Vacances de Noël

La Librairie du Parvis est fermée

du 25 décembre
au 5 janvier

Toutes les commandes passées avant le 11 décembre (19 décembre pour la Suisse) vous parviendront en principe* avant Noël (en Europe).

La librairie en ligne fonctionne
normalement durant les fêtes.
 
*sans garantie donnée par les services postaux.

Catalogue

Mon compte


Créer un compte

Vient de paraître

Newsletter

Pour être informé des nouveautés - des offres spéciales - des promotions, inscrivez-vous à notre lettre d'information!

 

 

Facebook

Retrouvez les Editions du Parvis
sur facebook!

Des nouveautés,
des prières de la semaine,
des infos, etc.

Un prêtre témoigne de ses pèlerinages à San Damiano

San Damiano
 

En 1967, au début du mois d’août, je lis par hasard, dans le journal La Croix, un entrefilet faisant état d’apparitions de la Sainte Vierge à San Damiano, en Italie du Nord (près de Plaisance). Je décide (avec beaucoup d’inconscience) de m’y rendre en voiture, en emmenant avec moi une personne d’une grande piété mariale. J’avais décidé de n’en parler à personne, ni à mes paroissiens, ni à ma famille, car je ne voulais pas qu’il soit dit que je courais après les apparitions.

Mercredi 22 août, fête du Cœur Immaculé de Marie, une réunion de prière a lieu vers 9 heures près du Jardin des Roses. Nous étions une ou deux centaines de personnes peut-être (les apparitions n’étaient pas encore bien connues). Je voulais rester en retrait, car je craignais les supercheries, les tromperies démoniaques et aussi le qu’en dira-t-on. A mon grand étonnement, j’aperçois à une quinzaine de mètres devant moi, un prêtre en soutane qui ressemble étrangement à un prêtre de mon diocèse. Intérieurement j’étais inquiet, car je tenais à garder l’incognito (l’époque était particulièrement hostile à ces manifestations mariales et l’on ridiculisait ceux qui s’y intéressaient…)
Nous sommes restés en prière jusqu’à environ 13 heures, suivit de la lecture du message donné ce jour-là par la Sainte Vierge à Mamma Rosa, la voyante. Nous apprendrons que la Sainte Vierge apparaissait ainsi tous les vendredis, mais également les jours de fête de la Vierge.
A la dislocation, je dus me rendre à l’évidence: c’était bien un prêtre de mon diocèse qui était présent. Si loin de notre diocèse, il fallait qu’il se trouve un prêtre de ma connaissance! Mais j’avais beaucoup d’estime pour lui et je ne regretterai pas sa présence; il était devenu prêtre tardivement après une expérience professionnelle… Mon étonnement fut bref, car je lui demandais aussitôt s’il avait vu quelque chose. «Et toi, me répondit-il, tu as vu?»
Je lui raconte l’épisode du soleil. Vers la fin de la matinée, en effet mes yeux s’étaient portés vers le soleil que j’avais pu regarder sans difficulté. Il avait l’apparence d’un disque d’argent auquel était suspendu un grand cercle blanc très lumineux, comme un anneau passant par son milieu. Je le regardais sans étonnement (ce qui m’a beaucoup surpris après coup). Nous étions assez serrés les uns contre les autres et voici qu’une personne près de moi me donne un coup de coude en me disant: «Regardez le soleil» Je le voyais depuis un bon moment mais je serai heureux après coup de cette remarque de ma voisine, qui me prouvait que je n’étais pas victime d’une hallucination.
En tout cas, jamais plus je ne pourrai réussir à fixer le soleil à n’importe quelle heure du jour, en France. A plus forte raison à midi, en Italie, au mois d’août, cela ne pouvait pas être naturel! Mon ami m’avoua avoir vu quelque chose mais il en garda le secret. Je fus surpris toutefois de son air absent et de sa pâleur.
L’heure était venue de songer à déjeuner. Nous apprenons avec beaucoup de surprise et de plaisir que les prêtres présents étaient invités à déjeuner chez la voyante. A table se trouvaient Mamma Rosa, son mari Joseph, sa secrétaire bénévole; je ne me souviens plus si sa tante était présente. Et plusieurs prêtres italiens. Je ne pouvais pas participer aux conversations, ni en profiter (sauf avec mon voisin qui parlait un peu le français). J’étais surpris de l’intérêt que mon ami semblait y prendre. Il me confiera plus tard qu’il comprenait alors l’italien qu’il n’avait jamais appris – mais qu’une fois rentré en France, c’en était fini!
Je me souviens simplement de la messe du jeudi matin à l’église. Les fidèles n’ayant pas le droit de venir en pèlerinage à San Damiano, il n’était pas question pour moi de concélébrer et le curé célébra comme s’il n’y avait personne dans l’église. ll célébra le dos tourné vers l’assistance et ne manifesta aucune attention à la foule qui remplissait son église: lectures en latin, à voix basse, aucun chant et évidemment pas d’homélie. A la communion les assistants s’approchèrent très nombreux. Il consentit à leur donner l’Eucharistie. A ce moment une voix merveilleuse de femme jaillit, dans le silence impressionnant de l’église, de quelque part de la foule que l’on sentait vibrer intérieurement à la beauté de cette mélodie.

