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Comment prier à l’école de Thérèse d’Avila

A chacune de ses interventions surnaturelles, la Vierge Marie ne cesse de presser ses «chers enfants» à prier. Oui, mais comment? Alan Ames narre ici comment sainte Thérèse d’Avila s’y est prise avec lui, pour lui donner le goût de la prière.

Comment prier?

«Pourquoi est-ce que c’est comme ça? ai-je dit à sainte Thérèse. Quand j’ai vu des gens prier, ils avaient souvent l’air malheureux, ils faisaient triste figure, comme si on les forçait à prier. C’est pourtant quelque chose de joyeux, de merveilleux. Est-ce que les autres ne vivent pas ce que je vis dans la prière?
Eh bien, souvent non. Parce qu’il arrive fréquemment qu’en priant, ils pensent à eux. Ils se concentrent sur leur vie, leurs problèmes, leurs soucis. Dieu est mis de côté quand tu te concentres sur toi-même. Dieu vient en second. Quand l’ego prend la première place, ton cœur en réalité se ferme à Dieu et empêche sa grâce de te remplir. Mais quand tu te concentres sur Dieu en priant, que tu lèves les yeux vers lui en regardant au-delà de toi-même, du monde, ton âme s’ouvre, et Dieu déverse sa grâce profondément en toi.»
Elle a dit que c’était ce qui m’arrivait. Avant, je ne savais pas comment prier, mais quand elle m’a enseigné à le faire, j’ai fait ce qu’elle disait. J’ai levé les yeux vers Jésus et je me suis placé à côté de lui. C’est ce qui a ouvert mon cœur, car je me concentrais sur Lui. Mais c’est triste, a dit sainte Thérèse, la plupart des gens ne le font pas.
Elle m’a dit de dire aux gens que lorsqu’ils se mettent à prier, la première chose à faire est de se tourner vers l’Esprit Saint et de lui dire: «Seigneur, je ne sais pas bien prier. Je suis faible, je suis humain, fragile. J’ai facilement des distractions, je suis happé par des pensées à mon sujet, au sujet du monde. Mais Toi, Seigneur, aide-moi à dépasser cela. Aide-moi à bien prier. Aide-moi à me concentrer sur le Père, le Fils et Toi, Esprit Saint, de sorte que mon âme puisse s’ouvrir et que je puisse recevoir la grâce qui est là pour tous les gens qui prient.»
«Une fois que tu fais cela, a-t-elle dit, une fois que tu recherches l’aide de Dieu dans la prière et dans tout ce que tu fais, tu découvriras cette joie en toi. Tu pourras alors te mettre à vivre le don merveilleux qu’est vraiment la prière. Si la prière est un fardeau, une corvée, un devoir, et c’est si souvent le cas, c’est parce qu’elle est centrée sur soi et non sur Dieu. Souviens-toi que Dieu doit prendre la première place en tout ce que tu fais. En toute occasion, lève les yeux vers Dieu, et tu recevras Sa joie en tout ce que tu fais.»
Aussi j’encourage chacun à regarder au-delà de lui-même, au-delà du monde, à lever les yeux vers Dieu au ciel, en criant vers Lui à chaque mot de la prière, criez-Lui du plus profond de votre cœur que vous L’aimez et que vous désirez son amour. En priant de cette manière, qui est la façon de l’amour, votre âme même s’ouvrira pour recevoir le Divin Esprit de Dieu en elle. Vous commencerez alors à vivre ce que la prière est censée être, un joyeux cadeau de l’amour de Dieu, pas un fardeau, une corvée, un devoir, mais un don merveilleux et passionnant. Si elle n’est pas comme ça, réfléchissez. Quand vous priez, à qui pensez-vous? A Dieu ou à vous-même?

