Déclaration du jugement définitif sur la présence de la Vierge Marie du Rosaire à San Nicolás
Monseigneur Cardelli, évêque du lieu
Nous publions ici la traduction intégrale du décret de Mgr Cardelli, évêque de San Nicolás de los Arroyos. C’est un bel exemple, un modèle, dans ce type de déclaration qu’on aimerait trouver chaque fois qu’une visite du Ciel s’annonce à l’Eglise...
En suivant et exposant point par point les recommandations de l’Eglise, Mgr Cardelli permet aux fidèles de comprendre ce que signifie et ce qu’implique un vrai discernement, une vraie déclaration, un authentique décret de reconnaissance aboutissant ici à un Constat de Supernaturalita.
Deo Gratias! Oui, nous rendons grâce à Dieu, quand l’Eglise ne craint pas de regarder les réalités surnaturelles en face et, qu’en coopérant avec le Ciel, elle permet ainsi, jusqu’à des millions d’âmes de revenir à Dieu, de prendre le chemin du salut et de coopérer au dessein de Dieu.
Mgr Cardelli avec le Père René Laurentin
Décret
Plusieurs fois, j’ai mentionné que l’Amour se paie avec l’amour. Avec cette publication, j’expose l’expérience spirituelle qui nous a unis intimement à la très Sainte Vierge, plus de trois décennies.
Comme Pasteur, touché devant une telle grâce, je dois regarder le ciel avec gratitude. Comment ne pas se souvenir de ces paroles du 25 septembre 2000, jour où nous célébrions la dix-septième année, de sa présence spéciale parmi nous?
«… Du ciel, j’apporte des faveurs pour tous les enfants du monde; ils sont libres de les rejeter ou de les recevoir. Aujourd’hui je tourne spécialement mon regard vers l’Argentine, puisqu’elle est couverte de mon Manteau de Mère. Cette Nation est sous ma protection. En ce jour, que la gratitude envers Dieu soit grande. Que ce pays remercie le Seigneur, parce que le Seigneur s’est souvenu de lui.»
Puis elle a recommandé:
«Remerciez le Seigneur, pour ma présence ici, sur cette terre d’Argentine.» (16.11.2001)
Rappelant les vingt-cinq années de sa présence parmi nous, la sainte Mère a proclamé de nouveau:
«L’Aurore est venue, pour ne jamais partir…» (25.09.2008)
Si le Seigneur et sa sainte Mère, nous ont privilégié de cette manière, comme Pasteur, je sens le devoir, «en conscience», de me manifester publiquement sur cet événement qui, d’une manière évidente, a transformé la vie de milliers de personnes dans nos villes et en plusieurs lieux du monde.
Le 15 septembre 2006, la sainte Mère exprimait les raisons de ses douleurs, en expliquant sa peine pour la ruine humaine, les guerres, l’athéisme, l’indifférence envers Dieu et elle demandait:
«Essuyez mes larmes de Mère.»
Quel enfant reste indifférent devant cette demande? Aucun de nous, je suppose. Pour cela, aujourd’hui, avec un amour humble et simple, avec vous, je voudrais sécher ces innocentes et tendres larmes versées aussi pour nous, en reconnaissant son aimante présence parmi nous.
Il s’est écoulé jusqu’à présent, environ de trente-trois ans, une période de maturité suffisante qui nous permet de comprendre et de qualifier ce fait comme transcendant. Je suis touché de voir la constance de la Mère qui, malgré nos distractions et notre manque de fidélité, promettait encore le 15 mai 2014:
«Je vais faire de ce pays, de vrais croyant en Dieu.»
Comment ne pas valoriser son intention? Et comment, en tant que Pasteur, ne pas favoriser son désir, en prenant en compte des critères appropriés pour que les paroles de la Mère, soient appréciées formellement et solennellement pour leur véracité et authenticité?
Dieu s’est arrêté à Saint Nicolás de los Arroyos, en apportant pour nous le parfum de la sainte Mère. «Il s’arrête dans les âmes qui ont en besoin» (02.10.14). Nous en avons besoin, notre pays en a besoin et le monde entier aussi.
Le 25 mai 2009, j’ai eu l’honneur de couronner la statue de la Vierge de San Nicolás et de son saint Fils, comme:
«Acte d’amour, remerciement et supplication, car j’étais conscient et convaincu que la Mère se manifestait pour nous rappeler le Chemin qui emmène la rencontre avec Jésus et aussi pour nous aider à renforcer le lien fraternel qui nous distingue comme membres de cette grande famille mariale.» (cf. Cardelli, 2009).