Le retour: un grand merci à saint Michel

Mais il nous fallait penser au retour hélas! Soit deux jours pour parcourir les quelques 12 à 1300 km avec ma petite Renault 4! Cependant je ne résistais pas au désir de rester jusqu’après l’apparition habituelle du vendredi. Après un frugal repas nous repartîmes vers 14 heures. Quelle folie! Personne n’était donc au courant de notre équipée et je devrai être présent le dimanche matin pour mes 3 messes!
Entre Plaisance et Turin la distance était, il me semble, de 180 km (San Damiano étant à environ 20 km je crois de Plaisance). Malheureusement nous étions le week-end au mois d’août: circulation particulièrement dense, une seule voie dans chaque sens, impossible donc de doubler. Moyenne: 60 km/h! Désolation. Sans cesse il fallait freiner à cause des ralentissements et des bouchons. J’étais persuadé de ne pouvoir arriver à temps.
En outre, je remarquais qu’une grosse voiture derrière moi, conduite par un jeune excité et remplie de jeunes gens s’amusait à foncer sur moi et à freiner au dernier moment. J’avais même dit à ma passagère: «pourvu qu’il ne nous cause pas d’accident!» Et voilà! Soudain un violent choc arrière nous cloue sur place. Ma tête va éclater de colère et d’angoisse. Que va-t-on devenir? Avec une voiture défoncée, très loin, dans un pays étranger, alors que nous sommes partis comme des voleurs. Descendu de voiture pour constater les dégâts et eng… le chauffard, je constate que son pare-choc et son radiateur sont enfoncés et que ses phares ont volé en éclats sur la route. Je m’approche alors du conducteur qui ne comprend pas un mot de français et se moque de moi.
Complètement découragé, je me retourne vers ma voiture que je n’avais pas encore eu le courage de regarder, et stupeur! Ma petite 4 CV n’a pas une seule égratignure! Le pare-choc gros comme un boudin, est intact, les feux arrière sont indemnes, la tôle n’a pas été enfoncée. Miracle: la grosse voiture reste sur place et la mienne est intacte!
Evidemment je file au plus vite et nous reprenons la route en chantant sans cesse le Magnificat! Nous nous souvenons alors que la sainte Vierge avait demandé dans un message qu’on vienne nombreux à San Damiano et qu’elle enverrait son ange saint Michel pour nous protéger. Deo Gratias!
Le retour s’effectuera ensuite sans problème. Nous roulerons très tard dans la nuit, si bien que nous pourrons arriver le samedi soir à une heure convenable pour préparer les messes du lendemain.
L’année suivante, en mars 1968, je suis reparti à San Damiano avec un couple d’amis, par le train cette fois, le temps d’un week-end organisé. Nous ne sommes donc restés sur place qu’une petite journée. Rien à signaler, sinon la présence d’un prêtre délégué par l’évêque, la barrette sur la tête, allant au-devant des pèlerins pour les dissuader d’aller plus loin, car l’évêque condamnait ces manifestations de piété, ne reconnaissant pas l’authenticité des apparitions.
Une année va s’écouler et mon ministère ne pourra pas ne pas être marqué par cette expérience. J’oserai y faire allusion quelquefois dans des homélies, mais très discrètement. A l’occasion d’une grande fête mariale de ma paroisse, présidée par notre évêque, je lui racontai mon aventure et il m’écouta avec sympathie jusqu’au bout, me recommandant seulement la prudence et la discrétion.
L’année suivante, en juin 69, je fus convoqué à l’évêché par mon vicaire général. Je m’attendais à une forte mise en garde contre l’intérêt que je portais aux apparitions et je me munissais de documentations sur le sujet (car entre deux j’avais pu me procurer des livres relatant les faits et beaucoup de témoignages) pour pouvoir répondre aux objections.
J’arrive donc chez lui: «Asseyez-vous, me dit-il, car je vous apprends que vous êtes nommé curé-doyen de…» J’étais estomaqué, car je ne m’attendais pas à cette promotion qui m’effrayait un peu. «Mais, prenez garde, ajouta-t-il, car cette nomination ne plaît pas à tout le monde. Des curés de la région ne voient pas d’un bon œil votre arrivée ici. Votre ami est en effet curé dans cette région.»
A partir de ce jour, je dus «remiser» mon intérêt pour San Damiano, d’autant plus que la crise de l’Eglise allait s’accentuant. J’en pris pleine conscience en arrivant quelques années plus tard dans une grande paroisse, où je devais constater la dégradation des esprits, le rejet de bien des points de doctrine, le dédain pour la dévotion mariale et généralement pour le surnaturel. Tout ce qui était tant soit peu mystique était méprisé et rejeté…
Heureusement deux événements viendront revigorer ma foi. Le premier fut la découverte du Renouveau charismatique et le second un fait relié à San Damiano.
A suivre