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La grâce donne la vie de l’esprit

Maria Valtorta

 

Jésus continue de nous parler de la grâce, laquelle donne la vie de l’esprit. (cf. SM 586, p. 24)
Suite de la dictée du 6 juin.
Lorsque Dieu créa le premier homme, il lui insuffla, en plus de la vie de la matière, jusque-là inanimée, la vie de l’esprit. Autrement il n’aurait pu dire qu’il vous avait créés à son image et à sa ressemblance.
Aucun d’entre vous ne peut imaginer la perfection de cette première créature. Seulement nous pouvons voir, dans l’éternel présent qu’est notre éternité, la perfection de l’œuvre royale de notre intelligence créatrice. Si Adam avait su rester roi tel que nous l’avions fait, avec pouvoir sur toute chose et dépendant de Dieu seul, d’une dépendance de fils bien-aimé, sa semence aurait été une semence de perfection perpétuelle. Mais un vaincu veillait pour tirer sa vengeance.
Maria, toi qui dis que de ton cœur ne pourraient sortir spontanément des pensées de pardon, parce que ta nature humaine t’inspire un esprit de vengeance et que tu sais pardonner uniquement par égard pour moi, as-tu déjà pensé ce que fut cet esprit de vengeance qui vous a ruinés, vous enfants d’Adam, et qui m’a envoyé, moi, Fils de Dieu, sur la croix?
Lucifer – le plus beau parmi les êtres que j’ai créés – au fond du gouffre où il était tombé, laid pour l’éternité à la suite de sa révolte blasphématoire contre son Créateur, était assoiffé de vengeance. Au premier péché d’orgueil, il joignit ainsi une interminable série de crimes, se vengeant pendant les siècles des siècles. Et son premier acte de vengeance eut pour objet mes créatures Adam et Eve. Sa dent empoisonnée mit le signe de sa bestialité dans la perfection de ma création, lui communiquant son propre appétit de luxure, de vengeance, d’orgueil. Et depuis, votre esprit lutte en vous contre le venin de l’infernale morsure.
Il arrive très rarement que l’esprit l’emporte contre la chair et le sang et qu’il donne un nouveau saint à la terre et au Ciel. Quelques fois l’esprit vit péniblement, avec des périodes de léthargie pendant lesquelles c’est comme si il était mort; vous vivez et agissez alors comme des êtres privés de lumière, de ma lumière. D’autres fois, l’esprit est littéralement tué par la créature qui déchoit volontairement de son trône de fille de Dieu et devient pire qu’une brute. Elle devient démon, fille de démon.
En vérité, je te dis que plus des deux tiers de la race humaine appartiennent à cette catégorie qui vit sous le signe de la Bête. Pour eux, je suis mort en vain.
La loi de ceux qui portent le signe de la Bête est en opposition à ma Loi. Dans l’une domine la chair qui engendre les œuvres de la chair. Dans l’autre domine l’esprit qui engendre les œuvres de l’esprit. Là où l’esprit domine est le règne de Dieu; là où domine la chair, est le règne de Satan.
L’infinie miséricorde qui anime la Triade a donné à votre esprit tous les secours nécessaires pour dominer. Elle a donné le sacrement qui enlève le signe de la Bête dans votre chair de fils d’Adam et qui y imprime mon signe. Elle a donné ma Parole de Vie, elle m’a donné, moi, Maître et Rédempteur, elle a donné mon Sang dans l’Eucharistie et, sur la croix elle a donné le Paraclet, Esprit de vérité.
Celui qui sait demeurer dans l’Esprit engendre les œuvres de l’Esprit. Des créatures possédées par l’Esprit jaillissent charité, douceur, pureté, savoir et toute bonne œuvre unie à une grande humilité. Des autres sortent, comme des vipères sifflantes, vices, fraudes, crimes et luxures, car leur cœur est un nid de serpents infernaux.
Mais où sont ceux qui tendent à la vie de l’esprit et se rendent dignes d’accueillir en eux l’infusion vitale du Consolateur, qui vient avec tous ses dons, mais souhaite pour trône, un esprit qui le désire, prêt à le recevoir? Non, le monde n’en veut pas de cet Esprit qui rend juste et bon. Le monde veut le pouvoir à n’importe quel prix, la richesse à n’importe quel prix, la satisfaction des sens à n’importe quel prix, toutes les joies terrestres à n’importe quel prix; il rejette l’Esprit Saint, blasphème contre lui et conteste sa vérité, se pare d’habits prophétiques en disant des paroles qui ne sortent pas du sein de la Très Sainte-Trinité, mais de l’antre de Satan.
Et cela n’est pas et ne sera pas pardonné. Jamais. Et que ce ne soit pas pardonné, vous pouvez le voir. Dieu se retire dans le haut des cieux, parce que les humains repoussent son amour et vivent pour et dans la chair. Voilà les causes de votre ruine et de notre silence. Les tentacules de Satan sortent des profondeurs; sur la terre, les humains se proclament dieux et blasphèment contre le vrai Dieu; là-haut, le Ciel se ferme. Et c’est dommage, parce qu’en se fermant, il retient les foudres que vous méritez.
Une nouvelle Pentecôte trouverait les cœurs plus durs et plus souillés qu’une pierre embourbée dans un étang de boue. Restez donc dans la boue que vous avez voulue, en attendant qu’un commandement contre lequel il n’y a pas de révolte, vous en tire pour vous juger et séparer les enfants de l’esprit de ceux de la chair. […]