«Je désirais que la couronne, résume le vouloir de nous tous, comme un geste d’allégresse et de joie, qui naît de la reconnaissance de son humble, silencieux et fécond service.
Nous avons compris qu’elle est venue nous tendre la main, pour nous guider, nous encourager et accompagner tous ses enfants, venus du Nord, du Sud, d’Orient et de l’Occident; mais elle ne brigue rien pour elle-même. Une fois de plus comme dans le passé, elle vient nous donner son Fils. Nous ferons bien de l’étreindre, l’aimer, le servir, l’adorer, au lieu de le crucifier, tant de fois.»
Pour tout cela, en suivant la dictée de ma conscience, en écoutant la voix de ceux qui ont accompagné ces événements pendant des années; le conseil des assesseurs théologiens et scientifiques; la réponse de millions de fidèles devant ce divin cadeau trente-trois ans durant et comment ils instruisent les documents pertinents de notre Eglise; en vertu de mes attributions, j’offre à ce diocèse ce décret qui contient notre jugement définitif sur ces faits.
Premièrement: le 25 février 1978, la Sacrée Congrégation pour la Doctrine de la Foi, a approuvé les normes relatives au «Processus de discernement de présumées apparitions et révélations», approuvées par le Souverain pontife Paul VI et mises à jour le 14 décembre 2011, par le Préfet cardinal William Levada, qui à succédé au cardinal Ratzinger, quand il devint Benoît XVI.
Deuxièmement: ces documents nous rappellent que l’Eglise a pleine conscience que Jésus-Christ est la Parole définitive de Dieu, puisqu’Il est le «Premier et le Dernier» (Ap 17). C’est pour cela que le chrétien du XXIe siècle, n’a pas a attendre une nouvelle révélation publique, avant la glorieuse manifestation de Jésus-Christ Notre Seigneur (De Verbum, n. 4), puisque on comprend pleinement qu’il est le sommet de la Révélation, l’accomplissement des promesses de Dieu et le Médiateur de la rencontre entre l’homme et Dieu. C’est pour cela qu’aucune révélation privée ne doit se confondre avec la Révélation publique et universelle, complétée par la Parole de Christ. Elle doit plutôt nous aider à comprendre, comme nous l’enseigne notre Catéchisme au numéro 67, «que les révélations privées n’appartiennent pas au dépôt de la foi». Pour cette raison, le croyant n’est pas obligé d’y adhérer.
«Sa fonction n’est pas d’améliorer ou de compléter la Révélation définitive de Christ, mais d’aider à en vivre plus pleinement à une certaine époque de l’histoire» (CIC n. 67). Pour cela, l’approbation ecclésiastique d’une révélation privée, indique essentiellement que son message ne contient rien contre la foi et les bonnes mœurs, raison pour laquelle il est licite d’autoriser sa diffusion publique.
Dans le cas de San Nicolás nous reconnaissons sa signification positive, parce qu’elle a aidé à comprendre et à mieux vivre l’Evangile annoncé par le Christ et nous le voyons comme une nourriture pour la foi, l’espérance et la charité, voies qui signalent avec clarté l’intention de suivre les chemins du salut que la Parole de Dieu enseigne.
Troisièmement: les Normes auxquelles je fais référence indiquent au troisième paragraphe, incise 1, que: «Le devoir de veiller ou d’intervenir appartient en premier lieu à l’Ordinaire du lieu» et c’est en vertu de cette faculté que les évêques précédents et aujourd’hui moi-même, nous assumons les attitudes d’appui et d’orientation au cas qui nous occupe dans notre diocèse.
Quatrièmement: les normes proposent de juger sur le fait, selon deux critères: positifs et négatifs.
A. Critères positifs.
Sont en cause:
a) La certitude morale ou au moins une grande probabilité de l’existence du fait, obtenu grâce à une investigation rigoureuse.
b) Les circonstances personnelles relatives à l’existence et à la nature du fait, c’est-à-dire:
1. Les qualités personnelles du témoin ou des témoins (principalement équilibre psychique, honnêteté, rectitude de vie, sincérité et docilité habituelle envers l’Autorité ecclésiastique, capacité pour retourner à un régime normal de vie de foi, etc.)
2. Au sujet à la révélation, doctrine théologique et spirituelle vraie et libre d’erreur.
3. Dévotion saine, abondance et constance de fruits spirituels, (par exemple: esprit de prière, conversions, témoignages de charité, etc.)