Les dépendances ont disparu

Dès le moment où j’ai commencé à réciter la puissante prière du Rosaire, l’emprise du mal sur moi a été affaiblie. Quand je me suis mis à prier, et avec sainte Thérèse qui m’a aidé à changer, mes dépendances ont disparu. Et j’en avais beaucoup. L’alcool était la principale. Toute personne qui est dépendante à l’alcool sait comme c’est difficile d’arrêter. Par la grâce de Dieu, j’ai arrêté immédiatement. Ça n’est pas venu de moi, mais Dieu m’a donné la grâce de le faire par l’entremise de sainte Thérèse. Beaucoup de mes autres dépendances ont disparu elles aussi. Certaines d’entre elles ont mis un peu plus de temps.
«Chaque fois que tu ressens le désir de mal agir, m’a dit sainte Thérèse, pense à Jésus. Pense simplement à Son nom, pense à Lui souffrant sur la Croix ou représente-toi l’Hostie. Ne cesse pas de te concentrer ainsi et tu constateras que tes désirs disparaissent.» Cela a été un peu difficile au début, mais plus je le faisais, plus facile cela devenait et, en quelques mois, mes dépendances m’ont été ôtées. C’était merveilleux. Parce que si on est dépendant de quelque chose, et je l’étais à tellement de choses, c’est vraiment dur de briser le cercle infernal qui vous tient prisonnier. Car dans ces moments où on se sent si faible, si seul, si rejeté, pas aimé, on se tourne, comme je l’ai fait, vers des choses qui vous accrochent, vers l’alcool, vers la violence et vers beaucoup d’autres choses.
Désormais quand je me sentais comme cela, je me mettais à penser à Jésus. Au lieu de me sentir seul, blessé, non désiré, j’ai commencé à me sentir aimé, à sentir qu’on s’occupait de moi. Je découvrais que je n’avais plus besoin de ces choses, et après toutes ces années, je n’ai plus touché à rien, et c’était formidable.
Quand je priais en me concentrant sur Dieu, je ne désirais plus que me rapprocher toujours plus près de Lui et m’éloigner du mal. Chaque instant de mon existence maintenant était passionnant à vivre. Je commençais à connaître vraiment ce que la vie est censée être. Cela peut être pareil pour chacun de vous. Car Dieu aime chacun de vous comme Il m’aime, et ce qu’Il me donne, Il vous le donnera. Tout ce qu’il vous faut faire, c’est de rechercher Dieu dans la prière et de laisser s’ouvrir votre cœur avec amour. Ne vous laissez pas piéger par le monde, mais soyez libre dans l’amour de Dieu.

Oui, mais il y a les distractions

Les gens souvent viennent me trouver et me disent: «Vous savez, c’est difficile de prier, il y a tant de distractions.» Eh bien, c’est vrai, il y en a beaucoup. Pourtant sainte Thérèse a dit: «Quand vous commencez à prier, c’est important de se tourner vers le Saint-Esprit et de lui demander la grâce. Demandez-lui de vous guider et de vous conduire profondément dans la prière.» C’est difficile, disent les gens. Peut-être, mais c’est dur souvent parce que vous êtes piégés en vous-mêmes ou piégés dans la peur du Mauvais.
La première fois que sainte Thérèse est venue à moi et m’a appris à prier, j’étais dans une chambre d’hôtel, à Adélaïde, une ville d’Australie. J’étais à genoux près de mon lit à prier quand tout d’un coup les portes et les armoires se sont mises à vibrer, à s’ouvrir et à se refermer. Les lampes de la pièce s’allumaient et s’éteignaient. J’ai d’abord eu peur, mais sainte Thérèse m’a dit: «N’aie pas peur du Mauvais. Ignore-le. Lève les yeux vers le Père, le Fils et l’Esprit Saint et sois en sécurité en Dieu.» J’ai vraiment lutté pour y arriver, mais j’ai découvert que c’était la joie profonde que je ressentais qui m’en rendait capable. En l’espace de dix minutes seulement, toutes ces choses idiotes se sont arrêtées. J’ai appris dès les débuts à ignorer le diable parce qu’il essaie toujours d’attirer votre attention. Quand vous le regardez lui, vous ne regardez pas Dieu. Il est triste qu’aujourd’hui tant de catholiques aient peur du diable et soient distraits par lui. Ils ne devraient pas, ils devraient être forts et se concentrer sur Dieu dans tout ce qu’ils font.

