Amoris Laetitia - La Joie de l'Amour
Sur l'amour dans la famille
L'exhortation apostolique faisant suite au synode sur la famille qui a eu lieu en 2015 à Rome. Sur l'amour dans la famille.
Voici l'excellente présentation qu'en fait Gérard Leclerc dans France catholique no 3488 du 15 avril 2016:
Faut-il parler de déception de la part de ceux qui attentaient de l’exhortation apostolique sur l’amour familial, selon leur propre expression, un grand chambardement, du moins se consolent-ils en avançant que François serait, même timidement, sorti du statu quo. Telle n'est pas du tout ma lecture de ce document, fidèle, du début à la fin, à tradition ecclésiale, par ailleurs sans cesse approfondie. Ce que d’aucuns souhaitaient ouvertement, c'était un changement de paradigme, c'est-à-dire un remaniement décisif de la doctrine chrétienne du mariage, qui se serait alignée sur ce qu'ils considèrent être la culture moderne. C'est pourquoi deux coordonnées avaient été privilégiées per avance, susceptibles de modifier radicalement les paramètres de la tradition: ceux du divorce et de l’homosexualité. Or, sans être ignorés, l’un et l’autre sont situés dans leur ordre, qui n'affecte nullement le paradigme central de l’union indissoluble des époux sous le regard de Dieu. Explicitement, la culture contemporaine en cause est récusée,
Notamment sous le biais de le théorie du genre, qui considère le dispositif premier de la destruction du mariage chrétien. Certes, le réalité du divorce n'est pas oubliée, mais elle est désignée comme un malheur dont souffre la société et contre les conséquences duquel/es chrétiens, et l’Eglise elle-même, doivent réagir avec toute la délicatesse possible. De même, l’accueil bienveillant des personnes homosexuelles s'impose, mais la question de l’homosexualité n'intervient nullement pour modifier les fondements anthropologiques de la famille.
Encore une fois, «La Joie de l'amour» est un texte tout à fait traditionnel, mais au sens péguyste et newmanien de la tradition, qui est un long fleuve s’originant dans les fondements du christianisme et même plus avant, puisque l’enracinement biblique dans l’Ancien Testament est capital. Et ce long fleuve est porteur de richesses spirituelles, toujours à revisiter, d'autant plus qu'elles contiennent en germe les vraies nouveautés, celles qui permettent la germination de la grâce au cœur de notre humanité.
Gérard Leclerc.