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Une approche du jeûne

On parle régulièrement de jeûne et de pénitence, au moins une fois par an au temps du Carême. Mais il est rare que cela débouche sur une action concrète. On tente de s’en sortir avec la pirouette du jeûne mental: jeûner de TV, de bavardage, etc. Vaines promesses, nous ne sortons pas aisément de l’ornière dans laquelle nous nous cramponnons, à défaut de mieux. Pour bouger il faut une crise, une maladie, une ruptures diverses… C’est alors trop tard, et le coût à payer est souvent élevé. Or la Bible et les enseignements prophétiques demandent de jeûner. Quelle prévoyance et quel amour! Un petit effort maintenant quand nous sommes forts, pour nous éviter de gros ennuis plus tard quand nous serons faibles.

La purification du corps pour le progrès de l’âme
Mais quand la Bible parle de jeûne, il s’agit bien d’une restriction alimentaire qui a un effet sur le corps. Bien sûr, le but de la purification du corps est le progrès de l’âme vers sa source, Dieu. Tout le monde a pu observer qu’un corps malade absorbe une grande partie de l’énergie de la personne, et qu’il ne reste plus grand chose pour «suivre Jésus, le Chemin».
Saint Paul, rappelle qu’après la Rédemption on ne peut plus se comporter comme avant et qu’il est nécessaire de purifier le corps qui est «le temple de l’Esprit». Mais dans l’Ancien Testament l’intention était déjà de purifier le corps pour rendre l’âme plus sensible et capable de s’ouvrir à nouveau à Dieu, après la Chute. Plus récemment, Marie Reine de la Paix nous rappelle: «Hélas, combien d’enfants ont profané et continuent de profaner, de saccager ce corps qu’ils ont reçu, il est devenu la cause de votre perdition et de votre damnation, sottise humaine1.»

La purification du corps pour la nature
Revenons à la déclaration de saint Paul dans Rm 8-18; nous avons vu dans l’article précédent2 que la nature était tombée avec l’homme, et qu’elle dépendait du salut de l’homme pour renaître elle aussi; et encore, Evangile de Marc, «annoncez la Bonne Nouvelle (du Salut) à toute la Création». Comment cela peut-il se faire concrètement?
Le pape Benoît XVI nous rappelle que «l’homme... est esprit et volonté, mais il est aussi nature»3 En effet notre corps physique est l’élément de la nature le plus proche de nous, et celui sur lequel nous pouvons vraiment agir directement: une merveille très aboutie que Dieu nous a donné pour participer à son œuvre. Le corps est notre lien avec la Création terrestre tout entière par les organes des sens: «J’ai donné l’œil à l’homme pour qu’il regarde pour Moi le Ciel, toutes choses de la Création et la beauté de la créature humaine et mes mystères… l’oreille pour entendre ma Parole…/1444» Ce qui laisse entendre que, par nos organes des sens nous participons véritablement de Dieu-personne, et pas seulement de Dieu dans sa Création! «J’ai créé l’homme à mon image... pour qu’il participe de Moi… /21!».
Il est donc essentiel, si nous désirons coopérer au Salut de la Création, de purifier notre corps pour le rendre digne de la Rédemption que nous avons reçu par grâce, avec tant d’amour.
Jeûner c’est donc une manière d’«annoncer l’Evangile à toute la Création».

Le jeûne dans la tradition judéo-chrétienne
Qu’appelle-t-on jeûne? Dans la tradition judéo-chrétienne, le jeûne est souvent synonyme de restriction alimentaire: on s’abstient de consommer certains aliments pendant une période plus ou moins longue. Dans la période contemporaine la Vierge Marie est la plus insistante à demander de jeûner, de pain et d’eau ou de fruits (Medjugorje). Or il s’agit bien d’une restriction alimentaire et non d’un véritable jeûne qui est l’abstinence de tout aliment – ce que fit Jésus au désert pendant quarante jours!
Mais la Très Sainte Vierge, dans son immense sens de la pédagogie connaît bien nos limites; elle nous propose un premier pas: un grand voyage ne commence-t-il pas par un premier pas! Il s’agit en fait de revenir au régime indiqué par Dieu Créateur dans la Genèse «Je vous donne toutes les herbes portant semence... et tous les arbres qui ont des fruits...: ce sera votre nourriture (1-29)». C’est à dire de supprimer les sous-produits animaux de notre alimentation et de nous remettre sur le chemin de la Création originelle, ce qui est le but de l’Evangile. On peut très bien vivre avec du pain (fait de grains de blé moulus entiers sans pollution) et de l’eau: c’était souvent le régime des prisonniers autrefois et si les conditions de leur détention étaient salubres, ils pouvaient très bien vivre très longtemps, et beaucoup de pauvres de par le monde en ont fait l’expérience! La Très Sainte Vierge, comme une merveilleuse mère, veut notre santé et pas seulement la pénitence, condition nécessaire pour l’aider dans son combat au ciel. Mais ce n’est pas de ce jeûne dont je veux parler.

