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Notre-Dame de Guadalupe

«Dieu existe - Ses merveilles étincellent sous nos yeux» (8)

C’est la Mère et la sainte Patronne de tout le continent américain depuis Cortes et la colonisation espagnole du Mexique au XVIe siècle. L’apparition s’inscrit dans un contexte historique très particulier. En 1492, Christophe Colomb a découvert le Nouveau Monde, provoquant un grand mouvement de conquêtes des Amériques, comme on le disait à l’époque. Vingt ans plus tard, l’explorateur espagnol Hernan Cortes débarque avec 500 hommes dans le golfe du Mexique à la recherche de trésors de l’Empire aztèque. Grâce aux tribus indiennes qui l’aident et le soutiennent, il s’installe à Tenochtitlan (Mexico aujourd’hui) et colonise pour trois siècles l’Amérique centrale. Mais le plus difficile reste à faire: évangéliser ce peuple, qui, vivant dans l’idolâtrie, offrait à ses dieux des victimes humaines. Celui du Soleil avait besoin de sang pour restaurer ses forces, croyaient les indigènes, car s’il succombait, il s’éteindrait et toute vie sur terre avec lui!
Les sacrifices étaient donc perpétuels et l’anthropophagie très répandue. Soldats et prêtres qui accompagnaient les troupes espagnoles s’employaient donc à annoncer la Bonne Nouvelle de l’Evangile. Mais les conversions étaient rares. Il faudra attendre les événements mariaux qui nous sont décrits, pour que, dans tout le Mexique, les demandes de baptême affluent et que, grâce au témoignage d’Antonio Valeriano (1520-1605), écrit en nahuatl, sa langue maternelle, ces faits prodigieux soient mondialement connus.
Ce colon mexicain est un érudit, né à Atzcapotzalco vers 1520, et un brillant étudiant au collège de Santa Cruz de Tlatelolco (Mexico), fondé par des franciscains, dont l’évêque Don Juan Zumarraga. C’est la première et plus ancienne école européenne d’enseignement supérieur dans les Amériques, où on étudie en latin, en espagnol et en Nahuatl. Le jeune Antonio Valeriano apporte sa collaboration au Codex de Florence, ouvrage en 12 volumes de L’Histoire Générale des choses de la Nouvelle Espagne. Il épouse une descendante de la lignée royale Aztèque et devient Gouverneur de la partie indigène de Mexico-Tlatelolco, équivalent à l’actuelle Atzcapotzalco, et meurt en 1605. Mais cet érudit est plus connu encore pour son livre Nican Mopohua, publié en nahuatl en 1649 dans une publication de textes composites dirigée par Luis de la Vega. Traduit en espagnol en 1995 par le Père Mario Rojas Sanchez, puis en français par Sœur Maria Astrid de la Communauté de Bienaventure, ce récit a trait aux apparitions, en décembre 1531, sur le Tapeyac, une petite colline située au nord de Mexico, de la «Parfaite Vierge Marie et sainte Mère de Dieu, notre Reine», à qui on a donné le nom de Guadalupe.
C’est une histoire simple et lumineuse qui se résume dans une phrase du Livre de l’Ecclésiastique (3,20): «Grande est la puissance du Seigneur, mais Il est honoré par les humbles». Car qui de plus humble que Cuauhtlatoazin (Aigle qui parle), né en 1474, à qui la Vierge Marie se manifeste comme Mère du vrai Dieu, sur une terre païenne, donnant à cet événement unique «une signification ecclésiale et missionnaire profonde, et un modèle universel d’évangélisation parfaitement inculturée», comme le dira saint Jean Paul II. Sans distinction de race et de culture, le message chrétien, que cet aztèque devenu Juan Diego a déjà accueilli, puisque toute sa famille est baptisée, s’est fondu dans son identité autochtone, facilitant la rencontre fructueuse de deux mondes qui s’ignoraient.
Le récit qu’en fait Antonio Valeriano (peu de temps après l’événement) sur du papier de maguey, une sorte de cactus, comme les anciens codices, est d’une fraîcheur étonnante. En effet, tous les protagonistes sont encore en vie et aucun détail n’a été oublié. Le 9 décembre 1531, un indigène, Juan Diego, se rend à Tlatelolco, pour «y apprendre les choses de Dieu que l’on y donne, là-bas, que nous enseignent ceux qui sont les images de Notre-Seigneur, nos prêtres». Il entend une voix qui, dans sa langue maternelle (le nahuatl), l’appelle par son prénom, du sommet de la petite montagne: «Mon fils, Juanito, où vas-tu?» En confiance, il s’y rend et découvre une jeune fille resplendissante dans un cadre éblouissant. Elle se présente: «Je suis la Parfaite, toujours Vierge, Sainte Marie, Mère du Vrai Dieu, par qui on vit.» Elle souhaite que l’on construise là une petite maison sacrée, où elle montrerait et exalterait ce Vrai Dieu en le révélant. Mais pour ce faire, Juan Diego doit demander l’autorisation à l’évêque de Mexico, Don Fray Juan de Zumarraga, l’un des fondateurs du Collège.
