Le carnet des messages
Ghiaie di Bonate - Italie
Dans son livre Je suis encore à Ghiaie de Bonate l’auteur, Lucia Amour, raconte comment le Père spirituel d’Adelaïde Roncalli, la voyante, découvrit un minuscule carnet qui contenait les treize «messages» que la Madone lui avait confiés au cours des journées de mai 1944. Extrait:
Le 20 mai 1944 – lors de la 7e apparition – la Madone avait dit à la petite fille: «Médite ces messages chaque jour de ta vie…» et au cours de la 8e apparition, elle avait ajouté: «Demain, ce sera la dernière fois que je te parlerai, ensuite pendant sept jours, je te laisserai bien réfléchir à ce que je t’ai dit. Cherche à bien le comprendre car, à un âge plus avancé, cela te servira beaucoup si tu veux m’appartenir totalement…»
La fillette avait très bien saisi le sens de ce message: toujours méditer les paroles de la Mère, tous les jours de sa vie jusqu’à la mort, pour se faire toute à Marie.
En vue de concrétiser ce projet, elle avait écrit pour elle dans ce petit cahier ses notes en les gardant jalousement avec elle et uniquement pour elle.
Seules l’intuition et la profonde connaissance spirituelle du Père Bonaventura au sujet de l’adolescente firent en sorte qu’après tant d’années et tant de controverses, l’on prît finalement connaissance des messages de la Madone et de la vraie histoire de ces apparitions.
Mais comment tout cela advint-il dans la pratique?
C’est le prêtre Raschi, lui-même, qui nous le narre, dans son style presque enfantin et sa sincérité désarmante habituelle, dans les premières pages de son ouvrage insurpassable Questa è Bonate 3, l’unique livre à son actif durant sa longue vie, un ouvrage qui révèle une connaissance approfondie des faits et de leurs dynamiques, des détails que seul ce confesseur, en tant que tel, fut le dépositaire des secrets les plus intimes qu’une âme puisse avoir.
J’en rapporte ici quelques extraits, parce que je les considère vraiment très importants pour progresser vers la vérité, cette vérité encore recherchée aujourd’hui.
C’est ainsi donc que le Père Raschi décrit la découverte rocambolesque du journal d’Adélaïde:
«J’étais cordialement accueilli chez Messieurs “X” dans une petite localité montagnarde, pendant quelques journées de septembre 1957, et j’eus la chance de consolider et d’approfondir ce que je connaissais anciennement d’Adélaïde Roncalli.
Trois jours passèrent, des journées qui furent d’un intérêt spirituel, mais qui en plus, me conduisirent à une merveilleuse découverte.
En fait, à la fin du troisième jour, Adélaïde devait rentrer chez elle et reprendre son travail, c’est pourquoi elle organisa ce qu’elle avait à faire pour le jour suivant, qui était un dimanche.
La jeune fille aurait suivi la messe là dans sa localité, tôt le matin, et puis, elle serait partie.
Je me levai tôt et fis en sorte qu’Adélaïde et toute la maisonnée, se rendent à l’église, tandis que j’avais fait mûrir en mon coeur une intention: je pensai que, si Adélaïde avait laissé, dans un lieu accessible et évident, sa sacoche, je pourrais fouiller dedans pour débusquer quelque chose concernant l’apparition.
Je descendis au rez-de-chaussée, dans une véranda commode, où hier soir, avec toute la famille, nous avions récité le saint Rosaire et parlé des choses du ciel, et, là, je trouvai la sacoche de la chère petite enfant, qui, me semble-t-il, était posée sur une chaise.
Je l’ouvris.
Dans un coin, je découvris un minuscule carnet à la couverture noire et qui contenait les treize “messages” confiés par la Madone à Adélaïde au cours des journées de mai 1944, des instants très doux et grandioses.
Je l’ouvris et je lus…
Si le temps m’avait été tout à fait favorable, j’aurais voulu m’agenouiller et lire, avec un respect profond, les messages de la Mère de Dieu empreints de solennité et d’affectivité.
Je dus me contenter d’une lecture en vitesse, et remettre tout à sa place.
En fait, à peine une minute passa, et tous rentrèrent à la maison, et je feignis d’attendre tranquillement.
Je ne dis un traître mot.
Les messages, ensuite, je les obtins plus tard, en l’espace de quelques mois. Tout cela me fait me demander:
1. Pourquoi Adélaïde avait toujours sur elle les messages de la Vierge?
2. Peut-on penser en tirer quelques arguments en faveur de l’apparition?
La fillette portait tout le temps avec elle les messages car la Madone lui avait commandé d’y réfléchir tous les jours de sa vie.
Le fait que cette créature favorisée par la chance tint toujours sur elle les messages, démontre quelle importance les événements de Ghiaie di Bonate eurent et ont dans son coeur et sa conscience.
Pour Adélaïde, la révélation de Bonate entraîne avec elle une contrainte spirituelle.
Et excusez-moi si c’est un euphémisme!
A présent, je formule une réflexion exagérée…
Le geste que j’accomplis, ne fut pas très poli: peut-être que je ne le ferais plus; mais je crois que c’est dû à une inspiration divine authentique.
Un tel geste que je préméditai, avec cœur, intérêt et attention même dans les moindres détails; au fond, on peut se l’imaginer…
Eh bien, je n’étais pas en extase!…»
Et, quelques lignes après, à propos du contenu des 13 messages, le père ajoute que suite à la découverte du texte du journal, quelqu’un aurait suggéré à Adélaïde de corriger les phrases de la Madone, en les remaniant çà et là par convenance:
«Tu sais, on m’écrit qu’il faudrait faire concorder les messages avec certains écrits qui circulent, parce que cela pourrait améliorer les choses…»
«Non! – répondit-elle – les messages et les faits sont ceux-ci: soit on les accepte ainsi, soit on fait sa volonté. On ne peut pas changer la vérité.» Père Bonaventura, qui commente ces propos, précise: «Quel courage, cette Adélaïde! Et à présent, elle parle! Parce que la vérité ne peut pas être altérée, et c’est pourquoi nous l’écoutons telle qu’elle est.»
Saint Maximilien Kolbe, martyr de la foi à Auschwitz, écrivait dans le dernier numéro du journal Le Chevalier de l’Immaculée, publié peu avant son arrestation par la Gestapo:
«Personne ne peut changer la vérité. La vérité est unique… La vérité est puissante… La vérité réside dans le oui ou le non. La vérité est en fait unique.»
«Je suis encore à Ghiaie di Bonate» pp. 25-28