A ce sujet, nous concluons après plus de trois décennies; que tous les aspects peuvent être qualifiés de positive adhésion à la vérité la plus complète. On a apprécié la saine réserve et docilité devant l’Autorité ecclésiastique, en plus d’une absence évidente de rôle principal et de gloriole de la personne que la sainte Mère a invité pour transcrire ses messages.
Le contenu du message est absolument cohérent avec la doctrine catholique; par conséquent libre de quelque erreur doctrinale. Raison pour laquelle, notre évêché a publié tous les Messages et a encouragé l’enseignement de son contenu plusieurs fois. Ce décret inclut également un fruit de ces enseignement qu’il a voulu nommer: «L’Ecole spirituelle de María del Rosario de San Nicolás».
Les fruits sont grands et évidents. C’est pour cela que l’Autorité de l’Eglise a autorisé différentes initiatives à contenu spirituel, formation et assistance; elle a encouragé et animé des pèlerinages qui ont été bénis avec la participation de millions de fidèles, action qui a permis d’accomplir la demande de la sainte Mère, qui a sollicité un lieu de prière, où elle voulait rester attaché à ses chers enfants de cette terre bénie.
B. Critères négatifs.
Sont en cause:
a) Erreur manifestée, sur le fait.
b) Erreur doctrinale qui sont s’attribuées à Dieu même ou à la Très Sainte Vierge Marie, ou à quelque saint, prenant cependant en compte la possibilité que le sujet ait ajouté – même de manière inconsciente – des éléments tout à fait humains ou une erreur d’ordre naturel à une vraie révélation surnaturelle (Cf. San Ignace, Exercices, n. 336).
c) Recherche évidente du profit, en relation avec le même fait.
d) Des graves manifestations, commises par le sujet ou ses supporters pendant le fait de l’événement.
e) Maladies psychiques ou tendances psychopathiques du sujet qui ont certainement influencé le fait surnaturel, psychoses ou hystérie collective ou d’autres choses de ce genre.
A ce sujet, après une évaluation et un suivi des années durant, en différents contextes, nous affirmons que nous ne trouvons pas de critères négatifs qui portent à douter ou à se poser des questions à la conclusion exprimée comme critère positif dans notre première réponse.
Egalement, la théologie propose le discernement sur trois critères particuliers:
1) L’événement, est-il d’origine naturelle?
Nous répondons que l’incidence des événements, son exquis contenu, la qualité et la richesse des messages, les fruits en terme de conversions, les changement de vie, les guérisons, ne peuvent pas trouver d’origine dans l’action humaine.
2) Peut-il être l’œuvre de l’ennemi?
Par les fruits obtenus, la recherche de la sainteté pour des milliers de citoyens et de pèlerins, les conversions évidentes, les vocations nées au pied de cet autel, nous concluons que cela élimine toute possibilité de considérer que le mal cherche le bien et la sainteté des âmes.
3) Est-ce d’origine surnaturel?
Après des années d’investigation, de mise en cause, de doutes, de certitude, beaucoup de prières et de réflexion, en plus d’une patiente attente, après avoir entendu l’opinion de quelques frères évêques, de mes conseillers, prêtres, religieux et religieuses; après avoir vérifié les réponses édifiantes pour la foi dans le peuple de Dieu; j’ai aujourd’hui la suffisante certitude pour conclure, que le cas Marial de San Nicolás de los Arroyos présente un caractère surnaturel et est digne de croyance.
Par conséquent, pour nous, CONSTAT DE SUPERNATURALITATET.
Par conséquent: En vertu de tout ce qui a été affirmé et comme évêque diocésain, ayant autorité pour ce type de faits; motivé par un sens de conscience juste, je décrète avec certitude morale, avec bonne intention et espérance, accomplissant les exigences de discernement suggérées par le Saint-Siège; cherchant la plus grande gloire de Dieu et pour le bien de notre Eglise; en invoquant le Nom de Dieu très-haut, Père, Fils et Saint-Esprit, le Nom de María del Rosario de San Nicolás et de son Epoux saint Joseph; je reconnais le caractère surnaturel des heureux événements avec lesquels Dieu, à travers de sa Fille de Prédilection, Jésus, par sa Très sainte Mère et L’Esprit Saint par sa chère Epouse, a voulu se manifester avec amour dans notre Diocèse.
Finalement et comme la sainte Mère l’a demandé, j’implore le Ciel, au nom du diocèse, qu’elle soit pour toujours la Reine et Patronne de San Nicolás de los Arroyos.
Le vingt-deuxième jour du mois de mai deux mille seize.