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Carlo Acutis «modèle et exemple pour les jeunes»

Bernard Balayn vient de publier au Parvis un petit livre présentant la vie de ce jeune saint des temps modernes. Un jeune homme pleinement de son époque et aussi complètement en communion avec l’Amour de Dieu. Un «modèle et exemple» pour les jeunes gens du XXIe siècle qui démontre la possi­bilité d’un chemin de sainteté pour tous aujourd’hui.

«Il y aura des saints parmi les enfants» (saint Pie X)

La béatification récente de ce garçon et l’ouverture de son Procès de canonisation donnent au monde l’occasion de connaître un jeune happé par la grâce et enlevé par le Seigneur jusqu’à lui, à l’âge de 15 ans seulement. Depuis, sa renommée a franchi toutes les frontières pour toucher non seulement les jeunes du monde, mais aussi toutes les couches sociales. Dans l’attente de sa canonisation, il est temps d’entrer dans le secret de sa vie: Jésus.

Un saint sur une terre de saints

L’Italie où les martyrs de la première heure ont fondé à Rome la pierre angulaire de l’Eglise, a vu l’éclosion de nombreux saints dans le triangle Rome, Venise, Turin au centre duquel figurent la Lombardie et sa capital­e, Milan, la patrie de saint Ambroise, puis de saint Augustin. L’Italie où ont germé les jeunes saints prédécesseurs de Carlo, tels le romain antique Tarcisius, martyr de l’Eucharistie, massacré à 12 ans portant les Saintes Espèces, jusqu’à Dominique Savio, mort aussi à 15 ans, et Maria Goretti: la sainteté n’a ni âge, ni siècle. Elle est une participation à l’unique Sainteté, celle qui est Dieu.

Carlo Acutis: la montée en grâce

Il est né à Londres, de parents aisés, catholiques mais non pratiquants, le vendredi (jour de la Passion) 3 mai 1991, il a été baptisé le 18. La famille revient en Italie, à Milan, dès septembre. Il doit sa foi enfantine à celle de sa jeune nurse polonaise, de sorte qu’il n’a de cesse de connaître Jésus. Dès l’âge de 4 ans, il comprend que tout passe par l’Eucharistie. Il insiste tellement pour la recevoir que le prêtre contacté finit par lui faire faire sa première communion – en 1998 – à condition que sa maman, Antonia, le catéchise. Ce prêtre montrait ainsi le chemin à suivre par toutes les mamans. Ce fut le point de départ de la remontée spirituelle imprévue d’Antonia, puis de son père. La foi de Carlo est si contagieuse que non seulement sa mère est sa première conquête spirituelle, mais il la communique au domestique indien et brahmane, Rajesh, qui demande le baptême. Carlo a en effet compris que ce qui convertit, ce ne sont pas les discours mais les actes, les actes authentiquement chrétiens. Le jour de sa première communion, il décide de participer à la messe désormais tous les jours. Il tiendra parole jusqu’au bout.

L’ouverture à l’Amour

Carlo est un enfant ordinaire en ce sens qu’il a vécu l’esprit d’enfance naturelle comme spirituelle, à l’exemple d’une autre jeune: Thérèse de l’Enfant Jésus († 24 ans). Il est toujours joyeux, affable, ouvert disponible, conciliant, généreux. Ainsi, il salue aimablement ses voisins, secourt avec sourire et constance les SDF du quartier. Il rend service à qui en a besoin: camarades, amis, personnes âgées. Tous ont remarqué chez lui une vertu plutôt rare à son âge: la sagesse, le sens du bien à faire et du mal à éviter. Il possède une maturité simple mais sûre et on peut compter sur lui. Au point que les filles de son lycée des jésuites Léon XIII, se fient à ses conseils. Car, avec leur intuition précoce, elles ont compris que c’est un garçon droit, sûr, fidèle et pur. Pensant à Maria Goretti, martyre de la chasteté à 12 ans, il leur dit avec conviction que leur corps est un tabernacle, à ne pas profaner, que le mariage commence par le respect du corps d’autrui. En effet, l’Italie n’échappe pas aux dangers moraux que nos sociétés hédonistes sécrètent, abîmant tant de jeunes. Et il défend avec vigueur le respect de la vie, de toute vie. Comme l’avait dit du bienheureux Frère Bénilde le pape Pie XI, Carlo est quelqu’un «d’ordinaire qui agit de manière extraordinaire».

