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Fatima: l’apparition finale

Par Bernard Balayn

Samedi 13 octobre 1917

L’événement
Avec cette apparition, nous arrivons au terme de la grande période des apparitions de 1917, lorsque la Vierge a accompli son premier corps de visites avant celles de Pontevedra (1925) puis de Tuy (1929). Etant donné son importance, nous la traiterons en deux fois, décrivant d’abord ce qui s’est passé en ce célèbre jour.

Une attente fébrile
Les apparitions régulières et significatives de la Dame de la Cova da Iria, les preuves données par les souffrances endurées pour la cause de la vérité, l’innocence avérée des jeunes enfants assurément incapables de simuler aussi longtemps une cause sacrée en plein temps de persécution nationale contre la foi, le risque mortel encouru par les trois berger: tout cela ne suffisait pas aux gens de Fatima et des proches environs pour accréditer la véracité des apparitions. Les bergers vérifiaient à leur tour la célèbre annonce de Jésus: «Nul n’est prophète en son pays… jusqu’en sa maison.» En effet, les enfants subissaient encore incrédulité, moqueries, mépris, devant se protéger même des incivilités notoires. La famille de Lucie état contre; les prêtres se tenaient très réservés. Seuls soutenaient les bergers les parents de François et Jacinthe et la foule, lointaine mais sans pouvoir de persuasion locale, des croyants et sympathisants anonymes. Et il ne s’agit que des catholiques portugais. Ne parlons pas des autorités du pays, violemment hostiles à «la réaction cléricale». La Dame avait bien dit à ses petits confidents: «Vous aurez beaucoup à souffrir.»
Au point que, Lucie s’en étant plainte, elle avait promis, à partir d’août: «Le dernier mois, je ferai un miracle, pour que tout le monde croie». Promesse qui s’était répandue.
C’est pourquoi, dès la veille du 12, à l’instar des villageois, des foules de pèlerins, de curieux, d’un côté; de l’autre des athées, des journalistes et quelques ecclésiastiques, parfois venus de très loin, s’étaient mis en branle vers Fatima.

La foule de pèlerins contemplant la danse du soleil, le 13 octobre 1917

L’ultime apparition
En humilité parfaite, la Dame céleste s’était réservé le samedi, ce jour laissant pressentir qui elle pouvait être… Pour servir son dessein de lumière, le temps était exécrable: la pluie redoubla après 10 heures. Les pèlerins, pour la plupart à pied, marchaient dans la boue et le froid. Mais nul ne se plaignait. La foi s’ajustait aux chapelets récités. Les «beaux esprits» restèrent plutôt sur la touche. Peu avant l’heure prévue, 70 000 personnes se pressaient dans le vallon autour des trois pastoureaux que leurs parents, inquiets, avaient fini par accompagner. Mais eux, à genoux, étaient sereins.
A midi précis, tandis qu’il pleuvait encore, le Chapelet ayant été récité, à la manifestation de l’éclair, Lucie cria: «Silence…! La Dame va venir…!» Les parapluies s’étant refermés, en un instant, venant du Levant, la voici sur ce qui reste du chêne vert. Pour la sixième fois, l’aînée demanda:Que voulez-vous de moi?

  • Je veux te dire que l’on fasse ici une chapelle en mon honneur. Je suis la Dame du Rosaire. Que l’on continue toujours à dire le chapelet tous les jours! La guerre se termine et les soldats rentreront bientôt chez eux.
  • J’aurais beaucoup de guérisons, de conversions à vous demander…
  • Les unes oui, les autres non. Il faut qu’ils se corrigent et se repentent de leurs péchés!

Et prenant un air plus grave1, la Vierge ajouta:

  • Qu’ils n’offensent pas davantage Dieu, Notre-Seigneur, car il est déjà trop offensé!2

Malgré son importance, la vision n’a duré que 15 minutes.
«Et tandis qu’elle ouvrait les mains et s’élevait, poursuit Lucie, Notre-Dame [qui était, comme d’habitude, d’une lumière éblouissante] les fit se réfléchir et projeter sa lumière sur le soleil. Un mouvement intérieur me poussa à crier aux gens: "Elle s’en va! Regardez vers le soleil!"

