Les Carnets de Maria Valtorta
Maria Valtorta
Evénement littéraire chrétien de cette fin d’année, Les Carnets rassemblent les derniers écrits de Maria Valtorta encore inédits en français. Ils ont été publiés dès 2007 en italien sous le titre Quadernetti.
Cette traduction était attendue par les lecteurs francophones de cette mystique catholique italienne, qui a reçu de nombreuses visions et dictées de Jésus-Christ. Hormis sa correspondance encore non traduite, l’intégralité des écrits de Maria Valtorta est donc désormais disponible en langue française.
Les Carnets – principalement des dictées de Jésus – complètent les trois tomes des Cahiers (Cahiers de 1943, de 1944, et de 1945-1950). Ils proviennent de textes rédigés entre 1943 et 1954, certains non-datés, provenant de feuilles volantes et de petits carnets récemment découverts.
Voici en avant première, un extrait de ce Carnet:
«Cette génération ne passera pas avant que tout cela ne soit accompli»
Le 3 octobre 19481
Jésus intervient au sujet du chapitre 24 de Matthieu, ainsi que de Marc 13,30 et Luc 21,32, un thème amplement repris et traîté dans les épîtres des apôtres Pierre, Paul et Jean:
«Je ne me suis pas trompé quand j’ai annoncé: “Cette génération ne passera pas avant que tout cela ne soit accompli” (l’Antéchrist, les signes dans le ciel, la fin du monde, le Retour du Christ et le Jugement dernier), car je ne peux me tromper.
Ce sont ceux qui m’écoutaient (les apôtres et les disciples) qui ont mal interprété mes paroles. En mesurant et en jugeant selon les mesures et les jugements humains, ils ont compris que la génération dont je parlais était la génération commune des hommes, une courte vie. C’est ainsi qu’ils ont cru que tout allait s’accomplir quelques années après ma mort et ma résurrection. C’est donc ce qu’ils ont enseigné, fournissant ainsi, sans le vouloir, un argument à ceux qui ne croyaient pas en moi, ou qui ne sont plus des membres vivants du Corps mystique (…)
Les apôtres étaient des hommes, ainsi que tous les docteurs qui, depuis vingt siècles, lisent l’Evangile sans en comprendre certaines phrases-clés.
Les apôtres étaient des hommes. Ils le sont restés même après la double infusion de l’Esprit Saint, de même que ceux qui, ayant reçu la plénitude de l’Esprit Saint par leur ministère de pasteurs, ne comprennent toujours pas le sens véritable de mes paroles.
La créature est toujours imparfaite et, même entourée et pénétrée par l’éclat de la lumière de Sagesse, elle garde les brumes et les lourdeurs de sa nature humaine bornée. Son humanité, coupée de la communication directe avec Dieu, rend ses pensées fumeuses et ses jugements confus. Elle étrangle la vérité entendue: certes, la créature n’a ni la volonté ni la capacité de la détruire ou de la dissimuler – au contraire, mon serviteur désire qu’elle soit vivante et connue –, mais elle est mutilée, obscurcie, par la faiblesse congénitale à sa nature humaine.
Les apôtres n’ont pas compris l’esprit de mes paroles, ils les ont prises à la lettre, de sorte qu’ils ont cru que je parlais de la génération de leur temps. C’est la raison pour laquelle ils ont pensé que mon retour serait rapide.
Erreur aux conséquences dangereuses et irréparables? Non, au contraire. Cela a servi pendant des siècles – et ça servira jusqu’à la fin – à garder éveillées les âmes, qui peuvent se comparer aux vierges sages2. Les autres, même sans cette erreur qui leur sert de prétexte pour combattre la vérité, auraient été, sont et seront toujours ses adversaires et les adversaires de Dieu et de l’Eglise. Chacun tire du fond de son cœur ce qui s’y trouve; ce n’est pas ce qui entre qui tue3, mais ce qui pousse sur un terrain propice.
