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Les pesticides dans l’agriculture

Parvis Santé: Corps - Cœur - Esprit

Un rapport de l’INSERM a été publié en 2021. Cette expertise a été commandée par les cinq directions de l’Etat: la prévention des risques, la santé, le travail, la recherche et l’innovation, l’agriculture ou l’alimentation.
Toutes les administrations ont en effet un intérêt à comprendre ce qui se joue pour la santé humaine avec l’emploi des pesticides. Ces données s’ajoutent à un précédent rapport de 2013. Ces données ont été revues à partir de 5300 documents issus de différentes bases de données telles que Pubmed, Socapar, Scopus et d’autres.

La présentation des pesticides et le danger pour les exposés

Les chercheurs expliquent que le mot «pesticide» vient du latin pestis signifiant «fléau» et caedere signifiant «tuer».
Les pesticides sont utilisés en agriculture chimique pour améliorer les rendements des cultures, pour réduire le nombre de nuisibles: en particulier les mauvaises herbes, les champignons et les insectes. Les personnes plus exposées aux pesticides sont les agriculteurs qui manipulent ces produits. Les riverains des zones agricoles sont aussi plus exposés que le reste de la population. Les zones semblent varier selon les pays et surtout selon la météo au moment des épandages.

Les maladies émanant des pesticides

Il existe une forte présomption de maladies chez les personnes exposées aux pesticides. Les gens développent en particulier six pathologies: le lymphome non hodgkinien, le mélanome multiple, le cancer de la prostate, la maladie de Parkinson, les troubles cognitifs, les broncho-pneumonies chroniques obstructives et la bronchite chronique.
Les organophosphorés sont une famille de pesticides chimiques qui seraient responsables de la maladie de Parkinson et de troubles cognitifs. Pour établir ce lien, les études s’appuient sur les biomarqueurs qui permettent de quantifier l’exposition. La concentration de pesticides est mesurée dans le sang, les tissus humains, l’urine et les excréments.
Les études toxicologiques et épistémologiques viennent compléter le tableau. Les scientifiques parviennent ainsi à établir des corrélations entre la présence des pesticides dans le corps humain de certaines populations d’agriculteurs et la prévalence des pathologies.

Une présomption moyenne quand l’étendue des dégâts semble infinie

Certains chercheurs ont identifié d’autres maladies dont les pesticides seraient aussi responsables. Ils pensent qu’il existe une présomption moyenne entre l’exposition aux pesticides et la maladie d’Alzheimer, les troubles anxiodépressifs, certains cancers comme la leucémie, et les cancers du système nerveux central, de la vessie et des reins, les sarcomes des tissus mous, l’asthme, les sifflements respiratoires et les pathologies thyroïdiennes.
Même si les pesticides ne sont peut-être pas la cause première de ces maladies, ils constitueraient néanmoins un facteur assez important.

La pollution généralisée des eaux en France

Le rapport s’intéresse aussi aux effets des pesticides sur l’environnement direct des Français et donne quelques chiffres au passage:
– 100% des eaux de surface sont contaminées aux pesticides.
– 84% des points de mesures en eaux de surface ont dépassé le seuil de contamination réglementaire (au moins plus dans l’année entre 2015 et 2017).
– 25% des points dépassent régulièrement le seuil réglementaire.
– 80% des mesures d’eaux souterraines contiennent des pesticides.
– 25% des mesures d’eaux souterraines en contiennent plus que le seuil réglementaire de 0,5g/l pour la somme des pesticides.
– 30 substances ont été recensées dans les eaux dont 50% d’herbicides et 40% des substances retrouvées sont désormais interdites.
Le rapport note une bonne nouvelle avec une amélioration de la pollution en milieu marin même si la chlordécone, produit puissant utilisé dans les Antilles pendant des années, demeure dans les eaux pendant de très longues périodes.

Les sols et l’air ne sont pas épargnés par la chimie

Il semble que la pollution des sols et de l’air par les pesticides semble moins forte que celles des eaux. Pourtant, à chaque étude publiée sur la pollution par les pesticides, les chercheurs constatent la présence de ceux-ci à des niveaux inquiétants.
Dans une campagne exploratoire menée en 2018, on a découvert la présence de 75 pesticides présents dans les airs de 50 sites différents.
Les substances les plus couramment détectées sont le glyphosate, le prosulfocarbe, le S-métolachlore, la pendiméthaline et le triallate pour les herbicides.
Parmi les insecticides, on trouve surtout du chlorpyrifos-methyl et de l’indane. Ce dernier est présent dans 80% des échantillons.
Dans certaines zones de France, comme dans les Deux-Sèvres, 80% des prairies et des cultures de céréales sont contaminées aux pesticides.

Une pollution qui s’accumule et qui reste au cours du temps

On note que de nombreuses substances désormais interdites sont toujours présentes dans les échantillons analysés. Cela ne vient pas du fait que ces substances seraient utilisées illégalement. Mais leur durée de vie peut être très longue. Par exemple, la chlordécone utilisée dans les Antilles aurait une durée de vie de plusieurs siècles. Elle survit aux interdictions.
Un autre problème avec les pesticides est l’effet cocktail. Les molécules chimiques des pesticides s’associent entre elles et constituent des cocktails chimiques dont la toxicité serait plus grave que chaque molécule prise isolément.

Que pouvons-nous faire?

La réponse la plus évidente face à cette pollution chimique, est de consommer des produits issus de l’agriculture biologique malgré l’augmentation des prix.
Il est préférable de consommer des produits biologiques français, parce qu’ils sont souvent soumis à des cahiers des charges plus exigeants que dans d’autres pays.
Les produits ne sont pas nécessairement dénués de pesticides, et compte tenu de la teneur en pesticides présents dans l’environnement, il peut encore y avoir des pesticides sur une parcelle qui n’en reçoit pas de celui qui la travaille.
Plus il y aura de consommateurs de produits biologiques, plus l’agriculture de ce type va se développer et moins il y aura de pesticides dans la nature.
Depuis vingt ans, les agriculteurs font des efforts importants pour limiter les pesticides. Saluons leurs efforts et encourageons ce mouvement. On pourrait nourrir tout le monde sans pesticides. Des fermes de 100 hectares y parviennent.
Faire prendre conscience aux gens des dangers de la pollution est pour eux une garantie de santé, leur apprendre qu’il existe une agriculture biologique qui ne pollue pas et qui privilégie la vie humaine et l’environnement, sont deux manières fondamentales de protéger l’homme contre la maladie et la terre contre une pollution qui l’asphyxie et la détruit progressivement.

Père François Zannini, naturopathe

Image par DJI-Agras de Pixabay

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