Sans l’Esprit…

Le 8 juin, mais entendu le 7.
Jésus dit: Sans le Père, je n’aurais pas été. Mais sans l’Esprit je ne serais pas venu. Parce que c’est l’amour du Père qui m’a envoyé. Et nous sommes d’autant plus présents et actifs dans un cœur que l’amour en lui est plus vif. D’où la nécessité de posséder en vous l’amour, c’est-à-dire l’Esprit Saint.
J’ai dit qu’il faut renaître dans l’Esprit pour vouloir posséder la vie éternelle. La naissance de la chair dans une autre chair ne vous différencie pas des brutes autrement que ceci: vous serez jugés pour ne pas avoir voulu renaître dans l’Esprit, ce dont les brutes, elles, ne sont pas responsables. Vous, vous l’êtes. Alors pourquoi ne renaissez-vous pas dans l’Esprit? Pourquoi tuez-vous l’Amour en vous?
Comment ma doctrine peut-elle être comprise, si l’Amour n’est pas en vous? J’ai dit que vous auriez compris quand j’aurais envoyé le Consolateur, l’Esprit de vérité. Et voilà que je vous l’ai envoyé. Je suis monté sur la croix volontiers, pour vous racheter et pour préparer la voie au Paraclet. Je suis monté au ciel volontiers, laissant ma Mère, la seule en qui l’Esprit demeure comme au sein du Père, tant elle était pleine de grâce. Même qu’en elle était “la Grâce” elle-même. Je suis monté au Ciel, laissant les hommes que j’avais tant aimés au point de mourir sur la croix pour eux, afin de pouvoir vous envoyer Celui à la lumière duquel tout devient clair. Je continue de vous l’envoyer, d’alimenter cette lumière, avec moi-même, car je suis dans le Père et dans l’Esprit et ils sont en moi.
Et vous m’avez, moi, avec mon Corps, avec mon Sang, avec mon Essence, dans l’Eucharistie. Votre Dieu et votre frère. Mais vous vivez avec la chair. Vous m’avez, Moi, la Lumière du monde, et de nouveau et même toujours d’avantage, vous préférez les ténèbres à la lumière. Vous êtes comme de pauvres fous. Lorsque je vivais parmi vous, on vous aurait appelés “obsédés”, possédés par un esprit impur qui vous plie à d’étranges perversions, ce qui vous fait aimer les ténèbres, les laideurs, les compagnies immondes, alors que vous pourriez vivre dans la Lumière et dans la Vérité. Vous avez l’ouïe et vous n’entendez pas, vous avez la vue et vous ne voyez pas; vous possédez la parole, mais vous l’utilisez pour blasphémer ou pour mentir; vous avez un cœur et vous ne l’élevez pas au Ciel, mais le vendez pour de basses amours et de vils intérêts.
Pourquoi vivez-vous en profanant et en vous profanant? Quelles sont donc pour vous les paroles de vie que je vous ai laissées et que le Paraclet vous a expliquées à la lumière de la charité?
De temps en temps, je tente un autre miracle d’amour et je vous appelle, vous parlant de mille manières. Vous venez, vous enquêtez, vous vous secouez. Mais de quelle façon? Avec une curiosité scientifique. Votre esprit ne se réveille pas au toucher du mystère qui se dévoile une fois de plus et vous montre Dieu et son amour. Pauvres créatures aveuglées par votre science humaine.
Une seule science est nécessaire. La mienne. Et elle vous est communiquée par l’Esprit de vérité. A sa lumière, tout ce qui existe se sanctifie, se purifie, devient bon. Si votre savoir humain tire ses origines de ce savoir parfait, il donne des œuvres de véritable utilité. Autrement, non. Si la science que vous possédez est seulement humaine, ce n’est pas la vraie science. C’est une profanation. Elle arrache les voiles du mystère dont Moi, qui sais doser le bien et le mal, j’ai enveloppé les forces cosmiques.
Le dragon siffle: “Mordez, humains, mordez dans le fruit qui vous fera des dieux”. Et vous mordez. Vous ne savez pas que vous mangez votre propre condamnation. Vous devenez il est vrai, une génialité semi-divine; vous avez arraché à l’univers beaucoup de ses secrets et vous avez maîtrisé les forces de la nature, mais sans le contre-poids de l’amour, votre savoir est uniquement puissance destructrice. Et Satan siffle sa joie, parce que dans vos découvertes, il voit son signe qui nie Dieu. Seulement son signe.
Si pour faire le bien, vous mettiez le centième de ce que vous mettez dans le mal, vous seriez déjà sauvés. Mais suivre le bien veut dire être purs, chastes, miséricordieux, honnêtes, justes, humbles. Tandis que vous préférez être agents d’iniquité.