Mais écoutez-moi. Voici comment il faut comprendre ma phrase: “Cette génération-ci (j’étais entouré d’apôtres et de disciples, c’est-à-dire de personnes qui croyaient en moi), cette génération de mes enfants, des ‘enfants de Dieu’ – puisque ceux qui croient en moi et qui m’accueillent naissent en Dieu et acquièrent de Dieu le droit d’être enfant de Dieu4, comme le rappelle Jean au début de son Evangile et dans sa première épître (4 et 5) –, cette génération donc ne passera pas avant que vienne la fin du monde, accompagnée de tous ses signes précurseurs et finaux.”
S’il est vrai qu’à la fin des temps, la foi sera devenue rare5, (puisque peu auront su persévérer jusqu’au bout et résister aux doctrines des faux prophètes, des Antéchrists ou des fils de Satan, comme vous préférez), il est tout aussi vrai que la foi en moi ne sera pas morte, et que l’on croira en moi sur tous les continents.
C’est pourquoi “cette génération”, celle des “enfants de Dieu”, ne sera pas passée, détruite, morte, avant mon retour.
C’est ainsi qu’il fallait – et qu’il faut encore – interpréter ma phrase pour la comprendre dans toute sa vérité. Et plaignez ceux qui comprennent mal, même s’ils sont apôtres ou docteurs, en vous souvenant qu’eux aussi sont encore des hommes.»
Le 8 mai 1948
Jésus dit: «Ils ont peur de la fin du monde, même beaucoup de ceux qui tournent en dérision les miracles de la miséricorde mariale. Ils la redoutent, parce qu’ils ne connaissent pas le moment où cela adviendra. Mais il est dit que ma dernière venue sera imprévue et rapide comme un éclair qui zèbre le ciel. Mais auparavant, ce sont les signes dont j’ai parlé qui doivent arriver. Et ces signes ne seront pas aussi rapides que mon retour, ils mettront du temps à s’accomplir, ils seront ralentis par les prières des âmes des justes et des âmes victimes, devant lesquelles ma miséricorde s’incline favorablement pour accorder à tous le temps de se repentir.
Bien des signes sont déjà présents. Mais leur jour n’est pas de 24 heures pour vous, même si, pour moi, il est plus court qu’un battement de paupières. Ma mesure, c’est l’éternité.
Voici un signe, non médité: c’est la prédication de l’Evangile du Royaume au monde entier, de toute ma vie de l’Evangile. L’Evangile canonique contient l’essentiel pour croire et être sauvé; mais il n’apporte pas la connaissance complète de moi. Après moi, le Consolateur, celui qui dit tout ce qu’il a entendu et me rend gloire, a continué à compléter l’Evangile, car c’est de moi qu’il l’a reçu et qu’il vous l’annonce.
La prédication de la Révélation continue au cours des siècles, et il reste encore beaucoup à dire. Or, plus les besoins augmentent avec l’imminence de la fin, plus l’Evangile est complété.
Ta fatigue fait partie de ce programme divin. En effet, ton travail de petit Jean a grandement complété le “tout l’Evangile” qui doit être connu avant la fin, pour que les âmes retrouvent l’ardeur de la charité et soient sauvées, et que, moi, je trouve encore la foi dans le monde chez ceux qui persévéreront jusqu’au bout.
C’est pour cette raison que j’éprouve douleur et indignation devant le retard apporté à la divulgation de l’Œuvre que je désire donner aux foules comme Pain de sagesse et de vie.»
«Je voudrais que la révélation qui t’a été faite soit connue du monde, car elle serait un filet de pêche miraculeuse, une lumière dans les ténèbres de nombreux cœurs, et du sel, du pain, du vin de vie éternelle.» (Vierge Marie, 4 juillet 1953).
Notes:
1. Nous avons indiqué en italique quelques mots insérés plus tard par l’écrivain, qui a voulu ajouter une précision en négligeant d’adapter pour elle la forme grammaticale de la phrase.
2. Mt 25,1-13.
3. Mt 15,18.
4. Jn 1,12-13.
5. Lc 18,8.