L’évêque accueille distraitement le pauvre petit Indien qui pourtant lui fait un récit détaillé et peut-être exalté de sa rencontre. Sur le chemin de retour, il est à nouveau en présence de la Vierge et lui rend compte de l’échec de sa mission en la suppliant de confier son message à quelqu’un d’autre de plus connu, de plus respecté, afin qu’on puisse le croire. Il ajoute: «Je ne suis qu’un modeste Indien que vous avez envoyé en haut lieu comme messager. Aussi ne m’a-t-on pas cru, et je n’ai pu que vous causer une grande déception.»
Mais la belle Dame insiste tendrement, et le lendemain, Juan Diego s’agenouille une nouvelle fois devant l’évêque pour obtenir cette faveur. Le père évêque, prudemment, lui demande alors un signe, pour prouver qu’il est bien «l’envoyé de la Reine du ciel».
Juan Diego est veuf. Il vit chez l’un de ses oncles, qui, très malade, l’envoie chercher de toute urgence un prêtre pour le confesser au petit matin, alors qu’il fait encore nuit. Sur le chemin, la Vierge est à nouveau là et le rassure sur la santé de son oncle, qu’Elle lui dit avoir guéri, et lui demande d’aller au sommet de la colline pour obtenir «le signe» que l’évêque a exigé, une variété de fleurs qu’il doit cueillir et lui apporter. Elle insiste: «Cette variété de roses est une preuve et un signe que tu porteras à l’évêque. Tu lui diras en mon nom qu’il verra là mon vœu et qu’il doit s’y conformer. Tu es mon ambassadeur, le plus digne de ma confiance. Je t’ordonne rigoureusement de ne déplier ton manteau qu’en présence de l’évêque et de lui montrer ce que tu portes.»
La Vierge les dépose alors dans le creux de sa Tillia (une espèce de Poncho) «pour que l’évêque voie en elles mon désir, et que, par cela, il réalise mon vouloir et ma volonté». Juan Diego revient à l’évêché et, introduit auprès de l’évêque, déverse à ses pieds les roses de Castille qui ne fleurissent jamais en décembre. Tout à coup apparaît sur le vêtement «l’aimable image de la Parfaite Vierge, sainte Marie Mère de Dieu, en la forme et l’aspect que l’on voit encore aujourd’hui».
Les doutes de l’évêque font place à une espérance émerveillée. On le conduit sur les lieux désignés par la Vierge. L’oncle de Juan Diego affirme avoir été guéri par la Dame qui lui est apparue aussi et qui lui a formulé la même demande, précisant le nom du portrait imprimé sur la Tillia: «Notre-Dame de Guadalupe».
Tout se réalisera alors selon la volonté et le désir exprimés par la Sainte Vierge: le vêtement fut immédiatement exposé à la vénération du public, puis installé dans «la petite maison sacrée de l’enfant Reine sur le Tapeyac», là où elle était apparue à Juan Diego, et enfin, aujourd’hui, dans la basilique de N.-D. de Guadalupe. La rumeur du miracle se répand rapidement. Juan Diego devient populaire mais reste très simple et finira ses jours dans le petit ermitage construit près de l’église sur la colline des apparitions. Il s’éteint le 9 décembre 1548, dix-sept ans, jour pour jour, après sa première rencontre avec la Vierge.
Neuf millions d’Indiens vont se convertir dans les dix années suivantes, car le mystère de cette image miraculeuse les bouleverse. Cette femme est plus grande que leur dieu-soleil, puisqu’elle se montre debout devant le soleil. Elle écrase leur dieu-lune sous ses pieds, elle est tenue au-dessus du monde par un ange, ses mains jointes en prière, comme pour montrer qu’il y a quelqu’un de plus grand qu’Elle.
Quatre siècles après, le mystère demeure, et si la science constate et découvre, elle n’explique humainement rien. La Tillia, ce grand tablier tissé à la main, qui porte l’image sacrée, est intacte et conserve le même aspect de fraîcheur… De qualité médiocre, il aurait dû se détériorer en vingt-cinq ans! Il n’y a aucune trace de dessin ni d’esquisse dans la couleur. Et le support n’a reçu aucun apprêt, ce qui serait inexplicable s’il s’agissait d’une peinture. On ne distingue aucun coup de pinceau. La qualité des pigments utilisés, dira un professeur de la NASA, est elle aussi inexplicable. La permanence des couleurs et leur éclat après plusieurs siècles sont incompréhensibles (Etude aux infrarouges en mai 1979).
