe indiscutable de l’authenticité du «parler en langues». (Le Père Tardif fera une allusion à cette anecdote dans l’un de ses livres.)
Guérison
Le jeudi soir vers 21 heures, commença la grande célébration eucharistique qui durera près de trois heures et se prolongera par l’adoration nocturne jusqu’au matin. Daniel Ange la présida et l’anima avec sa foi ardente et communicative, sa fougue et sa passion pour le Christ.
Je passai la nuit en adoration jusque vers 6 heures, puis allai me reposer un peu et me préparai à la dernière journée durant laquelle serait donné le sacrement de l’Onction des malades à ceux qui le demanderaient. Personnellement j’avais des problèmes d’intestin depuis très longtemps et j’en avais souffert spécialement pendant cette retraite. Je me décidai donc à demander le Sacrement des malades, avec toutefois un peu d’hésitation car, évidemment, je n’avais pas de maladie pouvant entraîner la mort, heureusement!
Beaucoup de prêtres firent comme moi et s’avancèrent pour recevoir l’Onction. Une cérémonie émouvante, priante et en même temps simple et recueillie. L’Action de grâce, dans un silence profond, fut suivie comme dans toutes les célébrations de la retraite par l’intervention du Père Tardif qui annonça un certain nombre de guérisons. Ceux qui en bénéficiaient et qui avaient la preuve immédiate de leur guérison devaient se manifester. Par contre, pour les guérisons non constatables immédiatement, il était demandé aux bénéficiaires d’en témoigner plus tard, lorsque la preuve en serait faite, auprès du Père Tardif ou d’un responsable.
Je me souviens que le père annonça à un moment que l’un de nous qui souffrait d’un poignet était guéri. Et de fait un prêtre se leva racontant qu’il avait eu une tumeur au poignet qui lui avait enlevé toute force dans la main. Il avait senti une chaleur et s’était rendu compte qu’il était guéri. Pour en donner la preuve, il applaudit de toutes ses forces, entraînant les applaudissements de l’assistance.
Le père annonça entre autres que l’un de nous, qui souffrait depuis longtemps de l’intestin et qui en avait souffert davantage durant la retraite, se trouvait guéri. Personnellement je ne pensais pas du tout à moi, sachant que plusieurs prêtres souffraient plus que moi (à partir de nos conversations en équipe) et, qui plus est, je n’avais rien senti.
Etonnamment, au cours de la réunion du soir qui était habituellement une petite épreuve pour moi, je n’ai pas ressenti les symptômes habituels. Puis, à partir de la célébration, je ne sentis plus rien. Mon intestin ne me donna plus de souci pendant longtemps. J’avais certainement bénéficié de la guérison annoncée par le Père Tardif. Et le lendemain, avant de partir, je lui laissai entendre que j’étais probablement le bénéficiaire de son intervention.
A suivre