Marie, sa Mère spirituelle: «Son amour me fait beaucoup espérer»

Si le Christ remplit déjà généreusement sa vie, c’est aussi parce qu’il doit affronter la relative solitude de sa maison du fait des obligations de ses parents et qu’il est fils unique. La Providence lui offre un recours magnifique, Celle dont il dira: «Marie est la femme de ma vie. » Sa découverte sera parallèle à celle de Jésus. Il a commencé à la connaître lors de ses séjours chez ses grands-parents maternels près de Naples, en découvrant le fameux Sanctuaire de Notre-Dame du Rosaire de Pompéi. C’est là qu’il apprend à la prier selon l’exemple des foules ferventes et des femmes du village auxquelles il se joint pour dire le Chapelet. Ses parents, aspirés dans son rayonnement spirituel grandissant, qui n’épargne ni l’entourage ni les prêtres paroissiaux de Monza où la famille réside désormais, lui offrent des voyages où ils découvrent les sanctuaires mariaux célèbres, notamment en France: Paris, Pontmain, Chartres, La Salette, surtout Lourdes, où il côtoie les malades, égrène le rosaire qu’il décide de réciter tous les jours (février 2005). Et voici que l’an d’après, le dernier d’ici-bas, ils l’emmènent à Fatima, là où la Vierge s’est proclamée Dame du Rosaire. Né au mois de Marie, il expérimentera qu’il mourra au mois du rosaire. A la Cova da Iria, il découvre l’histoire des jeunes pastoureaux, des géants de la prière et du sacrifice. Comme eux, comme à Lourdes, il a compassion des malades sans savoir qu’il le sera bientôt; il croit au message fatimide, aux fins dernières, à la Madone qui leur a découvert l’enfer, et l’épreuve du Purgatoire. Il confie à sa mère que son grand-père lui a demandé dans un songe de prier pour son entrée au ciel. Avec Marie «Femme eucharistique», il est tout tendu vers Jésus-Eucharistie.

Jésus: «Etre toujours uni à Lui est le but de ma vie»

Au contact de ces pèlerinages, qui corroborent son expérience spirituelle dès sa première communion, il comprend que plus sa foi s’intensifie et plus il pénètre le mystère de la très sainte Eucharistie, plus il ressent la nécessité de rejoindre Jésus, en ce sacrement et enfin au ciel, notre seule patrie. Si sa prière – qu’elle soit récitée ou méditée – est faite d’abord pour son prochain, le Seigneur la fait rejaillir finalement sur Lui, comme pour attirer son auteur vers sa Personne. De sorte que lorsqu’on l’interroge sur son devenir, il répond invariablement et mystérieusement: «L’avenir, Dieu seul le connaît.»
Avant de l’emmener, Jésus lui donne une mission manifeste: le faire connaître en son Eucharistie, comme le font nos papes contemporains depuis saint Pie X, qui a tant fait pour la communion des jeunes enfants.
Pour cela, il va user d’un moyen ultramoderne et inattendu où excelle le jeune Acutis, prodige en la matière: l’informatique! Génie du genre à faire pâlir les meilleurs spécialistes, il veut faire connaître et «goûter» Jésus dans le sacrement de l’Eucharistie à travers ses recherches sur les miracles eucharistiques dans le monde et au fil du temps. Ainsi va-t-il travailler d’arrache-pied pour édifier une exposition (parmi d’autres) montrant l’importance de l’Eucharistie dans la vie de l’Eglise et du chrétien. Avec quelque 166 panneaux, présentés, depuis sa mort, du Brésil à la Corée. Exposition vue dans 10 000 paroisses des USA… Un vrai raz-de-marée eucharistique sur un monde si assoiffé de la Présence réelle. Il disait que l’Eucharistie est «son autoroute vers le Ciel». Il avait été frappé par l’un de ces plus célèbres miracles, celui de Lanciano en 750, jusqu’à celui de Buenos Aires (août 1996) quand le futur pape François n’y était qu’évêque.
Sa recherche inlassable du Christ l’a conduit sur tous les chemins qui mènent à lui. A son père, Andrea, qui lui propose d’aller en Terre Sainte, il répond: «Mais, papa, vois toutes nos églises désertes! Je préfère rencontrer Jésus là où il est abandonné et nous attend». Il n’ira donc pas à Jérusalem, mais son dernier pèlerinage l’emmènera providentiellement à Fatima, dans ce haut lieu eucharistique, justement appelé «Autel du monde». En effet, il y découvre le message lumineux tout centré sur l’Eucharistie et la communion trinitaire, du début (1916) à la fin (1929). Il voit le groupe statuaire de l’Ange donnant la sainte communion aux trois bergers; il apprend et partage leur soif eucharistique insatiable. Il admire l’amour préférentiel de François pour «Jésus-caché» dans le tabernacle, son avidité pour faire sa première communion en Eglise, ses rencontres journalières ferventes et prolongées avec Jésus à l’église paroissiale, alors qu’il est déjà malade. Il réalise ainsi le bien-fondé de sa propre piété, qui incendie sa charité comme celle des petits bergers, puisque deux sont morts jeunes en soignant les victimes de la pandémie de l’époque (la grippe «espagnole»). Il ignore alors qu’il n’est plus qu’à quelques mois de les rejoindre. Comme eux, il est prêt en permanence, car, depuis longtemps, il se confesse chaque semaine. Sa découverte du charisme de Fatima apparaît comme la préface de son départ et le couronnement de sa vie eucharistique.

