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Manduria: «L’Eglise a parlé!»

 

Au sujet du décret de l’évêque d’Oria à propos de Manduria

 

Dans l’Eglise, combien de membres du clergé, confrontés à l’arrivée d’un prophète lors d’une apparition ou de messages à transmettre, sont mal à l’aise, comme si un grain de sable venait inquiéter leur ministère. Effectivement, un prophète, ça dérange. Pourtant l’apôtre Paul place les prophètes juste après les apôtres et avant ceux qui ont le charisme d’enseignement. (1Co 12,28)

Face aux révélations privées, la Parole de Dieu est la référence ultime. Par suite, l’Eglise a établi des règles de procédure pour rechercher la vérité et guider les fidèles qui attendent de ses Pasteurs un juste discernement.

Lorsque «l’Eglise a parlé», c’est le devoir du fidèle de donner son assentiment de bon cœur, puisque Jésus a donné aux successeurs des apôtres la charge de guider ses brebis. «Le jugement sur l’authenticité des charismes appartient à ceux qui détiennent l’autorité dans l’Eglise, à qui il revient spécialement, «non pas d’éteindre l’Esprit, mais de tout éprouver et de retenir ce qui est bon».» (Vat II, LG 12; CEC. n° 801)

Quand il arrive que des pasteurs ne suivent pas la procédure et ne prennent pas tous les moyens pour examiner la vérité des faits et le fondement théologique des messages transmis et quand finalement «l’Eglise a parlé», il s’ensuit un certain malaise dans le peuple de Dieu, parce que les dispositions que l’Eglise a établies n’ont pas été respectées, ce qui discrédite aux yeux des fidèles la décision de l’ordinaire du lieu.

Quand une prétendue révélation ou apparition émerge dans le peuple de Dieu, l’autorité se doit de constituer une commission d’enquête indépendante, compétente et sereine. Elle doit selon l’apôtre Paul: «examiner tout et retenir ce qui est bon» et selon la parole de Jésus «les reconnaître à leurs fruits». Cette commission se doit notamment d’entendre au premier chef la personne qui prétend avoir une révélation et la confronter sans concession, mais charitablement aux faits rapportés y compris par ses opposants (mais pas uniquement!)… Elle se doit de recueillir tous les éléments à charge et à décharge. Elle doit recueillir les témoignages et constater les fruits… Il revient alors à l’ordinaire, après consultation de la Congrégation pour la doctrine de la Foi (CFD) au Vatican, de se prononcer. 

Or, très souvent cette condition indispensable n’est pas remplie.

 

Ce que l’on constate dans les faits.

Dans notre Occident devenu rationaliste, avant et au cours des enquêtes, les voyants souffrent énormément, même quand ils finissent par être reconnus authentiques comme à Lourdes ou à Fatima. 

Qu’en a-t-il été pour ceux de Kérizinen, Garabandal, Marpingen et tant d’autres?

Quant à Dozulé, San Damiano, Françoise… et maintenant Manduria… les critères ecclésiaux ne sont pas remplis, pour la raison élémentaire que le principal témoin, le charismatique concerné n’a pas été entendu, quel assentiment doivent donner les fidèles? «Notre loi juge-t-elle un homme sans d’abord l’entendre et savoir ce qu’il fait?» (Jn 7,51) 

A Dozulé, la mission de la commission d’enquête canonique était «d’enquêter sur les motifs des rassemblements à Dozulé et porter un jugement sur les livres et cassettes répandus dans le monde entier et relatant les événements de Dozulé». Mais pas sur un discernement des faits! Autrement dit, ce début d’enquête est hors sujet vis-à-vis d’un jugement canonique! Jamais Madeleine Aumont n’a été interrogée personnellement par une commission d’enquête officielle, ni les témoins directs dont les religieuses (à l’exception du Curé qu’on a déplacé) … Cette pré-enquête a été envoyée à Rome. Rome a demandé de la poursuivre mais l’ordinaire l’a brusquement transformée en déclaration finale négative: «Je ne peux discerner les signes qui m’autoriseraient à déclarer authentiques les apparitions…»

Et on a dit «L’Eglise a parlé!» Oui, mais en réalité, elle n’a donné qu’une ordonnance disciplinaire qui énonce des mesures prudentielles légitimes et provisoires, mais elle n’a pas jugé les faits de Dozulé.