Vous devez choisir… Venez!

Vous ne pouvez concilier le Règne de Dieu avec le règne de Satan.
Vous ne pouvez en même temps satisfaire la chair et l’esprit. Vous devez choisir.
Je vous ai donné l’intelligence pour que vous puissiez choisir. Je vous ai donné la lumière pour que vous puissiez voir. Je vous ai donné l’amour pour que vous puissiez vous guider. Et je vous ai donné la liberté, parce qu’autrement, votre existence n’aurait pas eu de mérite. Vous vous êtes trompés dix, cent, mille fois.
Je vous ai donné les Commandements pour vous aider, je vous ai donné les prophètes, pour qu’ils vous crient ma volonté. Vous vous êtes trompés cent, mille, dix mille fois.
Je vous ai donné moi-même, quittant le sein de mon Père pour vous parler. Je me suis donné moi-même à vous, m’humiliant, moi, Dieu, en mourant comme un malfaiteur pour laver votre cœur et le rendre capable d’accueillir Dieu. Je vous ai donné l’Esprit pour qu’il soit votre Maître dans l’apprentissage de ma doctrine de charité, de pureté, de bonté, d’humilité. Vous vous êtes trompés dix mille, un million de fois.
Le nombre de vos erreurs ne se compte plus. Vous les accumulez les unes sur les autres, comme dans une pyramide. Vous construisez une seconde tour de Babel pour y monter et y dire: “Voilà que nous sommes semblables à Dieu et que nous escaladons les cieux”. Satan vous aide et rit. Il sait que la tour de vos fautes s’écroulera sur vous alors que vous croirez toucher les cieux et vous précipitera en enfer. Elle est déjà en train de s’écrouler et de vous emporter. Et vous ne vous arrêtez pas!
Oh! Arrêtez, mes enfants! Arrêtez, mes trésors! Entendez la voix du Père, du Frère, de votre Dieu qui vous appelle, qui vous appelle ses trésors, même maintenant, car vous êtes emperlés de son sang. Ne secouez pas ce Sang avec colère, en blasphémant contre lui. Levez votre front malade vers le Ciel, pour que la rosée divine vous lave. Parce que vous êtes malades, mes pauvres enfants et vous ne le savez pas. Vous vous êtes laissés embrasser par Satan et sa lèpre est sur vous et en vous. Mais mon amour, seulement mon amour, peut vous guérir.
Venez, ne repoussez pas ma main qui cherche à vous attirer vers moi. Pensez-vous que je ne puisse vous pardonner? Ô, j’aurais pardonné même à Judas si, au lieu de fuir, il était venu sous la croix où je me mourais et s’il m’avait dit “Pardon!” il aurait été le premier à être racheté, parce qu’il était le plus grand coupable et j’aurais fait pleuvoir sur lui le Sang de mon Cœur, transpercé, non par la lance, mais par sa trahison et par les vôtres.
Venez, mes bras sont ouverts. J’ai souffert de les avoir cloués sur la croix, uniquement parce que je n’aurais pas pu vous y serrer et vos bénir. Mais maintenant ils sont libres de vous attirer sur mon Cœur. Ma bouche a pour vous des baisers de pardon, mon Cœur, des trésors d’amour.
Laissez les richesses injustes et venez à moi, votre vraie richesse. Laissez les joies indignes et venez à moi, votre vraie joie. Laissez les faux dieux et venez à moi, votre vrai Dieu. Comme vous seriez joyeux, d’une joie spirituelle, si vous vous en remettiez à moi!
Je suis le Dieu de la paix. Toutes les grâces jaillissent de moi. Chaque douleur s’apaise en moi. Chaque fardeau devient léger. Chacune de vos actions, accomplie en mon Nom, se revêt de ma beauté. Je peux tout vous donner si vous venez à mon Cœur, non d’une façon humaine, mais surhumaine, éternelle, ineffablement douce. Je ne dis pas que vous ne connaîtriez plus la souffrance: je l’ai connue moi-même qui suis Dieu; mais je vous dis que la souffrance deviendra suave si elle est supportée sur mon Cœur.
Venez. Laissez ce qui meurt, ce qui vous blesse, celui qui vous veut du mal. Venez à celui qui vous aime, qui sait vous donner les choses qui ne nuisent pas et ne meurent pas. Aidez-moi avec votre volonté. Je la veux pour agir. Non parce que j’en ai besoin, mais parce que vous en avez besoin pour mériter le Royaume.
Venez. Aidez-moi à repousser l’Enfer en enfer et à vous ouvrit le Ciel.

Maria Valtorta,
«Les Cahiers de 1943», p. 54-61.

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