Les tableaux du Rosaire
Marie l’avait prédit, pendant que la foule, médusée, contemplait l’astre, les bergers virent de nouvelles figures dans le ciel:
«Une fois l’apparition disparue, nous avons vu, à côté du soleil, saint Joseph et l’Enfant Jésus (vêtus de rouge) qui paraissaient bénir le monde, et Notre-Dame habillée et blanc et manteau bleu. Puis à nouveau Jésus (mais adulte, en buste et vêtu de rouge) encore bénissant (mystères joyeux), et la Vierge qui m’a paru être Notre-Dame des douleurs (mystères douloureux). Enfin, ce fut la Vierge du Mont-Carmel, qui avait quelque chose à la main, sans doute un scapulaire (mystères glorieux).»

Le «miracle du soleil»
Tandis que les bergers étaient absorbés par ces visions, la foule, que le ciel voulait convaincre avant de l’élever à quelque théologie, perçut un spectacle grandiose que l’on résumera, d’après nombre de dépositions concordantes ou complémentaires.
Au cours de l’apparition sommitale, la pluie avait enfin cessé et laissa apparaître le soleil. C’est alors que la Vierge le désigna du doigt à l’adresse de la foule. Enfin dégagé des nuages, il lui apparut comme mat, nacré, cendré, aux contours nets. La deuxième surprise, c’est qu’il n’éblouissait pas: on put le regarder sans gêne ni risque, ni lunettes. La troisième fut plus étonnante encore: l’astre se mit à tournoyer sur lui-même, comme une roue de feu, dans le silence du firmament, car, sur terre, des cris de stupeur commencèrent à s’élever. Il s’arrêta, recommença, s’immobilisa encore, puis reprit sa folle rotation. Les choses allant crescendo, le soleil reprit son mouvement une quatrième fois, mais en quittant son assise céleste et en fonçant sur terre, rouge-sang! La foule, qui s’était en partie découverte puis mise à genoux, fut prise d’une grande frayeur, cria, se signa, invoqua Dieu et proclama son repentir. La chaleur avait augmenté, tandis qu’un chatoiement de diverses couleurs balayait le paysage et la multitude. Puis, l’astre royal remonta à sa place, au grand soulagement de tous, après 12 min de palpitation gigantesque.
C’était un phénomène surnaturel, au sens exact du mot: il ne fut constaté par aucun observatoire; il défiait pleinement les lois astrophysiques et fut aperçu dans les contrées voisines, jusqu’à 40 km. Un ami, d’absolue bonne foi, ancien combattant, m’a assuré avoir observé ce phénomène inouï depuis les tranchées du nord-est! Alors qu’il ignorait complètement les faits de Fatima. Plus tard, il fit le rapprochement et comprit.
Devant un tel fait si majestueux et attesté par près de cent mille témoins oculaires (avec les extérieurs), seule la mauvaise foi pouvait encore ignorer ou falsifier le mystère. C’était le sceau indiscutable de Dieu.
Un deuxième prodige accompagna le premier: les pèlerins se relevèrent les vêtements absolument secs, et personne ne se trouva incommodé par l’intense humidité et le froid. Ils ne purent que rendre grâce au Tout-Puissant, et les sectaires impénitents ronger leur frein…
Malgré leur hargne, le destin bascula; l’opprobre sur Fatima était levé; les familles des voyants étaient rassurées; les enfants lavés de tout soupçon; l’Eglise, jusqu’ici plus timorée que lucide, rassérénée.
Elle commença à considérer les trois courageux innocents et surtout à s’intéresser au message délivré par la Vierge.
Un vent d’espérance, de reconnaissance et d’amour s’était levé sur la «Terre de sainte Marie», donnant raison au Jésus des tempêtes apaisées: «Je suis avec vous tous les jours jusqu’à la fin du monde».

Bernard Balayn

Prochain article: le sens du 13 octobre 1917

 

Notes:

  1. Les enfants ont bien précisé que la Vierge ne souriait pas, qu’elle était grave, mais sans être triste.
  2. Selon la rédaction du 4e Mémoire de Sr Lucie (8 déc. 1941).