Du «Dialogue» de Sainte Catherine de Sienne à «Dieu nous parle»
Vous avez peut-être goûté, ou été interpellés par des articles précédents développant un aspect du livre «Dieu nous parle». Il est sans doute utile de dire ce qui m’a conduit à revisiter ce texte classique, souvent cité mais peu lu dans son intégralité.
Il y a dix ans, je suis tombé par hasard sur le «Dialogue de Sainte Catherine de Sienne», texte datant de 1378. En tant que scientifique, j’ai été tout de suite pris par ce discours clair et concis. Et pour cause, c’est Dieu le Père lui-même qui en est l’auteur! Il m’a fallu quelques années pour réaliser vraiment cette vérité, car ce n’est pas la manière dont ce texte est présenté ni perçu. C’est alors qu’est venu le désir impératif de réécrire ce texte véritablement «scientifique», pour qu’il soit aisément accessible. Dieu s’adresse à l’homme sa «créature douée de raison»: «ouvrez l’œil de l’intelligence» et ensuite diaphragmez avec «la pupille de la foi» pour avoir une image claire. La foi n’est là que parce que dans notre état actuel, encore partiellement affecté par le péché, nous n’avons pas accès directement à la Vérité: «Il m’a plu de créer l’homme à mon image et ressemblance avec beaucoup de dons, pour qu’il soit capable de me comprendre, de me goûter en restant dans mon éternelle vision: voilà le projet originel… Mais après que le Ciel lui fut fermé par sa faute, J’ai dû utiliser ma Providence pour le ramener à la Vie de grâce (le sacrifice de Son Fils unique)/135». «La lumière de la très Sainte foi lui permet de voir et de connaître ma Vérité: cette lumière, l’âme la reçoit de l’Esprit Saint, ce serviteur que Je lui ai donné; c’est une lumière surnaturelle que l’âme acquiert par ma Bonté, à force de travailler avec la lumière naturelle de l’intelligence /141».
Un enseignement prophétique
Le titre originel du livre était: «Livre de la divine Doctrine, donnée par la personne de Dieu le Père parlant à l’intelligence de la glorieuse et sainte vierge Catherine de Sienne». Le partenaire de Catherine dans ce dialogue se définit comme: «Père éternel, suprême et éternelle Vérité/166». Ce n’est que plus tard qu’on lui donne le nom de «Dialogue de Catherine de Sienne».
Il fait partie des «révélations», et comme tout texte prophétique authentique éclaire et actualise la Révélation terminée il y a 2000 ans.
Il semblait important, par esprit de justice, de rappeler l’auteur véritable de cet enseignement, d’où le titre sans équivoque: «Dieu nous parle». Mais il fallait aussi redonner à Sainte Catherine sa vraie dimension: elle est une lumière pour nous guider sur le chemin de la sainteté qu’elle a parcouru totalement au cours de sa courte vie; les phénomènes qu’elle a manifestés sont mis en regard avec l’enseignement de Dieu dans le Dialogue. C’est une grande sainte au Ciel reconnue par l’Eglise contemporaine: la première femme élevée au rang de Docteur de l’Eglise en 1970 par le Pape Paul VI avec Sainte Thérèse d’Avila.
«Dieu nous parle» est plus que le «Dialogue»
Mais «Dieu nous parle» est aussi plus que le «Dialogue» pour deux raisons. Premièrement, le mode de transmission a introduit une «pollution». Deuxièmement, il existe un enseignement «caché» dans le texte, du moins pour notre époque.
Le mode de transmission: Catherine est en état «d’union en Dieu» ou extase, lorsqu’elle transmet à des secrétaires chargés d’écrire tout ce qu’elle dirait. Or elle reçoit des «structures mentales» et non des phrases linéaires, ce qui conduit à des répétitions constantes d’éléments connus. Tous les traducteurs de ce texte ont eu la tentation de faire ce travail de «nettoyage», mais aucun ne s’y est finalement risqué.
Un enseignement «caché». Une double lecture apparaît progressivement en méditant ce texte, car notre culture matérialiste a fait sortir de notre conscience des réalités évidentes au 14e siècle. Des concepts comme l’âme, les esprits, les démons… ont perdu leur sens véritable aujourd’hui. Or des éléments dispersés dans le texte permettent de leur redonner une consistance. Il fallait aller à la pêche, mais l’informatique aide bien. Ainsi la définition de l’âme fait appel à des citations provenant de 15 chapitres. Mais il y a aussi une cosmologie qui permet de retracer le parcours de l’homme depuis sa création et qui correspond bien aux révélations récentes.