Des astronomes constatent que toutes les constellations présentes le 12 décembre 1531, au moment où l’Image apparaît devant l’évêque Zumarraga, se retrouvent à leur place sur le manteau constellé de Marie, mais vues du ciel. En appliquant une carte topographique du Mexique sur la robe de la Vierge, les montagnes, les rivières, et les lacs coïncident avec la décoration de cette robe. C’est semble-t-il une femme enceinte qui est représentée, et les couleurs du portrait émettent de la lumière continuellement, surtout de la partie centrale.
Enfin, l’un des plus grands spécialistes des yeux de la Vierge de Guadalupe, le Mexicain José Aste Tosmann, a donné une conférence à Trujillo, au Pérou, dans laquelle il a révélé que, dans les yeux de l’image de la Vierge imprimée sur le Tillia de saint Juan Diego, le 12 décembre 1531, «sont reflétées treize images en tout, dans deux scènes». Dans sa conférence intitulée «Les yeux de la Vierge de Guadalupe», Tosmann évoque cette étonnante découverte: la première scène que l’on voit dans les yeux de la Vierge est une image d’elle-même, les images de l’évêque (Juan de Zumarraga), d’un gentilhomme espagnol, identifié comme le traducteur, de l’esclave noire et d’autres personnages. Selon l’exposé du scientifique, l’autre scène reflétée dans la pupille de la Vierge serait l’image d’une famille.
Selon Tosmann, qui travaille sur les yeux de la Vierge depuis 1975, cette dernière image, celle de la famille, est peut-être le message le plus important de Notre-Dame de Guadalupe. En effet, à travers cette image, la Vierge n’indique pas seulement l’apparition d’une nouvelle famille dans le monde, celle des Mexicains, mais il s’agirait d’une défense de la famille dans le monde, en ces temps où les familles sont attaquées…
Ses études sont le point culminant d’une longue recherche, effectuée sur les yeux de la Vierge de Guadalupe, qui a commencé en 1929, quand le photographe officiel de l’ancienne basilique de Guadalupe découvre dans la pupille de la Patronne du Mexique le reflet d’un homme barbu, avec les caractéristiques d’un Espagnol.
Vingt ans plus tard, en 1951, le photographe José Carlos Salinas Chavez, examinant de près une photographie du visage de la Vierge, redécouvre dans les yeux de la Vierge le reflet du buste d’un homme barbu. Plus tard, en 1956 et 1958, le Dr Lavoignet, célèbre ophtalmologiste, note quelque chose d’unique: les yeux de la Vierge paraissent «vivants», c’est-à-dire qu’ils en présentent toutes les caractéristiques, et notamment la distorsion des images, comme sur la courbure réelle d’une cornée, reflétant la lumière de l’ophtalmoscope, ce qu’aucune autre peinture ne pourrait produire. Il découvre aussi l’image d’un buste humain dans la cornée des deux yeux et sur la face antéropostérieure du cristallin.
C’est en 1975 qu’Aste Tosmann entreprend de nouvelles recherches et examine, avec des appareils à haute définition, une bonne photographie (prise de l’originale) du visage sur la Tillia pour aboutir, des années plus tard, à des découvertes étonnantes: reflétées dans les yeux de la Vierge, il y a jusqu’à 13 personnes, censées être celles que la divine image a préservées pour se présenter comme l’impératrice des Amériques et comme la protectrice de la relation familiale.
Plus précisément, on peut dire que les yeux de la Vierge ont imprimé une scène réelle au XVIIe siècle, scène qui est restée gravée sur l’Image acheiropoïète, associée à l’apparition de la Vierge de Guadalupe.
Avec plus de vingt millions de visiteurs chaque année, le Sanctuaire de Notre-Dame de Guadalupe à Mexico est le lieu de pèlerinage le plus visité au monde après le Vatican. Ce privilège singulier, qui n’a jamais été accordé ailleurs, continue à être un élément fédérateur très puissant dans tout le Mexique. Et cette dévotion cimente toutes les classes sociales et les athées. L’Image vénérée a régulièrement servi de bannière pour la protection des enfants à naître, mais aussi lors de toutes les Révolutions mexicaines, de la Guerre d’Indépendance jusqu’aux Cristeros dans les années 1920. Juan Diego a été canonisé le 31 juillet 2002 par saint Jean Paul II, qui inclut dans le calendrier général romain, au 12 décembre, la Fête de Notre-Dame de Guadalupe.

(A suivre)
Jean Claude et Geneviève Antakli,
 écrivains-biologistes

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