«Celui qui a soif, qu’il vienne à Moi1». La mort de Carlo.

Il était allé vers Jésus; Jésus l’accompagnait, il l’accompagnerait jusqu’au bout, tellement sa confiance en Lui était illimitée. Son cœur à Cœur avec le Christ était devenu sa règle de Vie et la source de toute sa charité. Il voyait les autres avec son regard. En eux il découvrait le visage et les plaies de Jésus. Et non seulement il L’adorait dans ses églises trop vides, mais il voulait faire connaître cet Amour délaissé, comme Jésus le déplorait jadis devant sainte Marguerite-Marie. Et si ses expositions frappent les esprits à cause de sa foi, sa vie entière était devenue missionnaire, comme Jean Paul II, Benoît XVI et François l’ont demandé. La jeune Thérèse de Lisieux n’est-elle pas devenue la patronne des missions sans sortir de son Carmel? C’est pourquoi, dès l’âge de 11 ans il catéchisait ses camarades en paroisse et faisait réfléchir les prêtres. Et il comprenait que pour vaincre le mal et se vaincre soi-même, il faut le mériter et donc se sacrifier. A côté de la prière, un autre sacrement l’aidait beaucoup: sa confession hebdomadaire.
Soudain, le 1er octobre 2006, Carlo ressent des douleurs à la gorge, qui se transforment en peu de jours en épuisement, avec des souffrances aiguës. On lui diagnostique une maladie extrêmement rare: une leucémie de type M 3, foudroyante et irréversible. Transporté à l’hôpital, il déclare «vivre son purgatoire» et «vouloir aller tout droit au ciel» contempler Jésus. A ses soignants et parents, il ajoute: «Il faut que je parte». Après avoir reçu les derniers sacrements, le 11 il entre en coma et, à l’aube du 12 octobre, (veille des grandes célébrations de Fatima) il s’envole au ciel. C’était un jeudi, le jour rappelant le Jeudi-Saint et l’institution de la très Sainte Eucharistie.
Les obsèques, le 14, rassemblent 3000 personnes, connues et inconnues. Et les miracles commencent (deux guérisons ce jour-là). Plus tard, sa dépouille est transférée au cimetière d’Assise, là où Carlo voulait être enseveli, à cause de son charisme «franciscain».
Le 12 octobre 2012 s’ouvre son procès de béatification, clôturé le 21 février 2020. Entre temps, le 23 juin 2018 son corps est exhumé intact, puis inhumé dans l’église du Dépouillement. Le 10 octobre 2020, le cardinal Vallini proclame Carlo Acutis bienheureux dans la basilique Saint-François-d’Assise, en présence des parents et des jumeaux que le ciel leur a accordés 4 ans après la mort de leur grand frère. Le miracle requis concernait un jeune enfant brésilien atteint d’une tumeur pancréatique. Le procès de sa canonisation est en cours.
L’héritage de saint Jean Paul II: «N’ayez pas peur!… Duc in altum!»
Ayant vécu à la charnière des deux millénaires, Carlo fait le «pont» entre les deux siècles, celui des guerres fratricides interminables et celui de l’espérance promise à Fatima. Il a bénéficié à plein du pontificat du pape saint Jean Paul II, le pape des jeunes et des JMJ et, tout autant, de l’Eucharistie et de Marie. Comment oublier en effet sa dernière encyclique (2003): L’Eglise vit de l’Eucharistie, ouvrant une Année de l’Eucharistie (oct. 2003 – oct. 2004), consécutive à sa Lettre Apostolique «Rosarium Virginis Mariae (2002), instituant l’Année du Rosaire? Carlo a vécu ce plein temps et la première année du pontificat de Benoît XVI, soucieux d’assumer l’héritage spirituel de son glorieux prédécesseur. Ce n’est que du haut du ciel qu’il connaîtra l’Exhortation apostolique de François, «Il vit, le Christ» (2019), adressée aux jeunes.
Nous voici face à un jeune transparent à l’héritage de Jean Paul II, pape qui a tout fait pour soulever la foi et l’enthousiasme de la Jeunesse du monde pour le Royaume. Carlo est une magnifique réponse à son appel, qui a résonné aussi à l’oreille de sa miraculée, Floribeth, le jour de sa béatification (1er mai 2011) (pour la canonisation du saint Pontife): «N’aie pas peur! Lève-toi, lève-toi!» A travers l’exemple de Carlo Acutis, Jean Paul II leur lance les mêmes appels, pour sanctifier et sauver tous ses jeunes frères contemporains: «Poussez au large!». Rendons-en grâce à Dieu.

Bernard et Angélique Balayn

Note:
1. Jean, 7, 37.