Et avec le temps, vient la routine

Avec le temps pourtant, j’ai été piégé par la routine en récitant le Rosaire. Et c’est devenu un peu ennuyeux. Bien que j’aimais à le réciter, quand je pensais à la vie de Jésus, c’était monotone. C’est tout ce que je savais.
Sainte Thérèse m’a dit qu’il y avait bien autre chose. Il y a tant de façons de méditer le Rosaire. Pensez à ce que faisait le Père et à ce qu’Il ressentait au cours de la vie de Jésus, ou penser au Saint-Esprit, à la façon dont Ils partageaient Sa joie, Son amour, Ses souffrances ou Sa douleur.
Ou penser à Notre-Dame, comment elle voyait la vie de son fils se dérouler devant elle, ce qu’elle ressentait, ce qu’elle pensait. Ou aux apôtres quand ils suivaient Jésus ou aux femmes qui Le suivaient, ou aux Juifs qui s’opposaient à Lui, ou aux soldats romains qui l’ont crucifié. Tant de manières soudain de méditer sur la vie de Jésus en récitant le chapelet. C’est devenu une vraie joie, vraiment.
Plus tard Notre-Dame, Jésus et beaucoup de saints m’ont dit: «Quand tu pries, demande au Saint-Esprit de te guider dans tes prières de façon à pouvoir ouvrir ton cœur. Permets à Dieu de te conduire quand tu pries. Ne le fais pas toi-même, car si c’est toi qui mènes tes prières, elles pourraient devenir répétitives et pourraient même se changer en routine. Tu pourrais les réciter avec l’idée d’arriver au bout, sans y mettre ton cœur, en n’ouvrant pas ton cœur à Dieu et sans lui offrir ton amour.»
«Demande à l’Esprit Saint la grâce, le don de faire cela et Il te le donnera», ont-ils suggéré. Aussi ai-je commencé à le faire, et j’ai découvert que chaque chapelet, toutes les prières que je récitais me faisaient voir tant de choses dans la vie de Jésus et de si diverses manières. Je voyais Dieu le Père et l’Esprit Saint, leur action dans ma vie. Je voyais combien Notre-Dame m’aimait. Tant de choses m’étaient montrées que je n’aurais jamais vues si je n’avais pas ouvert mon cœur. C’est la grâce de l’Esprit Saint qui m’a ouvert le cœur: «Dis cela à tous, m’a-t-Il dit, parce que tant de gens sont piégés dans leurs prières. Quand on est prisonnier de ses pensées, quand ça devient une routine, ça peut devenir très ennuyeux de prier. Quand tu commences à batailler en priant, tu peux connaître des moments difficiles et tu pourrais aisément décider d’arrêter. Satan grossit les difficultés, il travaille sur ces sentiments intérieurs, pour que tu arrêtes de prier puisque c’est ce qu’il veut.»
Aussi au lieu de vous arrêter sur vous-mêmes dans l’idée que vous pouvez prier avec l’intellect, avec le cœur, et sans penser à Dieu, pensez plutôt à Lui, pensez qu’Il peut vous conduire dans vos prières, qu’Il peut vous montrer comment prier. Dites: «Seigneur, conduis-moi. Montre-moi comment bien prier. Montre-moi comment prier avec le cœur, comment penser à ce que je récite et à t’offrir de l’amour en chacune de mes paroles.» Alors Il le fera. Tant de gens ne font pas cela. Je vous encourage à essayer. Et vous découvrirez que ces moments difficiles que vous traversez (souvent appelés temps de sécheresse), ces moments où vous trouvez que c’est si dur, si difficile de prier, et vous priez moins, vous découvrirez que ces instants deviennent la joie qu’ils sont censés être.
Prier, c’est un don de joie, un don d’amour que Dieu nous fait, que nous devons Lui retourner avec amour, avec joie, avec bonheur. Tant de gens pourtant ont l’air si malheureux en priant, ils ont des visages allongés. Nous devrions être heureux en priant, joyeux dans l’amour de Dieu parce que l’amour de Dieu est joie.

Extraits de Ramené à la Vie,
page 10 ss.