Mgr Badré, alors ordinaire de Bayeux, a parlé, mais l’Eglise n’a rien dit sur la vérité et l’éventuelle surnaturalité des faits. Les faits de Dozulé n’ont été l’objet d’aucun jugement canonique. Et pourtant combien le pensent?

De là, de nombreux troubles et autant de polémiques…

A propos des faits de San Damiano, André Castella écrivait déjà en 1981: «As-t-on seulement cherché la vérité? Comment a-t-on pu la connaître sans interroger Mamma Rosa sur ses visions, sans entendre le principal témoin, le Curé de la paroisse (qu’on a déplacé et abandonné) sans entrer en contact avec les bénéficiaires de grâces innombrables, sans laisser s’écouler quatre jours avant de prendre une première option négative et ce, en l’absence de l’évêque qui se trouvait à Rome pour le Concile… mais en récoltant les rumeurs publiques accueillies avec d’autant plus d’intérêt qu’elles pouvaient satisfaire la décision négative prise de prime abord? Comment alors faire appel à l’obéissance des fidèles?» (cf. SM 151, 18/11/81, p. 2363)

Finalement comment affirmer que «l’Eglise a parlé»?

 

Aujourd’hui, à Manduria 

La situation décrite ci-dessus pour San Damiano s’est reproduite à Manduria pour Debora et ultimement en janvier 2012, un décret de l’évêché stipule que «les expériences mystiques affirmées doivent être considérées non authentiques.»

Vu l’ampleur qu’a pris, cette révélation de la Vierge de l’Eucharistie en Italie et dans le monde, l’Eglise se devait de nommer une commission d’enquête indépendante, voire internationale. Malgré ses nombreuses demandes et celles d’autres personnes, Debora Marasco-Cappuzzimato n’a jamais été entendue. On lui a seulement intimé d’obéir c’est-à-dire de se taire et de tout arrêter.

Si, au début, quelques prêtres ont reconnu et signé de leur plume quelques faits miraculeux d’huile, rapidement la situation s’est renversée, notamment à cause de la demande de la Vierge concernant le respect de l’Eucharistie. (Combien de pèlerins ont notamment souffert du refus du clergé local de leur donner la communion à genoux, dans la bouche… — Curieusement, c’est ce que demande le Saint-Père à chaque fois qu’il donne la communion.) 

Avec ce décret peut-on affirmer: «l’Eglise a parlé…»?

Comment recevoir ce décret quand ni la principale intéressée, ni les principaux témoins présents lors des signes et apparitions n’ont été entendus, en contradiction grave avec les lois de l’Eglise en la matière, en particulier les «Normes de procédures pour le jugement de présumées apparitions et révélations» adoptées en février 1978 par la Congrégation pour la doctrine de la Foi et approuvées par le pape Paul VI? 

Jean-Paul II demandait que l’Eglise soit une maison de verre! A quand des commissions d’enquête internationales transparentes?

Ne soyons pas étonnés du traitement subi par les prophètes; Jésus a prévenu ses disciples: «Le disciple n’est pas au-dessus du maître, mais s’il se laisse former, il sera comme son maître.» Cru-cifié!(Lc 6,40) Et: «S’ils m’ont persécuté, ils vous persécuteront vous aussi…» (Jn 15,20) C’est la grâce du prophète!

Reconnaissons que «l’Eglise a parlé» quand le discernement se fait en conformité avec la Parole de Dieu et avec ce que l’amour de Dieu, l’amour du prochain et l’Eglise demandent effectivement. L’obéissance réclamée aux fidèles (Can. 212 &1) requiert de ceux qui ont charge de se prononcer sur ces phénomènes, la vertu d’autorité, ce qui implique qu’ils obéissent, eux aussi, à l’Eglise et à ses lois. Sans cela, la Vérité est blessée et un nombre considérable de fidèles sont désorientés.