Préparer le Retour du Christ
Luisa Piccarreta
Quand on regarde des films sur l’Apocalypse, on pourrait croire que le monde serait voué à la «destruction». A tel point que quand on dit «Apocalypse» on pense à «destruction» mais c’est un raccourci, comme je l’explique dans mon livre1.
Saint Augustin, était berbère et évêque, toute l’Afrique du Nord faisait alors partie de l’Empire romain qui était chrétien. Dans un de ses sermons oubliés, un sermon de jeunesse, le sermon 259, il commente la Bible et explique que le retour du Christ, la Venue glorieuse du Christ, ce n’est pas la destruction. C’est une ère, une ère de paix sur la terre. Cette ère de paix s’achève par le passage dans l’éternelle Vie.
200 ans auparavant, vers l’an 180, il y a, à Lugdunum (Lyon), en Gaule un autre évêque remarquable, saint Irénée de Lyon. C’est un disciple de Polycarpe en Asie Mineure, lui-même disciple de saint Jean l’auteur du livre de l’Apocalypse. Il est au plus proche de sa pensée.
Il explique ceci: il y aura à la fin des temps la venue glorieuse du Christ qui va anéantir celui qu’on appelle l’Antichrist, sombre personnage appelé aussi le «faux prophète». Et tous ceux qui avaient rejeté le système de cet Antichrist formeront alors sur la terre le royaume des justes. Ils vivront dans la présence glorieuse du Christ, accompagné des saints du paradis et des anges et se prépareront à l’éternelle Vie (car cette terre-ci finira par passer). C’est ce qu’on appelle la Parousie.
Luisa Piccarreta (1865-1947) nous oriente résolument vers la Parousie, mais elle lui donne un autre nom: «l’ère du troisième Fiat», avec une préparation générale, depuis 2000 ans, et une préparation plus immédiate qui explique des formulations telles que:
«Cette attente générale est un signe certain que l’heure est proche; mais le signe le plus certain est le fait que je m’emploie à manifester ce que je veux faire en me révélant à une âme, comme je me suis révélé à ma Mère lorsque je suis descendu du ciel sur la terre. Je communique à cette âme ma Volonté, les bienfaits qu’elle contient et ses effets, pour en faire cadeau à l’humanité.»2
«Les premiers enfants du règne de ma Volonté seront peu nombreux, mais ils seront investis de telles grâces, qu’ils consacreront leur vie à appeler tout un chacun à vivre dans ce règne aussi saint.»3
Situons toujours les choses dans leur ensemble: lorsque Jésus parle de «la venue de ma Volonté», il s’agit, d’une part, de son retour dans la gloire, accompagnée de «la ruine d’un grand nombre»4 c’est-à-dire la ruine de l’Antichrist et de ses adeptes. D’autre part, pour les hommes de bonne volonté, s’applique ce verset «En vérité, en vérité, je vous le dis, celui qui écoute ma parole et croit à celui qui m’a envoyé a la vie éternelle et ne vient pas en jugement, mais il est passé de la mort à la vie» (Jn 5,24). Il s’agit donc pour eux d’un processus bienfaisant.
A quoi servirait à Jésus d’anéantir l’Antichrist s’il n’y a personne sur la terre qui veuille la Volonté divine? Et pour ces justes, la venue de Jésus est enthousiasmante.
Saint Pierre nous dit clairement que nous pouvons hâter la Venue glorieuse du Christ par une sainte conduite et par les prières. Oui, nous pouvons hâter la Venue glorieuse du Christ, la demander, comme un don incommensurable que nous ne pouvons pas mériter et que Dieu veut donner, car il veut que réussisse son dessein créateur:
«Puisque toutes ces choses se dissolvent ainsi, quels ne devez-vous pas être par une sainte conduite et par les prières, attendant et hâtant l’avènement du Jour de Dieu, où les cieux enflammés se dissoudront et où les éléments embrasés se fondront.» (2 P 3,11-12)
Le Jour de Dieu est comme mille ans (2 P 3,8), il n’est pas instantané, il commence avec l’anéantissement de l’Antichrist (2 Th 2,3) et il s’achève avec le passage dans l’éternité: entre les deux s’étend «le Jour du Seigneur» durant lequel s’accomplissent les demandes du Notre Père: que ton nom soit sanctifié, que ton règne vienne, que ta volonté soit faite, donne-nous aujourd’hui notre pain de ce jour…
«[Jésus dit à Luisa:] …tes actes, concentrés dans mon Fiat se convertissant en semence de lumière, deviennent des actes de ma Volonté lesquels, avec l’éloquence des voix arcanes et divines, demandent que ce règne aussi saint vienne au sein des générations humaines.»5
Très simplement, à travers son Journal, on se rend compte que Luisa remplissait sa journée d’actes intérieurs tels que:
[Tournée de la Création] Dans la divine Volonté, dire au Seigneur «Je t’aime» ou bien «je te bénis, je t’adore, te remercie», en s’unissant à toutes les créatures: la lumière, l’air, l’eau, le soleil, chaque plante, chaque animal, chaque atome, chaque vibration, chaque son, chaque mouvement, chaque respiration… Depuis la Création jusqu’à la Fin du monde.
[Tournée de la Rédemption] Dans la divine Volonté, dire au Seigneur «Je t’aime» ou bien «je me repens, je te bénis, je t’adore, te remercie, je demande le salut d’une âme», et «je m’unis au Fiat de Marie», pour chaque action que Jésus a faite sur la terre, chacun de ses pas, chacune de ses respirations, chaque parole, chaque miracle, chaque peine, chaque douleur, et tous les fruits de la rédemption… Depuis la Création jusqu’à la Fin du monde.
[Tournée de la Sanctification] Dans la divine Volonté, dire au Seigneur «Je t’aime» ou bien «je te bénis, je t’adore, te remercie» et «je m’unis au Fiat de Marie» pour chaque commandement de Dieu, pour chaque sacrement du baptême, de la réconciliation, de l’Eucharistie, des malades, du mariage, de l’ordre, passés, présents et futurs.
Jésus encourage ainsi Luisa:
«Ma fille, as-tu oublié qu’un je t’aime, prononcé une fois dans ma Divine Volonté possède la vertu de se répéter à l’infini? Son6 je t’aime est la vie et en tant que telle, il ne peut cesser de vivre, il doit avoir son acte continu. Mon Fiat ne sait pas faire d’actes finis, donc, tout ce que la créature fait en Lui acquiert la vie pérenne… Si tu savais combien la Création est belle, parsemée de toutes ces vies d’amour que tu as formées par tes je t’aime. En plus, un je t’aime en appelle et en réclame avec insistance un autre. Voilà pourquoi tu sens le besoin, la nécessité de continuer la course du tien.»7
Emerveillons-nous de ces horizons infinis que le Fiat nous ouvre!
Françoise Breynaert
Notes:
1. La Venue glorieuse du Christ, véritable espérance pour le monde (Ed. du Jubilé).
2. Luisa Piccarreta, Le livre du Ciel, tome 15, 14 juillet 1923.
3. Luisa Piccarreta, Le livre du Ciel, tome 34, 20 mai 1936.
4. Luisa Piccarreta, Le livre du Ciel, tome 12, 20 novembre 1917.
5. Luisa Piccarreta, Le livre du Ciel, Tome 30, 6 mars 1932.
6. Celui de tout être humain qui veut prier dans la Divine Volonté.
7. Luisa Piccarreta, Le livre du Ciel, tome 28, 2 mai 1930.