Miséricorde et justice
Jésus-Dieu aime tous les hommes, cependant, il a aussi des préférences, comme le montre l’Evangile avec l’apôtre saint Jean, le «disciple bien-aimé». Alors comment comprendre cet amour de Dieu pour tous et si divers en fonction des personnes? Jésus s’en explique à Françoise:
La grâce de l’amour, je la donne à l’âme qui attend tout de moi, en s’abandonnant complètement à ma volonté dans la paix et la joie de se sentir autant aimée de moi, le Christ.
J’aime chaque âme infiniment, et cependant, seules les âmes qui me désirent du plus profond de leur cœur ont accès aux richesses de mon Sacré-Cœur.
Les autres âmes (les tièdes, les athées,…) je les attends et frappe à leur porte, mais je ne peux leur donner mon amour si elles ne l’acceptent pas.
La différence entre mon petit enfant et l’âme qui me refuse ouvertement…, c’est celle-ci: quoique mon amour soit infini, pour chaque être, je me repose en me donnant à mon enfant, et je souffre dans l’âme qui ne me désire pas.
Enfant… j’aime les âmes enténébrées d’un amour divin et merveilleux, et cependant je ne peux leur donner la tendresse que je réserve aux tout-petits comme toi.
J’ai de la tendresse pour ces âmes-là dans le sens où je suis tendresse, mais elle ne se manifeste pas si l’âme ne m’accueille pas.
Pour répondre à ta question à propos des pharisiens qui me refusaient, je te dis, moi, le Christ: je ne pouvais les aimer d’un amour de tendresse comme je donnais à mes apôtres bien-aimés. Je les aimais d’un amour tel que je donnais ma vie pour eux aussi, et en cela mon amour était parfait; mais je ne pouvais leur donner l’intimité d’une union qu’ils ne désiraient pas et combattaient.
Je n’aime pas moins une âme enténébrée qu’une âme très proche de moi; cependant je me donne à la mesure du désir de Dieu dans ces âmes, ce qui explique mes prédilections… et mes souffrances.
Mon amour n’a aucune limite pour celui qui me désire; il a les limites imposées par celui qui me refuse, dans le sens où je ne peux forcer l’homme à désirer mon amour: je poursuivrai donc ce dernier de mes appels jusqu’à sa dernière heure par l’amour infini que j’ai pour lui «en attente», mais je ne peux entraver la liberté de l’homme.
Crois, mon enfant, que mon amour est parfait et infini pour l’âme la plus pécheresse de la terre; crois que je redonnerais ma vie pour la sauver, et crois aussi que je ferai justice cependant chez les âmes que j’aime tant et qui me crucifient encore par leurs outrages volontaires et répétés.
Quand l’âme ouvre son cœur à l’amour, rien ne peut arrêter l’élan de son Créateur envers elle: elle connaîtra mes joies, mes peines, mes passions, mes souffrances… Je me donnerai à elle totalement et infiniment.
Quant à l’âme qui me combat, je ferai des appels douloureux dans son cœur, afin que je la sauve et l’emmène au plus profond de mon Cœur Sacré…; appels douloureux pour moi, le Christ, et pour elle si elle s’acharne à me refuser. Car, si ma miséricorde est infinie, ma justice est et sera éternellement.
Mais toi, mon petit agneau si craintif, serre-toi contre le divin Cœur de ton Jésus, et écoute mes secrets d’une oreille distraite, afin que je puisse te garder en contemplation devant moi, sans aucun autre «souci» que de m’adorer.
Je te bénis.
Le dépouillement et la grâce de la soif de Dieu
L’âme qui a soif de moi est ma bien-aimée pour la vie éternelle.
Je donne la soif de Dieu à l’âme qui la désire, et ce, en fonction de l’ouverture de son cœur à ma grâce divine.
C’est le «degré» d’ouverture du cœur qui me permet de verser en lui un plus ou moins grand désir de Dieu.
L’ouverture du cœur, c’est un cœur humble et simple, qui ne comprend que l’amour et ne vit que par lui. Plus un cœur est attiré par les choses ou les êtres du monde, et plus il vit en s’affairant et en s’intéressant à ce bas-monde, moins je peux créer la soif de mon Cœur divin en lui; car la grâce de la soif de Dieu entre seulement dans un cœur dépouillé de tout, n’ayant aucune passion sur la terre.
Même les attirances les plus nobles, comme l’amour de la famille, du devoir bien fait, de l’exercice de la charité, ne doivent être «aimées» ou plutôt vécues qu’après et en adoration de mon Cœur divin. L’âme doit d’abord adorer son Dieu – que Je Suis – en se détachant de tout ici-bas, en me laissant faire comme je l’entends; alors, si elle m’ouvre son cœur ainsi, me laissant la détacher autant que je le désire selon la mission que je souhaite lui confier, je déverse en elle la soif de Jésus-Christ, et je la nourris et la prépare à entrer pleinement dans la vie en Dieu. Ainsi seulement lorsque l’âme demeure en moi et moi en elle, je peux lui apprendre parfaitement à aimer les autres et à exercer le bien. C’est la voie des humbles et des petits qui ne se sentent capables de rien par eux-mêmes.
A ceux-là, je me révélerai, leur donnant de m’adorer, en vérité, et ils me serviront suivant mes voies. Que ceux qui désirent brûler de ce désir de Dieu que j’ai mis en ton âme, en chaque instant, se dépouillent de tout ce qu’ils ont (et même de leur volonté de bien faire) et alors je déverserai en eux, à la mesure de l’ouverture de leur cœur, l’amour fervent pour moi, le Christ Jésus, amour brûlant de sensibilité et de passion.
Alors, les cœurs nouveaux seront et mon règne se manifestera.
Tiré du bulletin de l’Association Notre-Dame du Sacré-Cœur, 1er trimestre 2014, n° 9 et 10.