Trouver une voie accessible au plus grand nombre
Le jeûne est abstinence de toute nourriture pendant une durée déterminée. Cela peut sembler terrible pour certains, ou difficile à mettre en œuvre pour d’autres engagés dans une activité prenante. Or certains d’entre nous ont fait l’expérience de régimes restrictifs par suite d’une recommandation médicale, ou pour perdre du poids, ou encore parce qu’on a «mal au foie», etc. Je sais pour l’avoir pratiqué que la restriction conduit la plupart du temps à un effet de «manque» qui est une réponse normale du corps… et de l’esprit. On peut offrir cet effort de volonté à Dieu comme une pénitence.
Cependant, observons que lorsqu’on cesse de s’alimenter, le corps va avoir une autre réponse que lors d’un régime restrictif. Celle-ci peut se produire justement parce qu’il n’y a plus aucun apport dans le système digestif: enfin, le corps va pouvoir souffler un peu! se mettre en position de rejet de tout ce qu’il a dû stocker faute de mieux, parce que ses émonctoires n’éliminaient pas assez vite. L’effet est assez rapidement un dégoût de la nourriture, d’où une absence de faim. Par contre l’élimination de toxines, au début, peut produire des maux de tête très gênants, signe que le foie fait un gros travail de ménage. On peut les éliminer si besoin par un antalgique, afin de nous permettre de poursuivre notre activité, cela n’empêchant pas les organes d’élimination de faire leur travail «en arrière plan».

Jeûner un jour par mois
L’expérience montre que l’effet de jeûne commence vraiment après environ 24 heures. Il est donc intéressant de dépasser 24 heures. Supposons que nous commencions le jeûne un matin nous avons déjà gagné le jeûne naturel de la nuit précédente soit environ 12 heures. Si nous jeûnons toute la journée nous arrivons à 24 heures et allons nous coucher. Le matin suivant nous prenons notre petit déjeuner habituel et avons réalisé un jeûne de 36 heures, les 12 dernières heures étant sans doute les plus intéressantes, car le corps a vraiment commencé à se mettre en position de nettoyage. Elles ne sont pas très difficiles car on dort!
L’expérience montre que ce petit jeûne d’un jour complet produit des effets immédiats assez surprenants: petits boutons qui disparaissent, cicatrisation de petites plaies qui s’accélèrent, inflammations qui s’estompent (en particulier les gencives, zone sensible après un certain âge et très liée à la stabilité de la dentition), etc. Ce résultat rapide semble exprimer la grande intelligence du corps qui sait très bien gérer les petits temps de repos que nous daignons lui donner. Manquant de protéines pour l’entretien des cellules, le corps va chercher les cellules en mauvais état pour les recycler (ce phénomène a d’ailleurs été utilisé à plus grande échelle pour des effets thérapeutiques connus). L’expérience montre aussi, chose importante, que les effets sont souvent cumulatifs et qu’on peut faire disparaître un symptôme gênant au bout de quelques mois.

«Passer de la crainte servile à la sainte crainte»5
C’est à dire passer de la crainte de souffrir à la crainte d’offenser le Créateur, première étape dans le cheminement de l’âme vers Dieu. Ces résultats physiologiques constituent évidemment un encouragement pour poursuivre le mois suivant. Ce jour de jeûne devient un temps fort du mois, un jour pour soi, pour notre santé physique principalement, mais aussi pour ce corps, don de Dieu, «temple de l’Esprit». Plus encore, l’allègement procuré par le jeûne est favorable à la mise en place d’un petit projet spirituel: prière, chapelet, contemplation, adoration… Nous disposons de temps, eh oui, manger, et préparer à manger, occupe une partie significative de la journée! une occasion aussi de repos physique, mais pas nécessairement à la longue.
On peut choisir le premier vendredi du mois et le consacrer à la Passion de Jésus, ou tout autre jour favorable dans notre emploi du temps. En ayant cherché l’aisance pour entrer dans un cheminement qui peut avoir une couleur pénitentielle, on évitera le piège de l’ego et de l’effort trop volontaire. Suivons les conseils de notre Saint Père François: laissons nous porter par la Joie de l’Evangile, et vérifions que lorsque «nous prenons le joug de Jésus, son fardeau devient léger» et nous ouvre de nouveaux horizons de lumière.
Jacques Lonchampt

Notes:
 1. L’illumination des consciences, tome 1, page 11, Ed. du Parvis.
 2. Stella Maris 514, juin 2014, page 19.
 3. Cité par le pape François dans  son Encyclique Laudato si, page 12.
 4. Dieu nous parle ou le Dialogue de Ste Catherine de Sienne revisité, Jacques Lonchampt, Editions du Parvis (/144 indique le chapitre).
 5. Ibidem, page 89.