La forme de la transmission prophétique, que nous connaissons bien par les nombreux prophètes de personnes divines depuis le 19e siècle, conduit à une suite de petits textes (ici 165 chapitres) relativement indépendants. Il s’agissait donc, pour nous qui travaillons avec du papier, d’organiser cette riche matière pour éclairer des sujets bien connus.
D’où deux parties dans le livre. Premièrement, le texte du «Dialogue» réécrit en monologue de Dieu le Père adressé à nous tous. Deuxièmement, «une sacrée histoire de cette humaine génération», un parcours reconstitué à partir de clips du texte original. C’est une remise en ordre chronologique de l’histoire de l’homme depuis sa création jusqu’à la sainteté, ou «union en Dieu».
Une définition de l’homme, âme et corps – remise en cause de la «psychologie»
La définition de l’âme simple, mais non simpliste, remet en question toute l’approche psychologique matérialiste contemporaine. En effet comme son nom l’indique, psyché = âme et logos = parole, la psychologie devrait par définition être fondée sur la nature de l’âme immatérielle qui est amour, et quel que soit l’état de la personne. Or notre époque ignore l’âme. Ce qu’on appelle psychologie est en faite une science de l’ego ou «moi». Et la construction d’un «moi» hors de Dieu est le véritable «péché originel», le produit «de cet abominable amour-propre». Or le péché est «néant», car ce qui est hors de Dieu n’a pas d’existence. Repartir de la vraie nature de l’homme est le seul moyen pour reconstruire une véritable psychologie qui s’intéresse à nourrir l’âme. C’est ce que font sans le savoir tous ceux qui travaillent avec l’amour, dans les prisons, avec les drogués en tout genre…et les nombreuses guérisons ou conversions sans récidive témoignent de la vérité de l’approche.
L’homme est «esprit» et vit naturellement dans le monde des esprits
L’homme «créé à l’image de Dieu» est esprit, ce qui le met naturellement en relation avec tous les autres esprits. «L’âme de l’homme a été créée sœur des anges et doit revenir jouir de la nature angélique /32». Cependant, remarquons qu’une grande partie de l’enseignement est consacré à la relation avec les démons, véritables compagnons de l’homme contemporain: cette triste constatation est néanmoins logique, parce que l’homme est toujours partiellement déchu, bien que racheté par le sacrifice du Christ. «Les démons s’ingénient à pervertir mes créatures, à les arracher à la grâce et à les conduire au péché mortel afin de leur transmettre le mal qui les anime /117». Les ignorer est leur donner le champ libre et mener des combats sans arme. Dieu le Père nous détaille les pièges au cours de notre pèlerinage vers la sainteté, mais plus surprenant, nous montre aussi qu’Il utilise toutes ses créatures, bonnes ou mauvaises: «Les démons stimulent mes créatures qui sont en pèlerinage en cette vie terrestre pour venir à Moi, leur but /81». «Mais le démon n’a pas de force en lui-même; il ne peut rien faire sinon ce que Je lui donne et ne peut vous priver de votre vertu si vous ne le voulez /43».
Une description du parcours de l’homme depuis sa création
• Qui est l’homme dans sa nature originelle? «Son âme est faite pour l’amour et ne peut vivre que d’amour /10»: quoi qu’il fasse, cet état subsiste en arrière-plan.
• La stratégie de Dieu pour ramener à Lui l’homme déchu: Le Salut ou comment retrouver notre véritable nature et notre place dans le projet de la Création: Le chemin de l’Evangile.
• Dans quelle situation se trouve l’homme après sa rédemption, donc aujourd’hui? Que doit-il faire pour faire fructifier cette grâce immense, et surtout éviter de la perdre une nouvelle fois. La prise de conscience de l’importance du sacrifice du Fils de Dieu il y a 2000 ans pour la transformation de la conscience humaine dont nous bénéficions.
Dieu le Père, notre but
Dieu le Père veut nous ramener à Lui qui «est le but», et ceci depuis l’origine, afin «que nous ayons la Vie éternelle et que nous goûtions son extrême douceur et bonté /21». En nous impliquant dans son projet de la Création Il cherche notre adhésion, notre coopération libre, car Il ne peut pas enfreindre la liberté qu’il nous a donnée.
Cependant nous devrons passer par son Fils, le Christ: «Parce qu’en Moi Père, océan de paix il ne peut y avoir de souffrance, alors que la souffrance est possible dans mon Fils. Or tant que vous êtes pèlerins en cette vie mortelle vous ne pouvez avancer sans souffrance parce qu’à cause du péché la terre a produit des épines /14».
Les nombres après un «/» renvoient aux chapitres du Dialogue.